Dix années se sont écoulées depuis le démarrage du Séminaire Redemptoris Mater en terres namuroises. L'occasion de s'arrêter et de jeter un oeil sur ces années passées. L'abbé Rocco Russo, recteur du séminaire se souvient: ''Le 30 juin 2000, Mgr Léonard, en signant le décret d’érection canonique du Séminaire Redemptoris Mater, a donné naissance à cette réalité nouvelle dans le diocèse de Namur. La première année les séminaristes ont vécu dans des familles ou avec des prêtres pour commencer à s’insérer dans le tissu ecclésial et social de la Belgique. L’année suivante le Séminaire Notre-Dame nous a permis d’occuper une partie de son bâtiment que nous avons peu à peu rénové et adapté à notre règle de vie. En plus de la chapelle nous avons aménagé un espace pour le ''Sanctuaire de la Parole'', réservé à la prière de la liturgie des heures, à la scrutatio des écritures et à l’adoration eucharistique. Dernièrement nous avons aussi restructuré les chambres des séminaristes.''

Partout dans le monde
Le Séminaire Redemptoris Mater de Namur, ainsi que les autres 78 séminaires qui se trouvent dans le monde entier, est l’un des fruits du Chemin Néocatéchuménal, qui a été reconnu et défini par les derniers pontifes comme: ''Un itinéraire d’initiation à la foi au service de l'Évêque.'' C'est un catéchuménat post-baptismal. L'abbé Russo: ''Par la redécouverte de la grâce de leur propre baptême, beaucoup de jeunes ont ressenti un appel à servir Dieu et l’Église dans le ministère presbytéral. Face au nombre important de vocations, pour les former et répondre à l’appel à la ''Nouvelle Evangélisation'',le pape Jean Paul II a ouvert en 1987 à Rome le premier Redemptoris Mater pour l’évangélisation de l’Europe et a encouragé l’ouverture d’autres Séminaires dans le monde.'' Il s'agit de séminaires diocésains, au service du diocèse où les séminaristes, une fois devenus prêtres, sont incardinés. Depuis l’année 2000, l’évêque a ordonné pour le diocèse de Namur, huit prêtres provenant de ce séminaire et qui accomplissent leur ministère dans différentes paroisses.

La formation
Les Séminaires Redemptoris Mater sont nés pour répondre à l’invitation faite par le Concile Vatican II de former des séminaristes qui viennent en aide à des églises où le manque des prêtres pourra mettre en difficulté la vie des fidèles. ''Les vocations surgies dans le Chemin Néocatéchuménal sont offertes, explique l'abbé Russo, aux diocèses pour être des prêtres diocésains missionnaires, où envoyés dans d’autres diocèses ou d’autres pays.''
Les séminaristes sont préparés par les études au Studium Notre-Dame et par l’expérience directe de l’évangélisation des adultes en Belgique et aussi à l’étranger. Ils vivent au moins deux ans de mission partout dans le monde. Parmi les séminaristes actuellement au séminaire de Namur plusieurs ont déjà passé ce temps de mission, l’un aux Philippines, un autre au Cameroun, d’autres encore en Amérique latine ou en Israël.
Tous les séminaires Redemptoris Mater sont des séminaires internationaux. ''Chez nous, il y a 14 séminaristes de 10 nationalités différentes,'' précise le recteur.
Leur formation spirituelle est centrée sur la liturgie de l’Eglise. La prière communautaire des psaumes est le pivot de la journée, même si chaque séminariste est invité à chercher des temps de prière personnelle. La Parole de Dieu, méditée personnellement ou en commun, en faisant la ''Scrutatio Scriptura'' prend, dans les séminaires Redemptoris Mater, une importance capitale. Le recteur: ''Le sommet de notre journée est la célébration eucharistique. On y consacre tout le temps nécessaire pour la vivre comme le moment dans lequel le Seigneur nous attend pour nous donner la grâce de participer aux fruits de sa mort et de sa résurrection.''

Vie communautaire
Une grande importance est aussi accordée à la vie communautaire: vivre à plusieurs dans la même chambre, servir à table, s’aider mutuellement dans les études, est une occasion pour mettre en pratique la Parole de Dieu, se donner sans réserve et apprendre à être serviteur des autres. Les séminaires Redemptoris Mater vivent de la providence et les séminaristes aussi vivent sans argent personnel. Ils le demandent au recteur quand ils en ont besoin. ''C’est aussi un moyen d’apprendre à vivre dans la précarité et ne pas mettre leur cœur dans les sécurités de ce monde pour être libres de mieux répondre à l’appel d’aller à la rencontre de tous les hommes.'' précise le recteur.

Le Chemin
Les séminaristes continuent à vivre avec la communauté du Chemin Néocatéchuménal pour cheminer dans la foi, être à l’écoute de la Parole de Dieu et célébrer les sacrements. ''Les personnes de la communauté sont comme un échantillon de la société et de l’Eglise: il y a des personnes de tout âge et de toute condition sociale. Le séminariste est confronté aux joies et aux peines des hommes et des femmes d’aujourd’hui, dans les situations les plus diverses et les différents états des vies, célibat, mariage, veuvage… C’est une école de vie. Ils sont en contact constants avec des célibataires, des couples et des familles et cela les aident à vérifier leur appel au célibat et au renoncement du mariage.''
La vraie spécificité du Redemptoris Mater est que les séminaristes se forment à leur ministère futur mais avant cela, comme condition préalable, ils marchent dans la vie chrétienne par la participation au Chemin Néocatéchuménal.
Ce Chemin Néocatéchuménal est un catéchuménat post-baptismal pour répondre aux défis d’un nouveau paganisme. Le pape Benoît XVI expliquait à Cologne devant les évêques allemands le 21 août 2005: ''Il existe un nouveau paganisme et il ne suffit pas de s'efforcer de conserver le troupeau existant, même si cela est très important; une grande question s'impose: qu’est-ce qu'est réellement la vie? Je crois que nous devons tous ensemble essayer de trouver de nouvelles façons de ramener l'Évangile dans le monde actuel, d'annoncer de nouveau le Christ et d'établir la foi.''

Catéchuménat post baptismal
L'abbé Russo: ''Le Chemin Néocatéchuménal n’offre pas une spiritualité particulière, pour des personnes qui ont des besoins spirituels particuliers. Le Chemin offre un catéchuménat post baptismal, comme le souhaite le Catéchisme de l’Eglise Catholique, pour aider à redécouvrir les sacrements de l’initiation chrétienne pour les baptisés et préparer aussi au Baptême les vrais catéchumènes. Or ces sacrements ne sont pas une spiritualité particulière et l’initiation chrétienne n’est pas un ''mouvement'' mais la pastorale de l’Église depuis toujours. Toute la formation dans le Redemptoris Mater est orientée à soutenir aussi la paroisse dans la pastorale d’évangélisation. Nous croyons qu’il est urgent d’offrir aux personnes un itinéraire d’initiation graduelle et progressive pour devenir chrétien adulte dans la foi ou redécouvrir ce qu’est être chrétien dans une formation permanente. Les prêtres formés au Redemptoris Mater, ne sont pas des prêtres d’un mouvement de spiritualité, comme une sorte d’institut religieux appelé Chemin Néocatéchuménal et cette pastorale n’est pas au service d’un mouvement en plus dans l’Église, mais de l’Église même, qui est une mère, c'est-à-dire capable encore d’engendrer des fils de Dieu, des chrétiens.''
Pour mieux connaître ou découvrir ces prêtres du Redemptoris Mater, une messe d'action de grâce sera célébrée le samedi 28 mai, à 18h30, à la cathédrale Saint-Aubain à Namur. Mgr Vancottem présidera cette eucharistie. ''Ceux qui ne pourraient se libérer pour ce moment sont invités à nous soutenir par leurs prières'' ajoute l'abbé Rocco Russo.

Pour plus de renseignements sur le Chemin Néocatéchuménal et son statut consulter le site web officiel: www.cheminneocatechumenal.fr
Ou encore http://www.redemptorismaternamur.com