Lors de visites dans nos églises, on est souvent frappé par le nombre de confessionnaux désaffectés. Vestiges d’une époque qui a vu l’évolution du « tribunal de la pénitence » à celui du sacrement de la réconciliation qui connaît une forte désaffection. Et pourtant…

Un sacrement à redécouvrir
Tout sacrement est une démarche de Dieu vers l’homme. Dieu nous aime le premier et le sacrement est une invitation à consentir à son amour. Dans le sacrement de la réconciliation, il y a la rencontre de l’homme avec la tendresse et la miséricorde de Dieu. Celui-ci nous aime tels que nous sommes et non pas tels que nous nous rêvons nous-mêmes jusqu’à vouloir être parfaits.

Un dialogue avec Dieu en deux temps
En 1995, dans l’Osservatore Romano, le Cardinal Martini proposait des suggestions sur la confession par une double démarche en présence de Dieu. La première « confessio laudis » consiste à reconnaître et à confesser la bonté de Dieu et son amour. Ce que St Ignace appelle l’action de grâce, par laquelle je remercie Dieu pour ce que je suis et pour ce que je reçois de lui et ce qui me donne de la joie.
La seconde « confessio vitae » consiste à regarder dans ma vie ce qui me met mal à l’aise et à oser être devant Dieu tel qui je suis avec mes fragilités et mon péché.

On ne comparaît pas devant Dieu, on se blottit en Lui
Les aînés ont connu l’époque où l’on nous a donné l’image d’un Dieu qui nous jugerait selon une liste de commandements. Dans le sacrement, une place importante était réservée à l’aveu des péchés au détriment de la reconnaissance de la miséricorde et de la tendresse de Dieu. Avec cette image de « Dieu juge », le risque est grand de tomber dans un perfectionnisme désespérant et culpabilisant.

Se sentir coupable ou se reconnaître pécheur
Dans le sacrement de réconciliation, je me place face à la tendresse et à l’Amour de Dieu. Dans cette relation de confiance au plus intime de moi-même, je peux me présenter à Lui tel que je suis avec mes refus d’amour et mes faiblesses. Et ressentir l’Amour de Dieu qui peut transformer ma fragilité en espérance et en joie.

Dans les rencontres et les récits de l’évangile, Jésus crée l'espace et la condition du pardon et redonne la dignité à chaque personne.
- La femme adultère condamnée à mort s’en va heureuse de ne pas avoir été lapidée.
- Jésus va demeurer chez Zachée, collecteur d’impôts méprisé par tous.
- Au paralytique guéri, Jésus offre une vie nouvelle placée sous le signe de l’amour.
- La femme se réjouit avec ses voisines d’avoir retrouvée la pièce perdue.
- Le fils perdu et revenu est l’objet d’une fête joyeuse à la maison de son père.

Pour nous aussi, la maison de Dieu est toujours ouverte. C’est à nous d’y entrer et d’ouvrir la lumière.

Alain Schoonvaere, diacre

Ce jeudi à 19h à la cathédrale :
de nombreux prêtres seront présents pour recevoir les confessions (chers abbés, n'oubliez pas d'apporter votre étole violette).
La maîtrise de la cathédrale sera présente pour chanter lors de cette célébration communautaire.