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13/11/2012
Ils sont présents, au crématorium, pour une ultime prière
Chaque année, 2700 personnes devraient être incinérées au crématorium de Ciney. L'Evêché a désigné une équipe pastorale catholique pour une dernière prière, une ultime lecture. Temps de recueillement qui ne remplace pas les funérailles à l'église.
Catherine Kervyn et Jacques Stoquart sont les piliers de l'équipe pastorale catholique du crématorium de Ciney. Ils ont été rejoints par Adèle-Marie Halloy et Jacques Massart. D'autres devraient encore venir les épauler dans les prochaines semaines. L'évêque de Namur, Mgr Vancottem a choisi de leur remettre leur lettre de mission le 2 novembre dernier, c'était à la cathédrale Saint-Aubain.
Le crématorium de Ciney fonctionne depuis le mois de juillet dernier. Une première pour le diocèse. Avant, les personnes qui souhaitaient être incinérées devaient passer par Gilly ou encore Robermont. On estime qu'on devrait y procéder, en moyenne, par an, à 2700 crémations.
La famille et son défunt sont reçus dans une vaste salle neutre, sans signe religieux distinctif. Si la famille voire le défunt a souhaité qu'une ultime prière soit prononcée, c'est là que l'équipe pastorale catholique intervient. Durant une quinzaine de minutes, l’un d’eux va proposer de partager un texte biblique ou encore des psaumes. En aucun cas, il ne s'agit d'une liturgie.

Une prière, une fleur, une bougie
Pour Catherine Kervyn, cette mission n’est pas vraiment une découverte. Elle prend régulièrement en charge, dans sa paroisse, l'animation des veillées funèbres. Elle et Jacques Stoquart ont rencontré l'abbé Haquin, professeur, liturgiste, prêtre dans le diocèse. Ce dernier s'intéresse beaucoup à l'évolution des funérailles et des funérailles catholiques en particulier. Ensemble, ils ont défini les textes, les psaumes -parfois plus difficiles d'accès pour ceux qui ont pris de la distance avec l'Eglise- à privilégier lors de tels moments.
Ce sont les membres de l'équipe du crématorium qui accueillent les familles et les défunts. Puis, Ils présentent l'animateur catholique qui va être à leurs côtés avant la crémation. La famille peut souhaiter poser une fleur sur le cercueil, allumer une bougie, diffuser un chant, un morceau de musique, lire un texte de l’auteur préféré du disparu. L’intervenant de l’équipe pastorale catholique lira un texte biblique, par exemple. ''Tout est possible souligne Catherine Kervyn pour autant de ne pas faire n'importe quoi. Il doit être fait référence au Christ ressuscité.''

Une prière pas une liturgie
Le conseil épiscopal, les doyens, les prêtres et des laïcs avaient été invités, lors de diverses réunions, à réfléchir sur ce passage au crématorium et la dimension religieuse qui devait l'entourer. Tous avaient été unanimes pour dire qu'il ne devait s'agir que d'une prière, d'un court temps d'intériorisation. Un moment qui ne doit pas remplacer les funérailles religieuses. Ce sont là des moments privilégiés avec les personnes qui sont dans la peine. Lors de funérailles, c'est toute la communauté chrétienne qui, en étant présente, à l'église marque sa solidarité avec le défunt, avec sa famille. Tous avaient ainsi insisté sur l'importance des funérailles qui célèbrent bien le mystère pascal de la mort de Jésus et de la résurrection de Jésus Christ pour un baptisé qui vient de mourir.
L'Evêché a aussi eu des contacts -très instructifs- avec cette entreprise française chargée de la gestion de ce nouveau crématorium.
L'équipe pastorale catholique du crématorium intervient donc pour les défunts qui sont déjà passés par l'église, il s'agit alors d’un ultime temps de prière. Intervention aussi lorsque le défunt ou sa famille informent le crématorium qu'ils ne passeront pas par l'église mais qu'ils ne sont pas opposés à ce temps de prière réduit.
Les entreprises de pompes funèbres ont été informées de la mise en place de cette équipe. Elles sont invitées à le faire-savoir aux familles endeuillées qui les contactent. Catherine Kervyn se faisant la porte-parole de ses collègues: ''c'est vraiment une belle mission; les gens dans la peine sont réceptifs. Nous sommes là pour apporter de l'humanité, de la compassion, un peu d'espérance.''
Christine Bolinne
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