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24/8/2010
Un homme de conviction s’en est allé: le chanoine Michel Dangoisse avait 80 ans
Le chanoine Michel Dangoisse s'est éteint, dimanche soir, à la clinique Sainte-Elisabeth à Namur. Il venait d'avoir 80 ans. Il avait tant de fois vaincu la maladie que cette fois encore on pensait que sa force de caractère, sa rage de vivre allaient l'aider à surmonter ce nouvel obstacle. Homme de caractère, cet ancien professeur de rhétorique au Séminaire de Floreffe avait exercé, durant 48 ans, en tant que vicaire dominical à Bois-de-Villers. Prêtre auxiliaire à la cathédrale Saint-Aubain à Namur, il était aussi le doyen du chapitre cathédral. Infatigable, il passait de longues heures à préparer les récollections qu'il prêchait bien au-delà des limites du diocèse ou encore les articles qu'il réservait à la revue trimestrielle Pâque Nouvelle.
Passionné, voilà sans doute le terme qui résumait le mieux le chanoine Michel Dangoisse. Chaque dimanche, bien avant que la messe ne démarre, il était déjà là dans les stalles, avec des confrères, pour les laudes. Puis, il assistait à la célébration. L'eucharistie à peine terminée, il repartait, sa mallette de cuir noir à la main. A 80 ans, le chanoine Michel Dangoisse, doyen du chapitre cathédral, ne s'accordait que peu de moments de repos. Et pourtant ces derniers mois, sa santé déclinait. Le dimanche 27 juin dernier, quelques jours seulement avant son hospitalisation, il avait encore tenu à assister aux ordinations sacerdotales. Le chanoine Léon Caussin: "Il était très préoccupé par les jeunes séminaristes. Il allait les voir régulièrement, parlait avec eux." Le chanoine Caussin connaissait le chanoine Dangoisse depuis très longtemps: outre la théologie, ils ont suivi, ensemble, à Louvain, les cours en philosophie et lettres. Tous deux ont été ordonnés en 1955. "C'était un professeur exigeant, explique le chanoine Joseph Thibaut, lui aussi très proche du chanoine Dangoisse. Il a enseigné une année en quatrième latine avant d'enseigner le latin, le grec, le français, l'histoire et la religion aux rhétoriques du Séminaire de Floreffe." Un professeur sévère, rigoureux mais qui était pourtant apprécié. Le chanoine Dangoisse organisait, pour ses anciens élèves, une récollection à Orval. Et chaque année, ils étaient encore nombreux à y assister. Pour ses élèves, il organisait aussi des voyages. "C'était un amateur des civilisations anciennes. Nous sommes sans doute allés plus de 40 fois à Rome. Ensemble, nous avons aussi visité l'Algérie, la Tunisie" précise le chanoine Caussin.

"Michel, calme-toi!"
"C'était un tribun qui défendait ses causes avec passion. Dans ses homélies, il disait des choses très belles. Par contre, il ne supportait pas que l'on puisse attaquer l'Eglise, le Pape, les Evêques... S'il lisait une attaque, il prenait sa plume -trempée au préalable dans le vitriol- et il y répondait. Devant ses emportements, je lui ai dit bien des fois: 'Michel, calme-toi'. Et il me répondait... 'Toi, tu es trop mou'. C'était un homme très attachant. Pour moi, c'est un ami qui part. Nous nous connaissions depuis 62 ans." 
Même émotion chez le chanoine Joseph Thibaut: "C'était un homme sans compromission. Il était intègre, je l'admirais pour ses engagements sans condition. Je dirais de lui ce que l'on peut dire des saints. Ce sont des personnages admirables mais pas imitables!"
Travailleur acharné, passionné par les textes de Saint-Augustin et de Bernanos, il passait de longues heures à préparer des retraites, des récollections. "Il s'exportait, souligne en souriant le chanoine Thibaut. Il allait notamment dans le sud de la France." Il aimait écrire. On lui doit ainsi plusieurs livres: "Laissez-vous réconcilier avec Dieu: textes pour la Réconciliation", "Lettre ouverte aux marieurs de curés". Il avait aussi rédigé la préface de "A contretemps, regards politiquement incorrects" qui vient juste de sortir aux éditions Mols. Un livre signé Mutien-Omer Houziaux où bioéthique, spiritualité et scientisme se partagent les pages. Il assurait encore la direction de Paque Nouvelle, une revue de formation chrétienne trimestrielle portée sur les fonts baptismaux par Mgr Léonard alors évêque de Namur. 
Toujours soucieux de formation, il était très actif dans l'Ecole de la foi. Fondée avec le Père Georges Chantraine décédé voici quelques mois, par l'abbé Jean Léonard, le chanoine Dangoisse et le Père Dejond, cette école permet à des chrétiens d'approfondir leur foi. 
Depuis avril 2009, le chanoine Dangoisse portait le titre de Monseigneur, faisant revivre une concession perpétuelle accordée au doyen du chapitre de Namur par le Pape Paul VI.
Christine Bolinne

Les funérailles de Mgr Michel Dangoisse seront célébrées, ce vendredi 27 août à 10h30 à la cathédrale Saint-Aubain, à Namur. Elles seront présidées par l'évêque diocésain, Mgr Vancottem. Une absoute aura lieu à 12h30 à l'église Saint-Pierre de Villers-en-Waret. C'est dans le cimetière de ce village que le chanoine Dangoisse sera inhumé.

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