Jeunes Vie du Diocèse Formations Agenda

 Retour à la liste
12/12/2011
L'ÉGLISE DE LA PRAILE FERMÉE
Le Père Iachini n'a plus d'endroit pour présenter ses crèches
''Ça me fait mal'' explique le Père Nicola Iachini. Depuis 18 ans, il accueillait, dans l'église de la Praile, à Auvelais, des milliers de personnes. Des visiteurs, le plus souvent en famille, venus pour découvrir sa superbe collection de crèches. Il en possède plus d'un millier! Pour des raisons de sécurité, l'église de la Praile est aujourd'hui fermée. Cette année, les crèches ne sortiront pas du grenier où elles sont entreposées à l'exception d'une cinquantaine qui sont présentées à l'église Saint-Christophe, à Charleroi.
A cette époque de l'année, le Père Iachini ne sait habituellement plus où donner de la tête. Trois longues semaines étaient nécessaires pour présenter, dans l'église de la Praile, l'exposition de crèches. Des crèches qui n'étaient pas simplement posées sur des tables: elles étaient, avec l'aide de l'équipe du Centre d'Animation Interculturelle Basse-Sambre (Caibs), intégrées dans un décor. Cette année, pas de crèches à transporter, à déballer, à assembler. Pas de sapins à garnir ou de grottes à construire. L'expo n'a pas lieu: l'église de la Praile, pour des raisons de sécurité, est fermée au public.

Saint François à l'origine de la première crèche
Quand il a appris la nouvelle, on imagine la déception du Père Iachini. Franciscain, il appartient à l'ordre créé par saint François d'Assise, lui même à l'origine des crèches. C'était en 1226 dans le petit village italien de Greccio: il avait emmené dans la montagne un couple avec un bébé ainsi qu'un boeuf et un âne. Le futur saint François d'Assise voulait se faire une image de la naissance de Jésus telle qu'elle est relatée dans l'évangile de Luc.
Pendant qu'il vivait dans le couvent franciscain d'Ancona, le Père Nicola a pu constater combien les Italiens aimaient admirer la crèche. Chaque année, une crèche était installée dans le couvent et on y venait en famille. En 1972, le village d'Ancona est ravagé par un tremblement de terre. Les dégâts sont terribles: le couvent est détruit. Le Père Nicola quitte son Italie natale pour la Belgique. Alors que l'on approche de Noël, il est frappé de constater que, dans notre pays, il y a bien peu de crèches. ''Il y a Papa Noël même sur le marché et des sapins mais où est la crèche? Même dans les églises, la crèche est très discrète. Elle aide pourtant à se mettre dans l'ambiance. Elle est là pour nous faire connaître la naissance du Christ sauveur venu nous libérer.''

Le tour du monde des crèches
Homme dynamique, le Père Iachini a décidé de donner à la crèche toute la place qu'elle mérite. Il a demandé à ses amis Franciscains, en mission dans le monde entier, de lui ramener des crèches. Grand voyageur lui-même, il profite également de ses voyages pour rapporter... des crèches bien sûr. Plusieurs ont été achetées lors de ses séjours en Amérique: ''Maintenant, le poids des bagages est limité à 35 kgs avant c'était 70 kgs, c'était bien mieux.'' Ce sont des dizaines de crèches, de tous les formats, soigneusement emballées qui ont ainsi traversé l'Atlantique. Du Liban, il a ramené un Joseph et une Marie réalisés, dans de la jute, par des personnes handicapées. Beaucoup viennent encore d'Italie: et rien qu'en les décrivant, le coeur du padre bat un peu plus vite. Il est sous le charme.
N'allez pas demander au père Iachini sa crèche préférée: il aime toutes ses crèches. Il en est pourtant une dont il garde un souvenir ébloui et qui ne fait pas partie de sa collection personnelle. La reine Paola est venue, voici quelques années, visiter l'exposition. Sous le charme, elle a prêté au père une crèche reçue lors d'un voyage de Yasser Arafat. Une crèche en nacre, une petite merveille.

Son cadeau préféré? Une crèche!
Lorsqu'il reçoit un cadeau, le Père Iachini est rarement surpris. A 99,9%, il sait que ce sera une crèche!Et à chaque fois, son plaisir est le même. Certaines viennent d'Afrique d'Asie, d'Amérique latine... Elles sont le résultat de la passion des communautés chrétiennes pour leur Dieu. Elles sont aussi le reflet du travail d'artistes qui, à travers, la réalisation, font passer un peu des coutumes du pays. Le père possède aujourd'hui plus d'un millier de crèches. Impossible pour lui de donner un chiffre exact. Depuis qu'il a franchi ce cap, il ne compte plus!
Son plaisir était de présenter toutes ces crèches à Noël. Pour cette année, une cinquantaine sont présentées à l'église Saint-Christophe à Charleroi. L'année prochaine, une exposition plus importante devrait avoir lieu à Maredsous. Ce que le Père Iachini espère par dessus tout c'est que, dans la Basse-Sambre, un lieu va lui être proposé pour exposer sa fantastique collection. ''Ça fait trop mal de ne pas pouvoir montrer les crèches, explique les yeux remplis d’émotion le Père Iachini. On va trouver une solution.''
Christine Bolinne
Translate in English - Nederlands - Deutsch


 Les évêques
 Les prêtres
 Les diacres
 Les laïcs
 La vie consacrée
 Communautés nouvelles et mouvements nouveaux
 L’administration diocésaine
 La Justice ecclésiastique
 Carte du diocèse