Francesco est originaire du centre de l’Italie, près de Florence. Depuis 3 ans et demi, il vit en Belgique. Il se forme à la prêtrise au séminaire Redemptoris Mater, à Namur. Avant de venir en Belgique, il a suivi des études d’éducation professionnelle pour venir en aide aux personnes en difficulté et a travaillé comme chauffeur de taxi. Enfant, il nourrissait déjà une passion pour le football au point de rêver à une carrière professionnelle dans le domaine : « De mes 7 ans à mes 16 ans, j’ai joué dans un club. Le foot est le sport que j’aime le plus. Quand j’avais 7 ou 8 ans, un entraineur m’a dit que je pourrais, un jour, arriver en série A. Je crois qu’il le disait pour me motiver, mais à 9 ans, je suis tombé malade. J’ai été hospitalisé pendant 3 mois. Le Seigneur avait, pour moi, d’autres projets que le football ».
Fidèle à ses origines, Francesco reste, pendant l’Euro, un grand supporter de la Squadra Azzurra, l’équipe nationale italienne : « En Italie, pour voir jouer Gli Azzurri, on se retrouvait, avec des amis, autour d’une bière et d’une pizza. Pendant la coupe du monde de 2018, j’étais déjà en Belgique et j’ai pu regarder quelques matchs des Diables Rouges avec des séminaristes. C’étaient des moments agréables. Malheureusement, on n’oublie jamais son premier amour. Dans mon cas, c’est l’Italie. Bien sûr, si on venait à être éliminé au premier tour, je crois que je pourrais me mettre à supporter la Belgique ».

Les légendes du football
Pour cet Euro 2020 en retard, Francesco est curieux et s’attend à voir jouer une équipe italienne neuve dans laquelle il regrette cependant de voir disparaître les légendes : « Ce qui est triste, c’est qu’il n’y ait plus de légende qui font l’histoire de l’équipe italienne. Je veux dire par là des joueurs qui ont été fidèles pendant très longtemps à la même équipe comme Totti, Maldini ou Buffon, plus récemment. J’ai aussi été un grand supporter de Pirlo, avant qu’il ne prenne sa retraite. Du coup, cette année, je crois que mon joueur préféré c’est Nicolò Barella, parce qu’il joue à l’Inter de Milan qui est l’équipe que je soutiens tout au long de l’année. D’ailleurs, Romelu Lukaku joue aussi à l’Inter. C’est grâce à lui que nous avons gagné » !
Les séminaristes du Redemptoris Mater devraient se retrouver pour regarder, ensemble, le match. Le football est par ailleurs bien ancré dans la vie du séminaire. Francesco présente le jeudi comme étant le jour du foot : « le jeudi après-midi », explique-t-il, « nous n’avons pas de cours pour que nous ayons le loisir de pratiquer un sport d’équipe. C’est souvent du foot ».
En fin de compte, l’Euro est surtout un événement social. Pendant la coupe du monde de 2006 qui a vu la consécration de l’Italie (« comment l’oublier », dira le séminariste), rare sont ceux qui ont manqué le coup de boule que Zidane a donné à Materazzi : « En Italie », explique Francesco, « ça a eu un retentissement énorme. On en a même fait des chansons ». Finalement, dans ce contexte de compétition internationale, même les footix, terme condescendant qui désigne les amateurs de foot du dimanche, ne sont pas dérangeants : « les footix », dira Francesco, « on en trouve partout et c’est vrai que dans une discussion sur le foot, on n’accorde pas beaucoup de valeur à leur parole, mais les grandes compétitions sont géniales parce qu’elles permettent à tous de se rassembler et de se retrouver ».
Camille Tonelli