C'est à la chapelle du séminaire que ce moment de convivialité a débuté avec l'office des vêpres. Un temps de prière apprécié. Dans les intentions de prière, on retiendra, tout particulièrement celle-ci: ''Seigneur, nos communautés chrétiennes, paroisses, unités pastorales, secteurs pastoraux, communautés religieuses... vivent de beaux moments de foi et de joie, mais connaissent aussi de nombreuses difficultés, parfois insurmontables; beaucoup de nos frères et sœurs baptisés ont oublié que l'Eucharistie du dimanche est source vive où Dieu nous invite à venir boire. Pour que, tout au long de cette année nouvelle 2020, l'Esprit Saint éclaire le cœur des baptisés, et pour qu'il rende le goût de l'essentiel à tous nos frères chrétiens, Seigneur nous te prions.''
Le cœur gonflé par les prières, les intentions, les chants, direction la salle de restaurant pour le temps de convivialité et les échanges de vœux. Beaucoup d'embrassades, de sourires avant de lever son verre à la santé de cette nouvelle année. Nouveauté pour cette séance de vœux, plusieurs intervenants ont pris la parole représentant ainsi tous les acteurs diocésains.

''Vivre ensemble la diversité dans la communion''
Brigitte André a pris la parole au nom des équipes pastorales ''déjà en route.'' Elle est investie dans l'équipe pastorale ''Cœur de l'Ardenne au fil de l'Ourthe.'' La vingtaine d'autres unités pastorales que compte notre diocèse nous montrent que l'Eglise n'est pas une affaire ou une entreprise personnelle du prêtre qu'il doit organiser à sa guise, sans participation des laïcs. Elle soulignera encore la richesse de travailler en équipe. ''Il ne s'agit pas seulement de devenir plus efficace dans le travail, mais encore de refléter davantage les intentions du Seigneur pour son Eglise: fonctionner comme un 'corps'. Cette image renvoie non seulement à une diversité de fonctions mais aussi à une cohérence dans la mission à mener ensemble.''
Intervention encore de Sœur Pascale-Marie de la congrégation des Sœurs de Notre-Dame au nom de la Vie Consacrée. Avant de reprendre les différents défis énoncés par Mgr Warin lors de son installation comme évêque du diocèse, elle le remerciera. ''Nous vous sommes reconnaissants pour la composition de votre conseil épiscopal, elle témoigne de votre souci de la vie consacrée et de l'apport des femmes dans la vie de l'Eglise.'' Mgr Warin ayant en effet choisi d'ouvrir les séances à deux femmes, Sœur Marie-Françoise pour la Vie Consacrée et Françoise Hamoir déléguée épiscopale pour les Unités pastorales (fondation et mise en œuvre des organes pastoraux nécessaires). Parmi les défis de l'évêque: ''engendrer des communautés pleinement chrétiennes qui fassent signe au monde. Sœur Pascale-Marie: ''Par notre vie communautaire, nous voulons témoigner que vivre ensemble la diversité dans la communion est possible en un monde de disparité et de division. Ainsi, nous espérons être un signe d'unité et d'espérance dans la société d'aujourd'hui marquée par les déchirures familiales, les clivages politiques et les rivalités, les conflits...'' Une Vie Consacrée qui, comme le dira sa représentante, ''formule le vœu de pouvoir relever ces défis avec vous, là où nous sommes, et ainsi contribuer à reconstituer le terreau chrétien.''


''Un diocèse qui ne manque pas de cœur''
Le chanoine Philippe Masson, doyen de Philippeville-Florennes s'adressera à l'évêque au nom des prêtres et diacres. Mgr Warin aime émailler ses homélies de courts récits, de belles histoires. Le chanoine Masson s'est donc lancé dans un conte. L'histoire d'un bloc de pierre qui défigurait le paysage jusqu'au moment où un sculpteur est passé par là le transformant en un magnifique cheval. Le chanoine: ''Monseigneur depuis de nombreuses années vous arpentez notre diocèse, et à travers le bloc de pierre qu’il apparait parfois être, vous avez pu entendre battre son cœur. De pierre il se révèle sans doute à cause de son histoire ou du climat de certaines de ses régions. Je pense à ces femmes, ces hommes et enfants qui ont sécrété ce rocher.'' Notre diocèse étant riche en carrières d'où l'on extrait la coticule, la dolomie..., en ardoisières, c'était une manière de rendre hommage à tous ceux et celles qui ont parfois perdu la vie dans leur travail. Et de poursuivre: '' Oui l’histoire, le climat, l’économie, la sociologie ont engendré un diocèse qui, sous certains aspects, ressemble à un rocher à la pierre récalcitrante. Mais le sculpteur habile peut en faire naître une œuvre à l’espérance de Dieu, car le cœur ne lui manque pas. Je pense à ses nombreux chrétiens engagés.'' Il citera les Conférences Saint-Vincent de Paul, les aumôneries hospitalières, carcérales... ''Notre diocèse parfois rugueux ne manque pas de cœur. Mais sans doute appartient-il au sculpteur d’en extraire le meilleur. Pour ce faire, il faudra dégrossir ici et frapper à grand coup de marteau sur le ciseau pour faire éclater la pierre dure, tandis que là-bas, il faudra respecter la pierre friable et seulement avec délicatesse la caresser, ailleurs il faudra rectifier les coups maladroits, et non malintentionnés, portés par certains.''
Mgr Warin souhaitera, à chacun, ''une belle route en Eglise pour Lui, avec Lui et en Lui.'' Des vœux plus que bienvenus dans une société qui discrédite non seulement la religion mais aussi ceux qui ont la foi. Il remerciera encore tous ceux et celles qui, au niveau du diocésain, ne ménagent pas leurs efforts. En ce début d'année, Mgr Pierre Warin proposera cinq mots d'ordre pour ''la route de l'Eglise aujourd'hui.'' Nous reviendrons sur ces mots d'ordre d'ici quelques semaines.
C.B.
Photos: A.S.