Le bureau d'études Cedia (Cellule d'Etude de Développement en Ingénierie Acoustique) de l'université de Liège procède actuellement à des mesures à la cathédrale Saint-Aubain. Durant quatre jours, un ordinateur relié à un capteur va enregistrer, sans interruption, toutes les vibrations subies par le bâtiment namurois. Des vibrations qui devraient être particulièrement marquées lors des différents concerts qui auront lieu, au pied de la cathédrale, sur la place.
Le capteur a été installé tout en haut de l'imposant orgue, au plus près de la façade. C'est Xavier Kaiser, ingénieur à la Cedia, qui s'est chargé de placer les différents instruments de mesure (la photo).

Analyser et conclure
Un micro va aussi lui permettre d'enregistrer les décibels encaissés par les murs. Une fois les enregistrements sur quatre jours terminés, il faudra les décrypter et les analyser sur base de normes fixées par l'Allemagne, un pays où les études en matière de nuisances sont nombreuses. Des normes qui varient encore suivant le bâtiment. Ainsi les normes ne sont pas les mêmes pour un bâtiment classé ou encore un hôpital et un immeuble administratif.
Ce qui intéresse bien sûr le chanoine Huet, archiprêtre de la cathédrale et les membres de la Fabrique d'église c'est la réponse qui pourra être apportée à LA question: ces vibrations pendant les concerts sont-elles néfastes de par l'intensité et la fréquence à la structure même de la cathédrale? Lors des concerts qui se déroulent sur la place Saint-Aubain durant les Fêtes de Wallonie, ce sont les basses qui constituent le plus de dégâts. Les basses, ce sont ces ''boums boums'' qui se calquent sur les battements du coeur.
En l'espace de quelques années, les interventions - pour des raisons de sécurité - se sont multipliées sur et autour de la cathédrale. Il y a ainsi eu la pose, à plusieurs endroits, de barrières qui empêchent d'approcher la cathédrale. La plupart des fenêtres ont été renforcées, étançonnées. Les pots à feu, ces décorations architecturales qui garnissaient encore le fronton ont été enlevés car jugés trop dangereux. Des fissures étaient apparues dans la pierre calcaire. Même diagnostic pour le Jésus à la croix. Fissurée, la croix a été enlevée par une équipe spécialisée dans les travaux en hauteur. Cette statue était située à 45 mètres de haut.
C.B.