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7/8/2012
Mgr Julien Ries, ce passionné de l'Homo Religiosus
Dans son édition du 4 août dernier, l’Osservatore Romano publie un article de Roberto Fontolan, repris par le site News.va à l'occasion de la publication du nouveau tome de la maison d'édition italienne Jaca Book qui édite les œuvres complètes de Mgr Julien Ries. Une collection de onze volumes en dix-huit tomes sont prévus, mais le cardinal-écrivain ne compte pas s'arrêter de sitôt comme il le confiait tout récemment aux médias catholiques, à 92 ans il continue à écrire et à lire quotidiennement.
Né en 1920 à Arlon, dans la province de Luxembourg, Julien Ries qui était jusqu'il y a peu prêtre du diocèse de Namur, a été créé cardinal par Benoît XVI lors du consistoire du 18 février 2012. Polyglotte, parlant notamment l'allemand et le luxembourgeois, historien des religions et ''Le'' plus grand expert d’anthropologie religieuse, Julien Ries a enseigné l’histoire des religions à l’université catholique de Louvain-la-Neuve (UCL) pendant plus de 20 ans. En 2009, il a fait don de sa bibliothèque, de ses manuscrits et de la correspondance qu’il a entretenue avec des chercheurs du monde entier, à l’université catholique de Milan.
Dans un bureau baigné de lumière, tapissé de livres, de manuscrits et de souvenirs, perchée au sommet d'une bibliothèque, une photo de Mgr Ries prise il y a 30 ans lors de sa participation à un Meeting qui se déroule chaque année au mois d’août à Rimini montre son visage radieux. A l'évocation de cet heureux souvenir, le regard du cardinal s'illumine, il confie y avoir passé de très bons moments. Cette année, la manifestation se déroule du 19 au 25 août et d'après le site News.va, l'intervention du professeur émérite est programmée le 20 août, sous le titre ''Homo Religiosus'', un homme à qui il a consacré la majeure partie de sa vie.
Nous reprenons ci-dessous un extrait de sa rencontre avec le journaliste Roberto Fontolan lors d'un entretien à son domicile de Villers-Saint-Amand (Ath), une cure datant du 18ème siècle, située non loin de la maison où vivent une quinzaine de sœurs de la congrégation de l'Œuvre, et pour qui Mgr Ries dit la messe quotidiennement.

Eminence, comment est née votre passion pour les études à propos de l’homme religieux?
En 1968, j’ai été nommé professeur d’histoire des religions à l’université catholique de Louvain. J’avais fait des études de théologie et d’orientalisme. Ma thèse examinait plusieurs textes coptes et l’influence du Nouveau Testament sur ces textes. Je m’étais ensuite consacré à l’étude comparée de textes religieux égyptiens. Une fois devenu professeur je dus affronter de grandes questions: l’hindouisme, le bouddhisme, l’islam, les religions de la Méditerranée, les religions du Proche-Orient, l’antique religion égyptienne. Je remarquais que mes étudiants étaient passionnés par ces thèmes, j’étudiais alors les questions qu’ils me posaient, de très nombreuses questions. Une dynamique qui m’a conduit toujours plus au fond des choses. Mais je peux ajouter que si j’ai étudié le thème de la mort et de l’immortalité dans les religions c’est parce celui qui était alors le cardinal Ratzinger m’envoya son livre sur l’au-delà pour la foi chrétienne, ''Eschatologie. Mort et vie éternelle''. J’ai pensé qu’il aurait été important d’effectuer une étude semblable sur d’autres grandes religions. Et ainsi, en raison de certaines circonstances et de mon travail à l’université, j’ai poursuivi mes recherches et je suis parvenu à une synthèse sur le problème de l’homme religieux et de l’anthropologie religieuse. Que signifie le sacré, que signifie l’homme religieux, que signifie l’anthropologie religieuse? Il existait de très vastes études d’anthropologie sociale et culturelle, et d’anthropologie structurelle, mais l’anthropologie de l’homo religiosus n’existait pas.

Qu’est-ce que la mort pour l’homo religiosus?
Je suis en train de terminer un livre dans lequel j’examine la conception de la mort et de l’au-delà dans vingt religions constituées. Pour les Egyptiens, par exemple, l’au-delà est merveilleux. Au cours de leur vie ils construisent leurs tombes et se préparent au passage. Pour eux, il existe deux façons de vivre la vie: l’une est de ressusciter tous les jours et de suivre le soleil ou bien de se trouver dans les champs d’Osiris et être à ses côtés. Il existe quelque chose de semblable chez les Etrusques. En explorant leurs monuments, nous voyons qu’ils avaient la conviction que dans l’autre monde la vie aurait été d’une certaine manière ''répliquée'' de façon plus heureuse et ralentie. En Mésopotamie, en revanche, prévaut une idée pessimiste, issue des conditions de vie ici-bas: les texte des IVe et Ve siècles avant Jésus Christ nous montrent des hommes qui se considèrent condamnés par les dieux à creuser des canaux et à travailler sans cesse pour qu’il y ait de l’eau dans les canaux... Il est intéressant de remarquer que dans toutes ces vingt religions il existe une pensée sur la mort et l’au-delà. Et la manière dont celle-ci dépend de leur conception de la vie sur terre.
BL avec New.va
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