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26/10/2012
SPIRITUALITÉ
''Toussaint - tous saints?!'' Sr Birgitta, osb signe une réflexion sur cette fête
Le vent souffle, une pluie battante fait tomber les dernières feuilles des arbres qui forment un parterre d’une masse gluante et glissante, répandant une odeur de moisi. Les arbres tendent vers le ciel l’enchevêtrement de leurs branches nues… la vie semble partir. C’est novembre, le mois des morts comme on dit. Les tombes ont été nettoyées et, le 1er novembre, les familles se réunissent à la mémoire de leurs proches; on dispose des fleurs sur les tombes, en signe d’espérance et de vie. La mort n’aura pas le dernier mot! ''O mort où est ta victoire? Où est ton aiguillon?'' (1 Co 15,55)
La fête de la Toussaint démontre à sa manière l’impuissance des forces de la mort. Sa célébration met devant nos yeux tous les saints, ceux qui sont reconnus par l’Église et ceux qui ne sont pas appelés tels explicitement, ni inscrits dans nos calendriers liturgiques. Tous vivent dans la béatitude divine.
La première lecture de la liturgie de ce jour, un extrait de l’Apocalypse de Jean, nous présente la vision de tous les sauvés devant le trône de Dieu, ''une foule immense que nul ne pouvait dénombrer, une foule de toutes nations, races, peuples et langues''. ''Ils ont reçu le salut'' donné par Celui qui est assis sur le Trône, et par l’Agneau; ils se sont laissés sauver par Dieu de qui vient leur salut, par la mort et la résurrection du Christ –l’agneau. Les efforts humains, si généreux ou prodigieux qu’ils soient, n’élèvent pas l’humain vers le ciel. Le chrétien ne croit pas davantage à un cycle de réincarnations qui au prix de ses efforts lui vaudrait une vie future meilleure. Non, le salut lui vient de Dieu seul, qui lui donne la vie et le fait participer à sa sainteté.
Mais cette fête céleste s’enracine sur terre. Les béatitudes, proclamées comme évangile en ce jour, indiquent le chemin de la sainteté; sur terre, elles préparent la sainteté du ciel. Loin de désigner des conduites morales, elles sont d’abord une proclamation de bonheur, le bonheur d’une réalité concrète, aujourd’hui et maintenant, à chercher par chacun d’entre nous.
''Heureux ceux, qui…'' se laissent toucher par les béatitudes et les réalisent! Heureux ceux qui mettent leur confiance en Celui qui les proclame, car c’est lui, Jésus Christ, qui les a vécues le premier, jusqu’au bout et jusqu’à leur dernière conséquence: la mort sur la croix. Ni souhait, ni réconfort, ni promesse de dédommagement pour plus tard, les béatitudes reçoivent leur sens du fait que, par le Christ, le royaume de Dieu est là, parmi nous. Le présent tire son sens de l’avenir dont il porte la promesse.
Si nous vivons des moments de pauvreté –matérielle ou relationnelle–, si nous traversons des heures d’agression, de déception, de deuil ou d’injustice, toutes ces épreuves nous offrent aussi la possibilité de les surmonter par la douceur, la miséricorde et par des œuvres de justice et de paix. Cette espérance que le mal et les vicissitudes de la vie n’ont pas le dernier mot, transfigure l’existence du croyant, le rend heureux – et saint.
Quelle béatitude d’avoir un tel Dieu, un Dieu qui nous rend tous saints!
Soeur Birgitta Drobig
Moniale bénédictine du Monastère Notre-Dame Ancilla Domini à Ermeton-sur-Biert
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