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Berthaire et Attalein, quels curieux prénoms ! Il faut dire qu’on est alors au Moyen-Âge. Au temps de Pépin le Bref (père de Charlemagne) et du pape Etienne ll, naissait en Aquitaine, Berthaire. Son nom vient du germanique berhaut, qui signifie illustre, et hari, armée. C’est un titre attribué jadis aux chefs de guerre des Goths. A l’opposé de cette étymologie, cet homme de bien devint prêtre et vécut a la cour du duc Waïfre, grand adversaire de Pépin le Bref. Il se rendit tristement célèbre par sa malhonnêteté et toutes sortes d’exactions. Berthaire avait un neveu, Attalein, qui devint son diacre. Fatigué de cette cour corrompue, il demanda à son duc la permission de se rendre a Rome avec lui. Après que Waïfre eut accordé cette faveur, ils partirent, accompagnés d’un âne. C’était en 766 Leur périple les amena d’abord à Tours, au sépulcre de saint Martin, pèlerinage le plus populaire de la Gaule à cette époque. Puis à Orléans, ils visitèrent l’église Sainte-Croix, monument le plus ancien de la ville. Leur itinéraire les amena alors à Menoux-Saint-Remy, en Haute-Saône, où ils trouvèrent refuge pour la nuit chez un chevalier du nom de Servat, homme d’une scélératesse extrême. Celui-ci s’était attaché les services d’un valet du nom d’Agenulphe (en latin : celui à qui on ne peut se fier). Le lendemain matin, croyant trouver de l’or et de précieux objets, les deux brigands poursuivirent les deux voyageurs et les décapitèrent. N’ayant trouvé qu’un missel, une bible et un ornement sacerdotal, ils prirent peur jetèrent les deux têtes dans la rivière voisine, La Lanterne.
A Florenville, le 12ème centenaire de leur martyre se fit en collaboration avec les amis francs-comtois. Les 5, 6 et 7 juillet, un car de tourisme, le doyen Ninane en tête, emmenait des paroissiens à Bleurville, Faverney et menoux. Le 6 juillet, fête des deux saints, ils assistaient à la messe solennelle en I’église de Menoux. En 2002, a été créé le mouvement florenvillois: "Berthaire et Attalein". On dit ceci à Florenville: "C’est le 6 juillet, ‘aux petits saints’, que l’on mange les premières patates." Edouard Hizette (1) G. Ninane, L’Aventure de deux petits Aqitains en Franche-Comté, Imprimerie Michel Frères, Virton, 1966. |