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2/9/2006
Une retraite sacerdotale à Ars
Qui ne connaît Ars ? Ce village de l’Ain, connu dans le monde entier, parce qu’un petit prêtre de campagne, Jean-Marie Vianney, y a aimé jusqu’au bout de ses forces le Seigneur et ses paroissiens. Il y avait 200 habitants à l’époque, au milieu du 19ème siècle, mais, déjà du vivant du curé, ce village attirait chaque année des dizaines de milliers de pèlerins. Signe que c’est la sainteté qui touche les cœurs, plus que l’importance des fonctions ou le clinquant des titres.
C’est donc à Ars qu’une bonne vingtaine de prêtres, accompagnés d’une religieuse et de quelques laïcs, s’étaient réunis pour une semaine de retraite. Il s’agissait en majorité de west-flamands. Comme thème de prédication, j’avais retenu l’essentiel de mon livre « De Kerk, Maria en de vrouw », que j’ai publié en français en 2002 et dont je ne désespère pas de faire paraître la traduction néerlandaise… Elle est pratiquement toute prête ! Il suffit qu’il y ait un éditeur néerlandais ou flamand parmi les lecteurs du « Katholiek Nieuwsblad »… C’est un thème qui permet de situer le ministère masculin du prêtre dans le cadre global d’une Église dont les notes essentielles sont féminines. Ce n’est pas pour rien que c’est une femme, Marie, qui symbolise l’ensemble de l’Église, et non un homme.
Ma prédication avait donc une forte tonalité théologique, mais je pouvais me le permettre étant donné la grâce du lieu et le climat intense de prière. Quand on est à Ars, la présence de Jean-Marie Vianney est en quelque sorte palpable. C’est la part la plus importante de la prédication au cours de la retraite. Et puis quel climat de prière ! J’ai été bouleversé de voir ces hommes solides (à l’appétit robuste !), ces curés chevronnés, passer des heures et des heures par jour en adoration du Saint-Sacrement, parfois même longuement à genoux. Avec, en prime, une adoration nocturne du jeudi au vendredi, et la faculté de jeûner le vendredi… Dans un tel climat, on peut se permettre de mettre la barre assez haut, car tout baigne dans la prière, laquelle est le meilleur des assaisonnements !
C’était très beau aussi de voir comment ces prêtres se sont confessés les uns aux autres lors de la célébration pénitentielle communautaire.
Parmi les retraitants, j’ai noté la présence d’un prêtre et d’un candidat au sacerdoce appartenant à une « communauté nouvelle » née en Flandre occidentale, la communauté « Maria, Moeder van Vrede » de Meetkerke. Cela m’a fait penser à ces communautés nouvelles, sources de tant de grâces dans mon diocèse, toujours disposées à aider nos paroisses selon la grâce qui leur est propre.
Un beau moment en vérité !
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