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19/10/2015
Un dimanche dédié à Zélie et Louis Martin, derniers canonisés
''Le Bon Dieu m'a donné un père et une mère plus dignes du Ciel que de la terre'' disait sainte Thérèse de Lisieux en évoquant ses parents. Elle avait vu juste. Le couple a été canonisé, dimanche, à Rome. Louis et Zélie Martin accèdent ainsi à la sainteté non pas comme parents de la petite Thérèse mais comme couple. Un couple qui, à travers les nombreuses épreuves de la vie, gardera la foi, sa confiance dans le Seigneur. A la cathédrale Saint-Aubain, une après-midi de prières était proposée. Lors des deux offices dominicaux, les reliques des époux ont aussi été vénérées.
''Zélie et Louis Martin sont des saints modernes, dira d'emblée, dans son homélie, le chanoine Huet, archiprêtre de la cathédrale Saint-Aubain. Ils sont là pour nous montrer que la sainteté est possible au quotidien malgré les épreuves de la vie.''
Les épreuves, elles ont jalonné la vie du couple. Zélie Guérin est une dentellière reconnue et lui, Louis Martin, est horloger. Deux indépendants bien installés dans la vie professionnelle et qui ont chacun le désir de s'engager dans la vie consacrée. ''Le Seigneur en a décidé autrement'' souligne le prêtre. Lorsqu'ils se rencontrent, à Alençon, c'est le coup de foudre. Ils se marient et fondent une famille. Ils auront neuf enfants donc quatre décèdent en bas âge, un drame. Léonie, l'une des filles est ce que l'on appelle aujourd'hui ''une enfant difficile'': ils font face. Quelques années plus tard, elle entrera comme servante de Dieu chez les Visitandines. En fait, ce sont les cinq filles qui consacreront leur vie à Dieu, quatre seront carmélites.
Chaque jour, le couple assiste, à 5h30, à la messe. ''Dieu est le premier servi'' avait coutume de dire Louis Martin. Les enfants recevront une éducation religieuse. ''Une éducation qui ne sera ni mièvre ni bondieusarde mais fervente'' dira le chanoine qui s'est toujours intéressé à la vie de sainte Thérèse mais aussi de ses parents.
Zélie atteinte par un cancer du sein décèdera quelques années plus tard, la petite Thérèse n'a que 4 ans. ''Si c'est comme ça, c'est que le Bon Dieu a besoin de moi'' dira, simplement, Zélie Martin avant de mourir.
Seul pour s'occuper de ses cinq jeunes enfants, Louis Martin ira vivre chez son beau-frère et sa belle soeur. Quelques années plus tard, ce papa souffrant d'artériosclérose est interné dans un asile psychiatrique. Pleinement conscient, il assiste impuissant à la dégradation de son état physique comme psychique. Thérèse le comparera au ''serviteur souffrant'' décrit dans le livre d'Isaïe.
''Je vous invite à prier pour tous couples en situation d'échec, de rupture pour qu'ils gardent une place dans l'Eglise. Le pape nous invite à les accueillir, à la bienveillance en évitant tout jugement, toute exclusion. Que Zélie et Louis Martin apportent paix, sérénité et joie dans un monde souvent rude à vivre'' dira en conclusion de son homélie l'archiprêtre de la cathédrale.
Une canonisation qui intervenait alors que le synode sur la famille se déroule toujours à Rome. Dimanche, l'Eglise fêtait encore le 18eme anniversaire de la proclamation de sainte Thérèse comme Docteur de l'Eglise. Le titre de Docteur de l'Eglise pour une jeune femme morte à 24 ans qui n'a jamais brillé par son intelligence et qui n'est pas à l'origine d'une production intellectuelle. Une jeune femme qui, comme ses parents, a conservé une confiance sans faille en Dieu et ce malgré les épreuves de la vie.
C.B.
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