Il n'est pas question ici de faire un compte-rendu détaillé de ce colloque: deux jours d'interventions, d'ateliers, de témoignages, d'échanges.... Cet article permettra à ceux qui n'ont pu se libérer d'approcher ce qui a été dit tout en rafraîchissant la mémoire des autres...
Parmi les intervenants à ce colloque, André Minet, théologien et doyen de Beaumont (Tournai). A travers les Ecritures, il a tenu à repréciser combien le ministère apostolique s'enracine dans la mission de Jésus. "C'est lui qui envoie, c'est lui qui rend capable de répondre. Tout ministère n'existe que dans la dépendance du Christ toujours à l'oeuvre et il commence par le refus de faire de soi-même un centre de gravité."
Pour l'intervenant, le principe qui régit la mise en oeuvre des ministères repose sur l'articulation: un, tous et quelques-uns. Explications. "Un" parce que tout part du Christ, clé essentielle pour les ministères d'aujourd'hui. "Tous" parce que nous sommes tous appelés à suivre Jésus, à nous engager. "Quelques-uns" qui reçoivent l'appel particulier et institué pour être touchés par le ministère de Jésus. Les prêtres sont quelques-uns dans un tout. Le doyen Minet donnera à ses confrères un message d'espoir: "Il faut passer de la peur à l'audace de la mission. L'Esprit pousse l'église à avancer et la soutient". Et pour ceux qui pourraient se désoler de voir diminuer le nombre des vocations, l'abbé Minet apporte une réponse: "La mission n'est pas à dimension humaine, elle est l'oeuvre de Dieu. Jésus n'a jamais parlé de quota nécessaire pour cette mission."

A la rencontre des préoccupations du monde
L'équipe diocésaine qui avait organisé ce rendez-vous avait prévu, outre des enseignements, des témoignages de personnes impliquées dans la vie du diocèse (la photo). Lui, il est prêtre depuis 50 ans. L'abbé Joseph Adam, curé de Somzée, est émouvant dans son témoignage. On sent que cet homme n'a jamais eu qu'un objectif: être proche des gens. Il le dira lors de ce colloque. Il expliquera comment jeune prêtre, on lui a demandé de créer, dans la Basse-Sambre, une JOC et de l'animer. "Les jeunes travailleurs aimaient se retrouver, entre eux, plusieurs fois par semaine, dans des groupes organisés. Ils parlaient de leurs conditions de travail, des salaires dérisoires... Ils n'étaient pas toujours bien traités. Je voulais rencontrer les souffrances et les préoccupations du monde, j'ai été servi. Aujourd'hui, ce n'est plus pareil, je suis frappé par l'indifférence qu'il y a entre les gens."
Etienne Dethise est lui diacre à Waha. Son ministère, il l'exerce notamment sur le lieu de son travail, une entreprise de construction. La collaboration entre prêtres et diacres n'est pas toujours évidente et il a tenu, notamment, à le dire. "Il faut poser des balises. La confusion des ministères dira Etienne Dethise est la misère des ministères. Il est important de redéfinir, dans notre diocèse, les grands axes du diaconat. Le diaconat reste mal connu ou pas connu du tout. Ainsi, le prêtre doit éviter de nous confier des tâches de "sous-prêtre" ou encore nous prendre pour des sacristains de première classe. Le diacre doit lui comprendre qu'il ne doit pas jouer au prêtre."

La pastorale de la chope...
Le troisième témoignage viendra d' Yvette Majerus d'Assenois, près de Bastogne (la photo). Maman, grand-mère, elle est aussi assistante paroissiale. "Comme AP mais aussi comme chrétienne je me pose toujours la question de savoir l'image que je peux donner en posant tel acte ou encore en prononçant telle parole dira, pleine de sagesse, Yvette. J'essaie d'aller à la rencontre des gens en dehors de l'église. Un peu comme Jésus qui parcourait les chemins de Palestine".
Vincent Favart est lui doyen de Fosses-la-Ville. Son témoignage, ce jeune prêtre, l'a axé sur l'intégration dans un village Pour Vincent Favart cela signifie aller là où les gens se trouvent. Participer à une kermesse, à un souper d'association, au carnaval..., c'est normal. "Il s'agit d'apprivoiser les gens. Je ne vais pas fonder une pastorale de la chope. Mais quand on a rencontré les gens dans des moments agréables, cela devient bien plus facile de les entourer lorsque les drames surviennent. C'est la même chose avec les jeunes. Il faut être à leur écoute, les laisser parler. C'est un temps d'apprivoisement."
Autour d'une tasse de café, au moment du repas... beaucoup de participants ont échangé sur leur emploi du temps. Un mot pour le définir: chargé! Pour tout concilier, ils disent consacrer moins de temps que ce qu'ils voudraient à la prière. L'intervention de l'abbé Lobet était donc bien au centre des préoccupations. Il a parlé... hygiène de vie. Soigner son alimentation, la qualité de son sommeil, penser à se détendre... on trouve cela normal. A cette liste, le théologien ajoute l'oraison. "C'est un moment de prière solitaire, silencieuse sans le support d'un texte, de la Bible. Laissez-vous allez à ce coeur à coeur fascinant où on est guidé par l'Esprit vers le Christ. Passez les rênes à l'Esprit saint, c'est le moment du lâcher prise et vous découvrirez que le Christ est un thérapeute."
Christine Bolinne