Octobre 2014, le terme de diaconie apparaît dans le vocabulaire de nombre de diocésains. Un an plus tard, il est toujours plus présent et ce n'est pas demain que cela va s'arrêter. Organiser une année de la diaconie était un souhait de Mgr Vancottem. L'évêque désirait qu'un peu partout dans le diocèse on s'interroge sur le service, sur la main tendue à l'autre. Lors de l'ouverture, un petit rappel était fait: chacun a sa place dans l'Eglise et ce même s'il ne correspond pas à nos attentes, s'il dérange par son mode de vie...
Dans le diocèse, l'investissement des prêtres, des diacres, des religieux (ses) et bien sûr des laïcs a été important.
Un an après le lancement de cette année de la diaconie, il était prévu qu'elle se clôture par une fête. La fête a eu lieu, ce dimanche, à la basilique de Beauraing mais l'année continue.
La fête tout d'abord. Elle a été organisée par le comité de pilotage de cette année de la diaconie. L'idée était d'inviter des pastorales, des ONG... des hommes et des femmes qui, au quotidien, jouent la carte de la diaconie. L'occasion de rencontres, d'échanges.... La célébration a également permis d'écouter de très beaux témoignages. L'évangile de Jésus-Christ selon saint Matthieu (chapitre 25) sera le fil rouge de cette célébration. Un évangile qui sera mimé par des membres de la très belle association Foi et Lumière.

Merci, tout simplement
Une jeune femme a remercié, avec autant de chaleur que de simplicité, l'équipe de la Saint-Vincent de Paul. Grâce à la nourriture reçue, ses enfants et elle ont pu manger: ''Pour moi, c'était une chance.'' Aujourd'hui, elle est catéchiste. Depuis quelques mois, des Namurois s'investissent pour faire connaître le cardinal Cardijn à l'origine de la JOC et dont l'objectif était de sauver la masse ouvrière. Voir-juger-agir, trois verbes pour définir sa méthode d'éducation. Les Namurois espèrent que l'apôtre des travailleurs sera déclaré saint et modèle pour l'Eglise. Cette cause est en cours d'examen.
Témoignage encore de Mona et d'Anne-Sophie: elles travaillent au Centre des Immigrés Namur-Luxembourg. Chaque jour, elles sont confrontées à des personnes qui espèrent voir leur situation régularisée, obtenir des papiers... Derrière le volet administratif se cache une détresse psychologique réelle. Les deux jeunes femmes ont appris à rassurer, à épauler, à gérer les angoisses de ces migrants comme on dit aujourd'hui. Bawa vient de Ghinée, sur un bout de papier, elle a écrit: ''Merci à vous qui me tenez la main dans les épreuves. ''

Sur le chemin de la résilience
Serge est un ancien détenu. Libéré après vingt-sept années passées dans les différentes prisons du pays, il a créé sa société, Extra Muros. C'est en prison qu'il a lu la Bible et qu'il s'est mis à rêver: et si Dieu m'aidait, comme il l'a fait pour Paul, à m'évader? Cela n'a pas marché... Un témoignage tout en sincérité et dans lequel il remercie les aumôniers de prison pour leur travail. Et c'est sans doute grâce à une aumônière qu'il a repris confiance en lui. Cette dame l'avait entendu jouer de la guitare, elle a frappé à la porte de la cellule. ''C'était une première pour moi. Elle me traitait d'égal à égal. Elle me demandait de jouer de la guitare lors de la messe de minuit.''Serge est convaincu qu' elle l'a mis sur le chemin de la résilience. Lui l'ancien prisonnier est, depuis quelques années, au service de ceux qui sont prisonniers de leur corps en les faisant voyager en joëlette.
Témoignage encore des visiteurs de malades qui chaque jour sont au chevet des personnes souffrantes, handicapées, très âgées pour écouter mais aussi faire passer le message de Dieu. Nicky et Alison sont jeunes et elles n'ont pas été épargnées par la vie. Devant l'assemblée, dans la basilique, elles ont expliqué comment, grâce à Family for Life, elles avaient repris confiance en elle. Family for Life, le nom d'une chorale née de la volonté d'un diacre, Paul Donnez, d'aider des jeunes vivant dans les IPPJ à s'en sortir grâce au chant. ''Quand je chante, je suis différente, je suis mieux'' dira l'une d'elles. Aujourd'hui, Family for Life joue à travers la musique la carte de mixité sociale. C'est la musique qui rassemble tous les jeunes qu'importe le milieu social.

''Tout recommence''
Mgr Vancottem prendra la parole pour remercier ceux qui s'investissement dans la diaconie. ''Dans chacune de nos vies Dieu est présent. Chaque témoignage entendu peut se transformer en action de grâce. L'année de la diaconie est une rampe de lancement pour le Jubilé de la miséricorde.'' dira encore l'évêque. Il rappellera que la porte sainte de la cathédrale sera ouverte le 13 décembre. ''Cela signifie passer la porte du Christ pour nous laisser sauver par lui. C'est encore ouvrir les portes de notre coeur à la rencontre de l'autre qui est mon frère, ma soeur. Une porte sainte est aussi la porte de nos relations.'' Mgr Vancottem invitera chacun à apprendre à faire silence et à prier: ''Un coeur qui écoute est la source profonde de toute diaconie.''
''Tout commence, toute recommence'' dira-t-il en conclusion.
C.B.
Photos: A.S.

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