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1/9/2021
Inventorier le patrimoine d'une église: indispensable
Quelques jours avant la rentrée, c’est à l’école secondaire libre de Saint-Hubert que les représentants des Fabriques d’église du doyenné avaient rendez-vous. Au programme de ces gestionnaires: une séance de formation donnée par le CIPAR (Centre Interdiocésain du Patrimoine et des Arts Religieux) sur l’importance de réaliser un inventaire de tous les biens abrités dans l’église. Si réaliser un inventaire prend du temps, de l’énergie, la mission est par ailleurs indispensable ''dans un plan de gestion du patrimoine responsable et à long terme''.
Les représentants des fabriques d’église présents, samedi dernier, à Saint-Hubert, sont tous bien convaincus de l’importance de dresser l’inventaire de tous les biens de l’église: de la sculpture au linge d’autel en passant par les vêtements liturgiques. Mais jusqu’à présent, beaucoup de membres de fabriques d’église dont c’est, en tant que gestionnaires, la responsabilité ont toujours reporté sa réalisation. Pour plusieurs raisons: le travail est important. Et puis, il y a la peur. La peur de ne pas savoir comment procéder tout comme celle de ne pas connaître le nom de chaque bien. Un calice n’est pas un ciboire. A quoi correspond une pale? Une patène? Des craintes que Maura Moriaux du CIPAR, ''Madame Inventaire'' comme elle se définit elle-même comprend tout en tenant à les relativiser. Des documents ont été publiés et sont des guides précieux. Des doutes subsistent? Les spécialistes de ce Centre Interdiocésain du Patrimoine et des Arts Religieux fondé pour les quatre diocèses francophones sont là pour aider.

On passe à l’action
La prise de conscience de l’importance de réaliser un inventaire ne suffit plus. Aujourd’hui, le CIPAR veut que l’inventaire soit réalisé rappelant, au passage, que c’est une obligation légale. Et elle n’est pas neuve: Napoléon l’imposait déjà par décret impérial! En 2016, une Ordonnance épiscopale quant à la protection du patrimoine mobilier était prise.
Cet inventaire a une réelle utilité. Protection, conservation et valorisation des biens sont les piliers de l’opération. Opération devenue incontournable dans une société de plus en plus sécularisée. La messe telle qu’elle est célébrée aujourd’hui n’est plus vraiment celle qui était célébrée avant le Concile Vatican II. Rien que la tenue du célébrant a changé. Mais que sont devenues les chapes? Stockées dans un grenier? Dans une cave? Tout ce patrimoine ne doit pas disparaître parce qu’il n’est plus utilisé. Il a une histoire, une valeur…
Un inventaire comme le souligne Maura Moriaux est l’occasion de repartir d’une page blanche et de faire des découvertes. Si la tâche revient aux fabriciens rien n’interdit qu’ils se fassent aider. Pourquoi ne pas lancer un appel aux éventuels candidats via le bulletin paroissial, la presse locale…. Des étudiants en histoire de l’art pourraient être ravis de participer à une telle mission… Maura Moriaux le dira et le redira, ce n’est pas pour autant un travail de spécialistes qui est demandé. Un inventaire est là pour répertorier ce qui existe.

Que répertorier? Tout!
Une fois le matériel de base rassemblé (bloc-notes, mètre, loupe…) reste à se mettre au travail. Le maître-mot: organisation en travaillant une pièce à la fois. On commence, par exemple, par la sacristie sans oublier la cave, le grenier... Que répertorier? Tout ce qui permet de célébrer le culte et surtout ne pas ''se limiter'' à ce qui paraît beau, précieux. Il faut tout sortir des armoires, des tiroirs et regrouper par ''famille''. Ainsi Maura Moriaux conseille de regrouper tous les chandeliers. Une photo d’ensemble suffira pour ceux qui datent des 19e voire 20e siècle et ne présentent pas un grand intérêt. Un autre plus ancien demandera plus d’attention: on commence donc par le photographier, on le mesure, on l’examine pour voir si une signature n’apparaît pas, si des griffes ne peuvent être répertoriées -elles vont le différencier en cas de vol. La photo doit être prise dans des conditions optimales. Photo et description se retrouveront sur l’inventaire. Il n’est pas demandé de se lancer dans des commentaires, des extrapolations… Parmi les conseils donnés samedi on retiendra qu’il est important de porter des gants pour manipuler les pièces les plus précieuses. Les traces de transpiration laissées sur des pièces d’orfèvrerie les plus précieuses peuvent être indélébiles.

Un inventaire? Précieux, utile…
Les tableaux comme les sculptures doivent aussi être répertoriés. Un des intervenants s’interrogera quant à l’utilité de répertorier les vitraux… A priori, ils ne vont pas être volés. Les photos qui auront été prises à l’occasion pourraient en revanche être utiles si les vitraux devaient être détruits lors d’une catastrophe naturelle. Photos indispensables pour les refaire à l’identique.
Les informations récoltées sur le terrain doivent être ensuite encodées dans la base de données d’inventaire du patrimoine mobilier.
Si le CIPAR a réalisé des fiches à utiliser lors du recensement, il est encore à l’origine de la création d’une base de données. Chaque paroisse y a son espace. Comme les chapellenies. Lors de la formation, les fabriciens présents ont pu se familiariser avec cette base de données. Dans les années 70, l’IRPA (Institut Royal du Patrimoine Artistique) s’était lancé dans l’aventure de l’inventaire et avait confié ce travail de recensement à des étudiants le plus souvent en histoire de l’art. Les données de l’IRPA figurent et sont un excellent point de départ.
Une fois ce travail réalisé il ne faut pas oublier qu’il doit être actualisé. Ainsi si un tableau quitte une église pour être installé dans une autre, il faut le mentionner. Cela peut éviter bien des sueurs froides!
Un inventaire qui a encore son importance en cas de vol. Un descriptif de l’objet disparu peut être donné aux forces de l’ordre. En cas de sinistre, d’incendie ou encore, comme cela a été le cas, ces dernières semaines, d’inondations où une trentaine d’églises du pays ont été sinistrées, en juillet. Un inventaire qui aide encore à mener, au niveau des paroisses, une véritable politique de gestion patrimoniale. En les manipulant, en les auscultant au plus près, on peut encore se rendre compte qu’une restauration est indispensable pour telle ou telle pièce…
D’autres séances de formation peuvent être organisées, à la demande, n’hésitez pas à contacter Maura Moriaux: info@cipar.be ou encore 0478 63 66 42.
C.B.
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