''J'ai la plume et la parole qui courent assez bien'' explique Myriam Tonus. Romaniste de formation, Myriam Tonus a enseigné la musique - elle est aussi diplômée du conservatoire -, la religion et un peu le français. Elle a encore été directrice d'un établissement et chargée de mission. Mère de quatre enfants, elle ne cesse de se former. C'est ainsi qu'elle se définit comme une chercheuse de Dieu. Chroniqueuse à la Libre Belgique, Myriam Tonus est l'auteure de plusieurs livres dont ''Quand les hommes font parler Dieu à la place des femmes.''
Depuis quelques mois maintenant, Myriam Tonus s'est lancée dans une nouvelle aventure, celle des messes radio. Elle fait partie de l'équipe mise en place par le Frère Didier Croonenberghs, un jeune Dominicain. ''Je prends du plaisir à faire ces commentaires. J'avais déjà écouté précédemment les retransmissions mais cela m'insupportait. Je trouvais que cela manquait de joie, d'espérance. Quand le frère Croonenberghs m'a demandé de faire partie de l'équipe des commentateurs, je me suis dit pourquoi pas.'' Et comme les retours ont été bons, Myriam Tonus est bien décidée à poursuivre l'expérience. ''Chaque dimanche, c'est une petite aventure.'' Myriam Tonus a encore en mémoire d'avoir été privée de commentaires suite à des problèmes techniques... Toujours rageant. ''Savoir que des personnes écoutent redouble ma satisfaction. C'est un service, cela doit rester un plaisir.''

Des oreilles de croyants mais pas uniquement
Commenter une messe demande un travail en amont. Il s'agit d'avoir pris connaissance des lectures bien sûr, de rédiger les commentaires qui émailleront la célébration. Et lorsque le commentateur reprend la parole après l'homélie ce n'est pas pour un deuxième sermon!
Myriam Tonus et Jean-Emile Gresse savent que la messe tombe entre... toutes les oreilles! Bien sûr, les messes radio touchent les chrétiens qui ne peuvent se rendre à l'église. Les personnes malades, moins valides, sont la cible directe. Mais elles ne sont pas les seules. Il s'agit aussi d'intéresser ceux qui sont là par ''hasard'', leur donner envie d'aller jusqu'au bout de la célébration. Pour les aider, l'équipe des messes radio et télévisée est exigeante quant à la qualité vocale et musicale des intervenants.
Si les commentateurs sont précieux pour aider ceux qui sont chez eux, dans leur véhicule, à l'hôpital à prier, Jean-Emile Gresse reconnaît que lui, il n'y arrive pas du tout. ''Personnellement, lorsque je suis de service pour la radio, je vais à la messe la veille. Lorsque je commente, je ne sais pas prier.'' Cela fait déjà bien des années que Jean-Emile Gresse est pourtant rompu à cet exercice. Enseignant de formation, il travaille aujourd'hui, à temps partiel, dans un institut à Wavre. La radio, c'est aussi sa vie et pas rien que pour ses prestations sur la Première. Habitant de Sibret, à quelques kilomètres de Bastogne, il anime l'antenne de Studio S (S comme Sibret). Une radio libre qui diffuse, dans la région notamment, la messe dominicale. Un commentateur heureux des relations qui peuvent se nouer lors de ces messes radio diffusées. ''Certains prêtres accueillent ces retransmissions très régulièrement, ce sont alors de véritables liens d'amitié qui se nouent avec le célébrant mais aussi avec les membres de la communauté.''

L'oeil sur la montre
Une messe radio demande du travail aux commentateurs mais aussi à l'équipe paroissiale. La RTBF pour réduire son coût de fonctionnement s'installe pendant sept semaines dans une paroisse. Bien avant le début de la messe, un technicien est présent pour installer les micros, la table de mixage et procéder aux réglages. Des tests de voix sont effectués. Le timing est strict: début 10h05 et fin de la messe à 10h59. Au célébrant comme à la chorale et à l'organiste de jouer les équilibristes pour y arriver.
Depuis le 9 mars dernier, la messe radio que vous entendez sur la Première est la messe célébrée depuis la cathédrale Saint-Aubain à Namur. La tension de la première retransmission est, aujourd'hui, retombée. Reste le plaisir de s'adresser aussi à ceux qui ne sont pas dans la cathédrale, de les sensibiliser à la liturgie... Dimanche dernier, le chanoine Huet remerciera d'ailleurs ceux, qui lui ont fait savoir, que ces célébrations les aidaient dans la prière.
Des messages qui font plaisir. Cet exercice n'est pas toujours évident: l'homélie doit durer entre 7 et 8 minutes. L'archiprêtre a ainsi pris l'habitude de célébrer avec un oeil sur la montre. C'est vrai pendant l'homélie mais aussi lorsqu'il est à l'autel sur lequel... une horloge est posée. Grégory Decerf, Maître de Chapelle, a été obligé, lui, pour respecter ce timing d'abandonner temporairement en grande partie les chants grégoriens, une des spécificités de la cathédrale. L'organiste, Emmanuel Clacens est également concerné: il doit pouvoir stopper très rapidement ses improvisations. Tous deux, au fil de ces dimanche, font preuve de tout leur talent pour enchanter ces ''fidèles radiophoniques''. Ils ont encore pu compter sur le talent de la soprano Jasmine Saoud ou encore de quelques membres de la Maîtrise de la cathédrale. Pour la messe des rameaux comme pour la messe de Pâques c'est la maîtrise au grand complet qui chantera.
C.B.

Vous avez manqué ces messes? Vous souhaitez les réécouter? C'est possible grâce aux podcasts. La marche à suivre au départ du lien: http://www.rtbf.be/lapremiere/emissions_messe?emissionId=1038
Sur la droite de la page, vous avez une fenêtre ''intitulée: réécoutez nos émissions''. Plusieurs célébrations sont proposées depuis le 5 janvier dernier. Faites votre choix, cliquez et c'est tout.
Si vous souhaitez relire les homélies, surfez sur le site des Médias Catholiques: info.catho.be