Contrairement à d’autres diacres qui parlent de flash, sa vocation s’est construite progressivement. Né en 1953 à Charleroi, Jean-Pierre Clovin est issu d’une famille où la foi ''n’était pas génétique''. Pourtant, il se souvient que, déjà enfant, il fréquentait le diacre du coin. Très vite, il a su ce que la fonction représentait. À son tour, il s’est senti attiré. Petit à petit, sans trop savoir pourquoi ni comment, croyant même que ce n’était pas sérieux. ''Puis ça m’est passé franchement en tête à la petite trentaine'', se souvient-il. Et il a fallu franchir le pas. ''Après une formation au séminaire de Namur, j’ai été ordonné diacre. J’avais 41 ans''.
Passionné de planètes, il se destinait à des études d’astronomie. Mais c’est une formation en Sciences qu’il a entreprise. Laquelle l’a conduit à enseigner à Florennes, Marche-en-Famenne et Bouillon. Aujourd’hui qu’il est à cinq mois de la retraite, il vit en Ardenne, à Lorcy, un petit village pas loin de Saint-Hubert. Il y est installé depuis 18 ans. Et quand la messe dominicale y est célébrée, il s’occupe de l’animation musicale, y mettant toute sa sensibilité afin de proposer des interprétations sortant des sentiers battus.

Des textes parfois graves, mais toujours saupoudrés d’espoir
La musique. Une autre de ses passions. Gamin, il chantait déjà. À 7 ans, il apprenait le piano et le solfège. Des études qu’il a abandonnées pour se mettre à la guitare, en fin d’adolescence. L’apprentissage de l’harmonica suivra. Dans un premier temps, il reprend les chansons d’Henri Salvador, ''Zorro est arrivé'' ou ''Minnie petite souris''. Puis en 1978, il ressent le besoin de dire les choses, et il compose ses propres chansons. En wallon de Charleroi, il exprime de façon poétique des sujets plutôt graves qui touchent sa région natale: la détresse des travailleurs, la fermeture des usines, les terrils et les problèmes dans la sidérurgie. En 1980, à Mons, avec sa chanson ''Distchéyance'', il reçoit le prix de la presse au Grand Prix de la Chanson wallonne. Une chanson toujours d’actualité qu’il ressort à l’occasion.
Outre son engagement social, Jean-Pierre Clovin chante son pays et son souci pour l’environnement. Il dénonce les dangers que l’Humanité fait courir à la nature et à elle-même. Dans ''Les contaminés'', il aborde les méfaits de l’énergie nucléaire. Toutefois, même dans ses chansons dramatiques, la note d’optimisme ou de combat est omniprésente. De même que les jeux de mot et la touche d’humour.

''La nature même du diacre, c’est le service''
En tant que diacre, il y a des choses qui transparaissent dans sa passion pour la chanson. ''La nature même du diacre, c’est le service'', explique Jean-Pierre Clovin. ''Quand je sors ma guitare, c’est d’abord dans cet état d’esprit d’apporter aux gens un peu de joie, de sourire et d’émotion''. Mais il n’y a pas que la dimension de service rendu au public! Ses chansons, de par leur côté social ou naturaliste, se veulent porteuses de messages. Elles sont elles-mêmes au service de l’humain et de son milieu.
Avec trois disques vinyles à son actif, Jean-Pierre Clovin continue à composer, dans un style que l’on peut qualifier de folk. Aujourd’hui il privilégie les textes en français afin de toucher un public plus large. Deux chansons sont en préparation. Même s’il ne sort plus de disque, il continue à se produire en public. Toute une équipe l’entoure: des amis l’accompagnent au synthé ou à la technique. Parfois il organise lui-même les concerts, parfois on fait appel à lui. Il chante notamment pour des associations humanitaires… toujours dans cette idée de service.
Pour mieux connaître Jean-Pierre Clovin et son œuvre, et pourquoi pas le contacter pour une prochaine représentation près de chez vous, rendez-vous sur son site internet: www.jeanpierreclovin.be.
A.S.