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12/3/2011
A LIRE
La passion et la résurrection du Christ, selon Benoît XVI
Tiré à 1,2 millions d'exemplaires et traduit en sept langues, le deuxième tome de ''Jésus de Nazareth'' de Benoît XVI vient de sortir. Après avoir fait le point, dans le premier tome (2007), sur ce que disent les Écritures au sujet de la vie publique, le pape se penche sur sa Passion et sa Résurrection du Christ. Ce livre n'est pas un document magistériel, précise-t-il, mais un ''cheminement personnel intérieur à la recherche du visage de Dieu''.
Dans ce deuxième tome signé à la fois Joseph Ratzinger et Benoît XVI, le pape théologien commence par mettre sur le sellette la démarche ''historico-critique'' qui, pour lui, ''en deux cents ans de travail exégétique, a désormais donné tout ce qu'elle avait à donner.'' En effet, la reconstitution en laboratoire d'un Jésus chimiquement pur, à partir de ce qu'il aurait réellement dit ou fait, est à ses yeux une chimère qui aboutit dans le vide. On ne peut pas s'éprendre d'un tel fantôme et fonder toute sa vie sur lui. Pour lui, il s'agit donc de mettre l'exégèse en dépendance de la foi. Dans cette optique, Benoît XVI prétend qu'une lecture de foi ''dans l'écoute en communion avec les disciples de Jésus de tous les temps'', est plus ''historique'' et plus réelle que l'approche positiviste et qu'elle permet ''de parvenir aussi à la certitude de la figure vraiment historique de Jésus.''

L'expiation du Fils
Dans plusieurs passages de son livre, le pape s'attaque également à l'un des points aveugles de la théologie occidentale qui est la question de ''l'expiation vicaire'' du Christ (le fait qu'il a racheté les péchés de tous les hommes en s'offrant librement en tant que Dieu et en tant qu'homme, dans une mort ignominieuse et atrocement douloureuse). Ce concept est rejeté par nombre de chrétiens, surtout les protestants, qui ne peuvent imaginer que le Père ait eu besoin du sacrifice de son Fils pour pardonner le péché du monde. Pourtant, il s'agit aux yeux du pape d'un dogme incontournable. Puisque les hommes ne sont pas capables, par eux-mêmes, d'éliminer et de vaincre le mal, il a bien fallu que Dieu s'en charge. ''Dans la passion de Jésus, toute l'abjection du monde entre en contact avec l'immensément pur, avec l'âme de Jésus Christ et ainsi avec le Fils de Dieu'', explique-t-il un peu plus loin. ''Si habituellement, une chose impure contamine par contact et souille ce qui est pur, nous avons ici le contraire: là où le monde, avec toute son injustice et toutes les cruautés qui le souillent, entre en contact avec l'immensément Pur - là, lui le Pur, se révèle en même temps le plus fort. En ce contact, la souillure du monde est réellement absorbée, annulée, transformée à travers la douleur de l'amour infini.'' Ce qui permet au pape de conclure que ''le mystère de l'expiation ne doit être sacrifié à aucun rationalisme pédant''.

Le peuple juif innocenté
Avant même la parution du livre, suite à des fuites, de nombreuses personnalités juives, en Israël et ailleurs dans le monde, ont salué le fait que Benoît XVI disculpe les Juifs de la mort du Christ dans son ouvrage. Celui-ci explique en effet que le mot ''Juifs'' dans l'évangile selon saint Matthieu ne peut avoir un ''caractère raciste'' et rappelle que Jésus lui-même était juif. En fait, seule fut en cause l'aristocratie du Temple. Par ailleurs, il estime qu'il n'est pas possible de ''convertir'' les juifs au christianisme, et que ceci est renvoyée à l'horizon eschatologique de l'Histoire, c'est-à-dire à la fin de notre monde, lorsque tous les païens se seront éventuellement ouverts au Christ.
Dans ce deuxième tome, Benoît XVI entre également en conflit avec ceux qui veulent réduire le christianisme à un simple humanisme ou une éthique aussi grandiose soit-elle. ''L'exégèse libérale a dit que Jésus aurait substitué à la conception rituelle de la pureté celle de la pureté morale (...) Alors le christianisme serait essentiellement une morale, un espace de réarmement éthique. Mais ainsi on ne rend pas justice à la nouveauté du Testament.'' Pour lui, celle-ci ''ne peut provenir que du don de l'être avec le Christ, du vivre avec Lui. Ce qui compte, c'est l'insertion de notre moi dans le sien.'' Être chrétien est donc d'abord faire l'expérience de la grâce de Dieu, et non pas un effort moral à la force du poignet.

La résurrection, un fait historique
C'est en pédagogue que le pape explore ensuite la signification de la foi en la Résurrection. Il commence d'ailleurs par une affirmation étonnante: les récits de la résurrection ne nous apprennent rien sur ce que peut être la résurrection! Il en est ainsi, explique-t-il, parce que les témoins ''furent tout simplement dépassés par la réalité'', par une expérience radicalement nouvelle et unique. Celle-ci, poursuit-il, n'est pas la simple réanimation d'un cadavre. Certes, cela serait déjà spectaculaire, mais sans intérêt, puisque ''pour le monde en général et pour notre existence, rien ne serait changé.'' ''La résurrection de Jésus'', écrit-il, ''fut l'évasion vers un genre de vie totalement nouveau, vers une vie qui n'est plus soumise à la loi de la mort et u devenir mais qui est située au-delà de cela - une vie qui a inauguré une nouvelle dimension de l'être-homme.'' Elle n'est donc pas seulement un événement singulier, mais a une signification universelle. Elle ''ouvre un avenir, un avenir d'un genre nouveau pour l'homme.''
Par ailleurs, il critique vertement les chercheurs qui estiment que l'on peut dire que le corps de Jésus a connu la corruption, mais qu'il est aussi ressuscité. ''Des spéculations théologiques tendant à dire que la corruption et la résurrection de Jésus seraient compatibles l'une avec l'autre, appartiennent à la pensée moderne et sont en opposition avec la vision biblique.''
Le troisième tome de ''Jésus de Nazareth'' sera consacré à l'enfance de Jésus. (CtB/Zenit/LcX/Apic/PA)

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