De longue date annoncé et préparé, il est maintenant lancé. Depuis samedi et jusqu’à mardi, le ''Noël des cathédrales'', donne à la cathédrale Saint-Aubain ainsi qu’à la cour du Palais Provincial des allures …orientales.
Dans une nef centrale qui pour l’occasion a pris des allures d’assemblée consistoriale, le public se retrouve plongé aux confins des routes de l’encens et des épices, quelque part entre Babylone et Persépolis.
La cloche retentit au beau milieu de ce qui sera la céleste nuit. Passe la lampe du veilleur, et voici qu’arrivent les danseurs. L’atmosphère est enveloppée de jeux de lumière.
Par une nuit étoilée, Balthazar garde son troupeau en savourant du thé, qui est également partagé avec quelques spectateurs nullement préalablement sélectionnés. Soudain, le miracle s’accomplit, une étoile reluit.
Melchior l’aperçoit lui aussi, et Gaspar après lui. Un événement vient de bouleverser leur quotidien, il leur faut se mettre en chemin, tels les caravaniers dont ils sont les dignes héritiers. Mais avant d’être visité, le Sauveur qui est né se doit d’être dignement fêté.
Danse, musique aux accents millénaires, jeux d’eau et de lumière, voici la nef centrale inondée par la féérie orientale. Les mages laissent éclater leur bonheur tandis que tournoient les danseurs.
Puis vient l’instant, on ouvre les deux grands battants. Accompagnés, émerveillés, féériquement éclairés, les spectateurs gagnent le palais du gouverneur.
Habilement manipulé par ses chameliers, le chameau géant ne tarde pas à être monté. Le temps d’une ruade et d’un grognement, et le voici qui entame son périple vers l’Enfant. Empli de la joie du Sauveur, chameliers, mages et danseurs ne tardent pas à arriver là où l’étoile les a guidés.
Se prosternant, ils offrent leurs présents. Or, myrrhe et encens apportés de leur lointain Orient. Entretemps, le chameau géant veille à faire le bonheur des petits et des grands. On oublie tout, on y est. Nous y sommes nous-aussi, tandis que l’astre luit.
Quarante-cinq minutes se sont écoulées, mais on a pas vu le temps passé. Le public est conquis, l’équipe a réussi son pari. La cour du palais résonne des applaudissements; chameliers, mages et danseurs sont rayonnants. Cette première à la cathédrale Saint-Aubain, pourrait augurer de nouveaux lendemains.

Un jour et une nuit...
Un mois et demi de travail acharné est une fois encore récompensé. Un mois et demi auquel il faut ajouter un jour et nuit. Le temps qu’il a fallu pour tout installer et répéter.
Un travail méthodique, rondement mené par une équipe chaleureuse et dynamique venue de Nantes (chameau et chameliers), Tournai (danseurs), Huy, Bruxelles, etc… Tels les mages, ils ont répondu à l’appel.
''Je ne fais pas du spectacle pour faire du spectacle'' tient toutefois à insister Michel Teheux, concepteur du projet, ''l’essentiel pour nous est de transmettre la tradition du récit de Noël dans une société où le contenu passe essentiellement par le spectaculaire et l’événementiel''. Une représentation spectaculaire mais éphémère, Michel Teheux, prêtre dans les 14 paroisses que compte l’unité pastorale de Huy, en est bien conscient. Et de citer ce souvenir d’une représentation à Liège, quand une personne âgée lui dit ''Qu’est-ce qu’il ne faut pas faire aujourd’hui pour parler de Noël?''.
''Nous devons parler le langage de l’extérieur … On s’adresse à un public large'' insiste encore Michel Teheux. Et de rappeler le rôle avant tout pastoral et missionnaire de ses créations qui, relayées par les médias , touchent dès lors un large public.

Les dernières représentations
''Travailler avec les artistes, c’est prendre le risque de leurs expressions même si je garde la maîtrise du sujet puisque j’ai écrit le texte. Ils trouvent finalement une adéquation. Le message chrétien est beau et symbolique, à l’image de leur registre d’expression''.
Le ''Noël des cathédrales'' une création de Luc Petit et de Michel Teheux qui, après Liège et Namur pourra également être applaudie à la Collégiale Ste Waudru de Mons, du 6 au 9 janvier prochain.
''Derrière les vieilles pierres et les traditions de notre patrimoine religieux, il y a la foi et l’imaginaire de ceux qui nous les ont transmis. Nous en sommes les héritiers. C’est ce que je veux montrer. C’est le point de départ des Nocturnales'' conclut l'abbé Michel Teheux.
François-Emmanuel Duchêne

Plus d’info sur www.nocturnales.be Les représentations ont lieu à 17h15, 18h30 et 19h45. Prix des places, sur place, à partir de 7 € (enfant), 17€ (catégorie1), 12€(catégorie 2) et 22 € (VIP). Durée du spectacle: 45 minutes. Pour plus de renseignements: 0470/92.42.29.