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16/5/2018
Ils iront, à pied et de nuit, en pèlerinage à Notre-Dame de Foy
Des dizaines de Rochefortois se préparent à passer une nuit blanche et cela n'a rien à voir avec des guindailles et autres festivités. La nuit du 20 au 21 mai, ils marcheront entre Rochefort et Foy-Notre-Dame. Un pèlerinage à Foy-Notre-Dame qui a lieu à la Pentecôte depuis maintenant le 17e siècle. Le départ est prévu à 0h30 et l'arrivée vers 7h du matin.
Cette année encore, l'abbé Jules Solot, curé-doyen de Rochefort (la photo) sera au départ. Un pèlerinage vraiment pas comme les autres. Cela tient bien sûr au fait qu'il se déroule de nuit et même si le silence n'est pas obligatoire, les conversations sont plus feutrées. Les haltes pour suivre un enseignement, pour prier permettent de s'intérioriser encore plus: elles seront, cette année, animées par le chanoine Xavier Van Cauwenbergh qui connaît bien la région pour avoir été vicaire à Rochefort avant de rejoindre Han-sur-Lesse.
Le fil conducteur de ce pèlerinage à Notre-Dame de Foy sera ''Avec Marie, prendre racines pour grandir.'' Une manière de rappeler bien sûr l'importance de Marie, Mère de l'Eglise qui sera officiellement célébrée à partir de ce lundi de Pentecôte mais aussi de se souvenir que la statue de la Vierge Marie a été trouvée... dans un arbre par deux bûcherons, au 17eme siècle. Le chanoine Van Cauwenbergh sera accompagné de Nicolas Baijot qui, le 17 juin prochain, recevra l'ordination sacerdotale.

Un vœu
A Rochefort, on voue un dévouement tout particulier à Notre-Dame de Foy. Et ce depuis très, très longtemps. Un document sorti tout droit des archives précise: ''En 1626, le comte de Leuwensteinn-Rochefort et sa Cour, M. le Recteur de la cure primaire de Behogne (Rochefort), le clergé de la paroisse et les religieux des monastères du lieu, s'engagèrent par vœu, au nom de la paroisse à aller tous les ans, le lundi de la Pentecôte, en pèlerinage à Foy-Notre-Dame, afin d'obtenir par là, la cessation et la préservation de la peste et autres fléaux. Ils s'engageaient à partir le jour de la Pentecôte à minuit, pour revenir le lundi après-midi.''
La peste s'est arrêtée, le pèlerinage a lui continué. Il s'agissait pour chacun de montrer sa reconnaissance à Notre-Dame de Foy. Et lorsqu'en 1855, Rochefort doit faire face à une épidémie de choléra, c'est encore à Notre-Dame de Foy que les Rochefortois se confient et demandent d'épargner la population.
Lorsqu'il parle de ce pèlerinage, l'abbé Solot se passionne. Outre l'épreuve physique, il est à chaque fois ému d'assister au lever du jour, un spectacle d'une grande beauté. Il s'émerveille encore devant une autre beauté, celle de la nature. A 7h, lundi, les prêtres des alentours de Foy seront présents, avec Notre-Dame de Foy pour accueillir les pèlerins. Ensemble, ils gagneront le sanctuaire avant de prendre un petit déjeuner revigorant. A 8h30, c'est la messe et les fidèles dont de nombreux Rochefortois venus rejoindre les marcheurs remplissent l'église. ''On sent, commente l'abbé Solot, que ce pèlerinage tient au cœur des gens.''
Les marcheurs repartent vers 10h30. Il faut bien reconnaître que les rangs sont plus clairsemés. Il faut déjà un sacré entraînement pour, après une nuit blanche, marcher de nouveau 26 km à travers, majoritairement, les bois. Une halte est prévue dans l'église latine du monastère de Chevetogne. Pour beaucoup, c'est souvent l'occasion de découvrir les lieux.
L'année prochaine, c'est sous les armes que le pèlerinage devrait avoir lieu. En attendant, les marcheurs scrutent la météo. Elle se montre en général clémente. Il y a bien eu une année où la pluie a été omniprésente. Et c'est bien connu, la marche du matin n'arrête pas le pèlerin. Surtout que dans la région, on brasse des breuvages qui rendent des forces....
C.B.
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