Ordonné, à Namur, le 27 juillet 1952, l’enfant d’Athus où il avait vu le jour le 6 avril 1928 avait un rêve. L’abbé Georges Collignon aurait souhaité, après son ordination, rejoindre l’UCLouvain et y étudier en vue de devenir professeur de mathématiques. Si l’évêque de l’époque l’a envoyé à l’UCLouvain c’était pour se former mais à l’histoire et à la géographie. Une certaine déception pour ce jeune prêtre. À l’UCLouvain, il aura pour professeur un certain Léopold Genicot. Médiéviste, militant wallon, ce professeur ne pouvait que l’avoir marqué. Il l’avait encore inspiré, dans sa manière d’être avec ses élèves.
L’abbé Georges Collignon était ainsi un professeur qui ne laissait pas indifférent. L’abbé Willy Noël, curé à Fouches en garde un souvenir bien vivace ! « Avec lui, j’ai eu le plaisir de redoubler ma Poésie. Si j’étais brillant en histoire comme en géographie, j’étais nul ailleurs… ». L’abbé Noël ne lui en tient pas rigueur et reconnait que l’abbé Collignon lui a appris beaucoup de choses. « Pour être franc, il était un professeur très intéressant. » Il était professeur de latin, de grec, d’histoire, de géographie, d’art mais aussi de religion. L’abbé Collignon a ainsi sensibilisé, diapositives à l’appui, ses élèves aux grands noms de la peinture du 19e et du début 20e siècle. Avant d’aborder, au cours de
grec, Homère, il a pris du temps pour familiariser ses étudiants à la critique historique. Un vrai précurseur.
L’abbé Noël dira encore de lui : « C’était un vrai bloc de glace ! L’abbé Collignon était encore un professeur qui, au-delà de ses défauts, savait susciter l’intérêt de ses étudiants, les aider à développer un sens critique aiguisé. »
L’abbé Collignon n’était pas toujours très populaire auprès de ses élèves. Des élèves unanimes pour souligner qu’il préparait ses cours avec beaucoup de soin. Un prêtre qui ne prenait jamais de vacances. Une de ses rares sorties était encore aux de ses élèves. À la fin de l’année scolaire, il enfourchait son vélo pour la traditionnelle sortie vers Avioth. « Il aurait pu prendre sa voiture mais non, il était avec nous » commente l’abbé Noël. Un prêtre qui avait aussi une véritable âme d’archiviste. Il en a passé du temps à archiver les documents des paroisses et pas que pour le doyenné.