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30/10/2012
L’abbé Maldague présent dans le deuil pour mieux célébrer la vie
La mort d'un proche est, pour chacun d'entre nous, un moment douloureux. Une douleur qui peut conduire jusqu'à l'incompréhension, à la révolte voire au rejet de ses convictions, de sa foi. Au fil des années, l'abbé Roger Maldague, prêtre à La Roche, a appris à gérer ces moments douloureux. Sa présence aux côtés des familles, des proches est apaisante. Avec eux, ce prêtre qui, au fil des années, s'est spécialisé dans l'accompagnement du deuil aide à célébrer la vie. Il témoigne.
L'abbé Maldague, comme tout un chacun, sait que la mort d'un proche fait mal. Une blessure qui prendra du temps à cicatriser. Depuis bien des années maintenant, pour le doyenné de La Roche, il est devenu le ''spécialiste'' dans l'accompagnement du deuil. Un homme d'une grande sérénité qui, par son expérience, la justesse de ses propos, son bon sourire arrive à soulager, à réconforter.
''J'essaie de rencontrer la famille très vite après l'annonce du décès, souligne l'abbé. Un contact naturel. Je suis tout simplement là, à leur côté.'' Simple et compliqué à la fois. ''Ce n'est pas évident, poursuit l'abbé Maldague. J'ai bien sûr moi aussi vécu des deuils, je sais ce que les personnes ressentent. Dans ces moments-là, que l'on ait ou pas des valeurs chrétiennes, les réactions varient d'une personne à l'autre. Je veux être attentif à la famille en l'invitant à se retrouver autour du défunt.'' Une première rencontre au cours de laquelle l'abbé Maldague a appris à agir avec beaucoup de délicatesse, de diplomatie. ''Ce qui est important c'est ce que la famille vit, pas ce que je ressens. Je dois faire preuve de prudence parce que je ne connais pas le contexte familial, il peut y avoir des divisions, des tensions qui se trouvent exacerbées. Je propose de prier ensemble ce qui me permet de plonger dans la vie du défunt sans commettre d'impair.''

Acteurs des funérailles
Tout naturellement, l'abbé et la famille en viennent à parler des funérailles. L'abbé Roger Maldague: ''Les gens sont contents de constater qu'ils peuvent intervenir dans le déroulement des funérailles qu'il n'existe pas un rite prévu une fois pour toute et qui est ''plaqué à chaque défunt''. Nous prévoyons alors de nous revoir pour cette préparation.''
Et comme le prêtre et la famille se connaissent déjà, ce moment de préparation est souvent très riche. ''Je donne la parole à la famille. Il est primordial d'écouter avec beaucoup de bienveillance ce qu'ils ont à dire. Souvent arrive dans la conversation: 'maman aurait souhaité une eucharistie. On doit respecter sa volonté même si nous, nous ne croyons pas.'''
L'abbé Maldague propose alors aux proches de jouer un rôle dans les funérailles, d'avoir une participation simple mais active dans cette célébration. ''Cela peut être un enfant qui vient allumer le cierge Pascal, symbole du baptême, précise le prêtre. Cela peut être encore une fleur blanche qui sera déposée, par les petits enfants, sur le cercueil. Je conseille toujours de déposer des fleurs blanches, elles sont le symbole de la vie. Il y a aussi la croix du cercueil qui peut par la suite être apposée, si la famille le désire, sur le mur de l'église. Une invitation pour les chrétiens de la paroisse à un temps de prière pour le défunt.''

Une lecture profane, pas plus
Une messe de funérailles, ce sont aussi des textes, des lectures. L'abbé Maldague reconnaît qu'il doit régulièrement faire comprendre aux proches du défunt que l’Eglise catholique a prévu plusieurs textes bibliques adaptés. Un choix important où chacun pourra trouver celui qui va l'émouvoir, le sensibiliser. Le prêtre accepte une lecture d'un texte profane, pas plus. Et ce, même si le défunt avait émis un souhait différent. Même restriction quant au choix musical et à la diffusion de chansons actuelles. ''S'il n'y a pas moyen de faire autrement.... lâche l'abbé Maldague. Mais uniquement à la fin quand tout est terminé.''
Le prêtre aide aussi, si les familles en ont le désir, dans la rédaction des intentions. L'abbé Maldague: ''Ce n'est pas le moment pour retracer la vie du défunt. Une première intention est destinée au défunt. Une deuxième permet de prier pour la famille. La troisième est en rapport avec le vécu du malade dans ses dernières semaines, ses derniers jours. La dernière intention concerne la communauté.''

Encore présent après les funérailles
La tendance dans beaucoup de famille est de profiter du passage à l'église pour rendre hommage au défunt. L'abbé Maldague se montre-là aussi prudent: ''Il faut distinguer le profane du religieux: soit l'hommage a lieu au début soit à la fin de la célébration. Je n'apprécie pas trop qu'il se déroule à la fin. Souvent l'hommage amène une vallée de larmes alors que la célébration était tournée vers l'espérance, vers la vie. Il faut une cohérence.''
Si l'abbé Maldague est présent dès l'annonce du décès, il veille encore à être aux côtés des familles par la suite. ''Huit à quinze jours après la célébration, je vais rencontrer la famille pour un débriefing des obsèques. Chacun a ainsi l'occasion de me dire ce qu'il a aimé ou ce qu'il n'a pas aimé au cours de la célébration. C'est très important. Quand la famille se remet mal c'est le moment de l’entourer, de lui dire: 'vous avez demandé des funérailles religieuses, je ne suis pas un fonctionnaire qui se limite à la célébration. Je suis là maintenant, si vous le désirez, pour vous aider.' Dans les diocèses français, l'aide va plus loin encore. Il y peut y avoir de la part de laïcs un véritable accompagnement.''
Que ce soit lors du premier contact avec les familles ou encore par la suite, l'abbé Maldague doit faire face à la révolte, à la non acceptation de la mort. ''Dans un premier temps, j'ai appris à garder le silence, à écouter. Puis, j'interviens et j’explique à la personne qu'elle a raison d'être révoltée. Souvent, on me dit: 'c'est pas juste.' J'entends ce qu'ils formulent. L'injustice est un sentiment normal. Alors je pose des questions: est-ce que c'est la longueur d'une vie qui fait sa richesse? La personne n'a peut-être pas vécu très longtemps mais que vous a-t-elle apporté? C'est particulièrement vrai avec les enfants.''
L'abbé Maldague avec autant d'amour que de douceur dans la voix poursuit: ''Il faut avec beaucoup de délicatesse, de respect amener les parents à se rendre compte que l'enfant fruit de leur amour ne peut leur être repris. Je leur explique: 'il va vivre en vous'. Il va continuer à vivre en vous mais autrement. Mes paroles sont vraies, elles vont toujours dans le sens de la vie.''
Un travail d'accompagnement, on l'aura compris, qui demande une énergie phénoménale. Il se situe dans le prolongement de l’homélie dans laquelle l'abbé Maldague avait déjà célébré la vie. Une homélie qu'il aura voulue accessible à tous même aux personnes qui ont pris de la distance avec l'Eglise. ''Je m'adapte mais pas au point de renoncer à ma foi!''
Christine Bolinne
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