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15/4/2016
Décès de l'abbé Henri Ganty, vicaire épiscopal de l'enseignement
L'abbé Henri Ganty s'en est allé jeudi soir, emportant avec lui ce rire tonitruant qui le caractérisait tellement. Flûtiste de renommée, l'abbé Ganty, était en tant que vicaire épiscopal, en charge de l'enseignement diocésain. Un homme jovial, chaleureux qui, dans les moments de tension, a toujours été aux côtés de ses équipes: sa confiance était totale. La musique tenait encore une place importante dans sa vie. Et lors de ses homélies comme dans ses nombreuses prises de parole, l'abbé Ganty aimait toujours parler, même si c'était brièvement, de la musique qui était une source d'inspiration, d'expression pour lui. Ses funérailles auront lieu ce mercredi, à 14h30, à la basilique de Saint-Hubert.
Tous ceux qui ont eu la chance de rencontrer l'abbé Henri Ganty sont sous le choc, groggy tant son décès a été brutal. Jovial voilà un adjectif qui sera souvent cité par ceux qui l'ont côtoyé au fil des années. Tout comme chaleureux d'ailleurs.
A 70 ans, cet enfant de Saint-Hubert était très actif. ''Il était toujours parti confie l'abbé Philippe Goosse, doyen de Saint-Hubert ''Il sillonnait le diocèse comme vicaire épiscopal de l'enseignement mais aussi lors des confirmations. Il aimait beaucoup rencontrer les jeunes qu'il confirmait et le courant passait très bien avec eux.''
L'abbé Ganty avait, par ailleurs, son jardin secret. ''C'était un homme très intérieur, très profond raconte Philippe Englebert directeur pour l'enseignement secondaire au niveau de l'Enseignement diocésain. Lors de nos réunions, il nous écoutait. Lorsque nous lui posions une question, il prenait son temps pour apporter une réponse. Et si on le sollicitait pour appuyer un dossier, il répondait à nos demandes en disant; ''je vais voir.'' On ne savait pas s'il était ou pas intervenu. Quelques jours plus tard, le dossier s'était débloqué. L'abbé Ganty était efficace mais il était un homme de l'ombre.''

Toujours en retard
Si son efficacité fait l'unanimité sa propension à être constamment en retard est également épinglée... ''C'est en entendant son rire au rez-de-chaussée du Bureau de l'Enseignement que nous savions qu'il était arrivé.'' souligne Philippe Englebert. Un retard qui ne l'empêchait pas de raconter une anecdote ou encore de prendre le temps d'aller saluer chacun dans son bureau. ''J'avais pris l'habitude de lui donner l'heure de la réunion quinze minutes avant l'horaire prévu'' dit Philippe Mottequin, très ému. Aujourd'hui à la retraite, Philippe Mottequin a travaillé comme directeur de l'enseignement secondaire avec l'abbé Ganty. ''Lorsqu'il parlait des bureaux de l'Enseignement diocésain, il aimait dire qu'il s'y sentait bien, comme à maison.'' Avec lui, il partira au Rwanda. Ils voulaient voir comment procéder pour reconstruire le collège Saint-André. ''Il avait été très marqué par les rencontres, sur place.''
Dans un agenda déjà bien chargé, il avait encore réussi à, pendant de nombreuses années, rendre visite aux détenus du centre de détention de Saint-Hubert. Il était toujours très ému en racontant ces visites, l'aide qu'il pouvait apporter.

Savoir se remettre en question
Les deux directeurs de l'enseignement diocésain - l'actuel comme le retraité - ont apprécié, dans leur travail, le soutien de leur vicaire épiscopal. Ils aimaient aussi l'homme de décision qu'était l'abbé Henri Ganty. ''Quand il avait pris une décision, il s'y tenait'' disent-ils.
Philippe Englebert retiendra de toutes ces années passées aux côtés du vicaire épiscopal: l'homme qui savait se remettre en question, qui se laissait interpeller. Un vicaire épiscopal qui aimait ''le terrain''. Il aimait s'investir pour les écoles du diocèse. Philippe Englebert tout comme Philippe Motquin épinglent son investissement lors, par exemple, de la collecte effectuée, dans les églises, pour l'Enseignement diocésain. Il savait combien cette aide financière pouvait être précieuse pour bien des établissements.
Un homme qui s'est consacré à Dieu. Un homme qui avait l'enseignement chevillé au corps et qui vouait encore une passion à la musique.

Tout pour la musique
La musique qui occupait une place très importante dans sa vie. Il était flûtiste. Frans Brüggen, un flûtiste et chez d'orchestre, grand spécialiste de la musique du 18eme siècle, aimait dire à l'abbé Ganty: ''Vous jouez comme un Dieu mais trop vite.''
L'abbé Ganty a donné des concerts partout dans le diocèse mais aussi bien au-delà de nos frontières. Chaque année, durant l'été, il partait en Italie. Philippe Mottequin: ''Il aimait la côte Amalfitaine et tout particulièrement Capri. Sur place, il se produisait en concerts accompagnant des violoncellistes, des organistes...'' Et c'est par la musique qu'il est arrivé à l'informatique. Philippe Mottequin a eu bien souvent l'occasion de vérifier que le vicaire épiscopal pour lequel il travaillait n'était pas très intéressé par internet. Jusqu'au jour où il lui a expliqué qu'en faisant une recherche via Google il avait trouvé des informations le concernant, des critiques -élogieuses- de ses concerts... L'abbé Ganty sans devenir un as de la Toile s'est lancé dans l'aventure et avait même son site. Avec un volet pour son travail de vicaire épiscopal en charge de l'enseignement et un autre pour la musique. Deux volets pour résumer un homme.
L'abbé Ganty aura aussi été un musicien de talent qui a, à son actif, de nombreux enregistrements dont le dernier en date avec l'organiste José Dorval. Sa prédilection allait à la musique baroque. Il jouait les compositeurs du 17eme, par exemple. Il était aussiconstamment à la recherche de partitions de cette époque. Compositeurs qu'il aimait faire connaître et apprécier. Lors de conférences, il décortiquait alors une oeuvre pour son plaisir mais aussi pour celui de son audioire. L'abbé Ganty était encore un collectionneur... de flûtes et considéré comme une sommité pour ses connaissances dans cet instrument.
Dans ses homélies comme lors de ses nombreuses prises de parole, il y avait toujours une place pour la musique. Philippe Mottequin; ''Il parlait avec beaucoup d'aisance. Il avait juste écrit quelques mots de son écriture minuscule sur un papier de la taille d'un ticket de bus.'' Et Philippe Englebert d'ajouter: ''Il savait édifier les petites choses de la vie pour la gloire de Dieu.''
Ses funérailles auront lieu le mercredi 20 avril, à 14h30, à la basilique de Saint-Hubert. Veillée de prières le mardi 19 avril à 20h en l'église Saint-Gilles de Saint-Hubert.
Christine Bolinne
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