Les habitants de Morialmé sont plutôt fiers de leur église. ''Nous aimons, souligne Robert Mouchet, le président de la Fabrique d’Église qu’elle soit belle, propre, accueillante.'' Une église reconstruite, en 1909, après un incendie. C’est l’abbé Charles Bodart alors curé de la paroisse de Morialmé qui veille sur le chantier. Un homme soucieux du beau. Son souhait ? Que l’église soit élégante. Lors de la seconde guerre mondiale, les vitraux ont été endommagés. Les réparer n’était pas alors une priorité. Si on ajoute les dommages causés par le temps, la météo et les lancers de pierre de quelques garnements, le chantier de réparation était non seulement conséquent mais aussi une priorité! Robert Mouchet: ''Nous voulions que les personnes qui passent par l’église qu’importe si elles font ou pas partie des paroissiens réguliers soient accueillies dans un lieu qui soit beau.'' C’est ainsi que la décision d’entamer un chantier de rénovation des vitraux a été prise.
Décider c’est une chose, trouver les fonds en est une autre. Alors, un comité s’est mis en place et 14 ans plus tard, il est toujours aussi actif. Des hommes et des femmes courageux qui n’ont pas ménagé leurs efforts. Ils en ont organisé des dîners, des soupers qui pouvaient réunir plus d’une centaine de convives. ''Et il n’y avait pas que des proches de l’Église qui participaient'' ponctue Robert Mouchet. Organisation encore de concerts avec la chorale, de concerts d’orgue… Même la musique de la Force aérienne s’est produite à Morialmé…
Le chantier a avancé pas à pas en fonction des fonds rassemblés. À chaque fois que l’argent était suffisant pour entamer une restauration, elle démarrait. Et c’était le même scénario: arriver d’un élévateur, démontage du vitrail qui était confié à des artistes de la restauration. Marise Frattini de l’entreprise Vitraux d’Art de Nivelles et Didier Carpet de l’entreprise Atelier Artisanal Maurice Carpet de Biesme ont pris en charge les restaurations. Il fallait ensuite replacer le vitrail. Aujourd’hui, les vitraux sont entièrement rénovés: les sept qui retracent la vie de saint Martin et les sept qui illustrent la vie de saint Pierre. On retiendra le vitrail qui représente saint Pierre et le Christ dans une barque pour illustrer la pêche miraculeuse. Ou encore celui où Jésus donne les clés du Royaume des cieux à saint Pierre… À l’argent récolté par le comité, il faut encore ajouter les subsides de la Région wallonne. Reste, aujourd'hui, à placer des protections sur certains de ces vitraux et ainsi éviter de nouveaux dégâts.

Ce dimanche
La bénédiction des vitraux aura lieu ce dimanche 14 novembre, fête de la Saint-Martin. À partir de 15h, en l’église de Morialmé, bénédiction des vitraux par le chanoine Joël Rochette, vicaire général. Présentation du livre ''Saint Pierre, guérisseur et protecteur à Morialmé et ailleurs'' écrit par Rymond Reman. Rétrospective de souvenirs et présentation du livret consacré aux vitraux de l’église. À 16h15, concert d’orgue donné par Jean-Luc Lepage, titulaire des orgues de la collégiale de Dinant accompagné pour la partie chant par Sophie Dury, professeure au conservatoire de Dinant. L’entrée est gratuite, une manière de remercier les habitants de Morialmé qui ont cru et contribué, pendant tant d’années, à la réalisation de ce chantier. Port du masque obligatoire et application des mesures sanitaires.
C.B.