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17/9/2010
Calices, ostensoir, statues... c'est le nettoyage après la tempête!
Des cotons tige, de l'ouate, des brosses à dents, du produit de vaisselle... et beaucoup d'huile de coude! Le tout est indispensable et fait partie d'un atelier bien particulier installé, à Namur, à la cathédrale Saint-Aubain. C'est là, à deux pas du musée diocésain, que des bénévoles rendent des couleurs aux oeuvres d'art religieuses. Christiane Jacquemin récure un calice. Il fait partie des pièces (des sculptures, un retable et de l'orfèvrerie) récupérées à la collégiale de Ciney. Une collégiale dévastée par la violente tempête du 14 juillet dernier. Deux statues une de la Vierge à l'enfant et une autre de Saint Joseph à l'enfant ont été installées -provisoirement- à la cathédrale Saint-Aubain près de l'autel principal. Elles y resteront pendant toute la durée du chantier de reconstruction de l'édifice cinacien.
"Il fallait préserver les oeuvres, explique l'abbé Jacques Jeanmart, conservateur du musée diocésain. Nous avons ainsi récupéré un très bel ostensoir, il était par terre! Nous avons aussi emporté des orfèvreries qui avaient été présentées lors de l'exposition "Trésors du Condroz". Nous avons encore ramené, à Namur, deux calices, un reliquaire, un encensoir et sa navette." Le tout se trouvait dans la collégiale de Ciney. Une collégiale qui a été, en partie, dévastée lors de la tempête de juillet dernier. Un morceau de la tour s'est effondré dans la nef centrale de la collégiale. L'ensemble religieux est à ciel ouvert.
Le Christ qui se trouve au fond du choeur a été protégé. Il fait six mètres de haut: le décrocher et l'emporter étaient mission impossible. Pour les statues de la Vierge à l'enfant et de Saint-Joseph à l'enfant, il a déjà fallu placer des échafaudages et faire preuve d'ingéniosité pour les retirer de leur piédestal. Ces statues sont en tilleul polychromé et particulièrement imposantes. Elles ont été réalisées par des artistes de l'entourage de Jean Delcour qui a vécu, à Hamoir, au 17eme siècle. Très doué, il a fait partie, à Rome, des élèves du chevalier Bernin. Des sculpteurs baroques d'une grande dextérité ce qui explique la finesse, l'élégance de ces statues.
La Communauté française a envoyé deux techniciens et un camion spécialement équipé pour le transport des statues mais aussi de l'ensemble des pièces. La Région wallonne a aussi délégué du personnel comme la commune de Ciney. Les oeuvres ont été amenées à la cathédrale Saint-Aubain où elles se trouvent, selon le terme juridique, en dépôt conservatoire provisoire. Dès que la collégiale aura retrouvé un toit et que les travaux de réparation seront terminés, les pièces reprendront, tout naturellement, le chemin de Ciney.

Nettoyer, traiter...
L'idée a été de profiter de leur séjour à la cathédrale Saint-Aubain pour leur faire un "brin de toilette". Une opération souvent délicate. Christiane Jacquemin (la photo) fait partie des bénévoles, tous des passionnés, qui travaillent notamment pour le musée diocésain. Un musée qui se trouve dans la cathédrale. A la retraite, cette amoureuse de l'art a décidé de se former à la restauration. Elle a passé trois années dans les ateliers du musée d'art et d'histoire du Cinquantenaire à Bruxelles. Christiane Jacquemin travaille partout où son savoir-faire peut être utile. Elle a ainsi nettoyé plusieurs pièces du Trésor d'Hugo d'Oignies. "C'était un moment fabuleux, j'avais l'impression d'être dans l'atelier de l'orfèvre" dit-elle encore visiblement émue. Des brosses à dents, des cure-dents, de la ouate... et des produits d'entretien voilà le matériel d'intervention de Christiane Jacquemin. Et puis il y a la patience. "Pour nettoyer ce calice mangé par le vin, il va falloir du temps et de l'acétone. Si je pouvais le passer à l'electrolyse, cinq minutes suffiraient!"
Les deux statues polychromées devraient aussi être traitées contre les xylophages. Elles ont été sculptées dans le tilleul, un bois très tendre dont les insectes raffolent. Un travail long qui nécessitera plusieurs injections, à la seringue, de produit.
Le retable de Saint Eloi a lui trouvé une place dans les couloirs de la cathédrale. Une pièce superbe dont il manque, malheureusement, le panneau central. Cette disparition remonte bien avant la tempête. Subsiste quelques traces de couleurs, il était donc au départ polychromé. Un travail d'inspiration mosane qui devrait remonter aux années 1550-1560. Un professeur des facultés de Namur l'analysera dans les prochaines semaines.
"Une des scènes raconte la légende de saint Eloi, précise l'abbé Jeanmart. Il passait dans un village lorsqu'il a vu un cheval énervé pas du tout prêt à passer entre les pinces du maréchal ferrant. Saint Eloi a coupé la patte du cheval et le maréchal ferrant a pu intervenir en toute tranquillité. Une fois le travail terminé, restait à saint Eloi à remettre la patte en place." Simple, efficace. C'est ainsi qu'il est devenu le saint patron des forgerons, des orfèvres!
Christine Bolinne

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