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7/11/2017
Retour - provisoire - au pays pour le chanoine Eric Fallas
A la fin de ce mois de novembre, le chanoine Eric Fallas aura retrouvé son pays, le Costa Rica. C'est comme prêtre fidei donum qu'il exercera son ministère dans le diocèse, ''son'' diocèse de San José. Depuis 2003, année de son ordination, il était vicaire à la cathédrale Saint-Aubain. Il était aussi cérémoniaire, le maître des célébrations liturgiques épiscopales. Une mission que ce travailleur assidu, ce perfectionniste a mené avec toujours un même objectif: conduire chacun à Dieu par la beauté de la célébration.
Le chanoine Eric Fallas aime à dire qu'il est un prêtre des capitales! Il s'est formé à Rome puis à Paris avant de partir deux années en stage à Manille, la capitale des Philippines. A 50 ans, le chanoine Eric Fallas se prépare à quitter Namur, la capitale de la Région wallonne et à vivre une nouvelle étape de son ministère.
Les prochains jours, il va les passer à ranger l'appartement qu'il occupe depuis 14 ans, place du Chapitre, au pied de la cathédrale Saint-Aubain. Mais aussi à trier tout ce qui, au fil des années, est venu enrichir son lieu de vie. Une tâche énorme... ''Il ne faut pas oublier que je suis bibliothécaire et archiviste de formation. J'ai ainsi gardé toutes les cartes de vœux reçues que ce soit pour la nouvelle année ou pour mon anniversaire.'' Sans oublier les cadeaux, les livres... Et les bagages sont limités: 23 kg et pas un gramme de plus!
Originaire du Costa Rica, c'est dans son pays qu'il va écrire une nouvelle page de son ministère comme prêtre fidei donum. Cela fait 23 ans qu'il a quitté son diocèse de San José. Ses parents prenant de l'âge, le chanoine Fallas avait de plus en plus de mal à vivre, sereinement, ces milliers de kilomètres qui séparent l'Europe de l'Amérique latine. Alors, il a demandé pour quitter, pendant quelques années, le diocèse de Namur dont il fait partie pour rejoindre le Costa Rica. ''Cela me fait quelque chose de partir'' dit-il avec beaucoup de pudeur. Que fera-t-il une fois au pays? ''Je ne sais pas, c'est une fois sur place que je connaîtrai mon affectation.''

Concentration, efficacité...
Au fil des années, le chanoine Fallas s'est bien sûr investi, à la cathédrale, dans les célébrations mais aussi durant les après-midis réservés aux confessions ou encore à l'Adoration. On lui doit, ces derniers mois, une série de célébrations, de moments de prière organisés à l'occasion des 100 ans des apparitions de Notre-Dame de Fatima. A plusieurs reprises encore, il a proposé à la vénération des fidèles les reliques de saint Charbel.
Mais si le chanoine Fallas est connu de Messancy à Gembloux en passant par Couvin et Vielsalm, c'est pour ses fonctions de cérémoniaire. Tous ceux qui ont assisté à la cathédrale Saint-Aubain à une célébration en présence de l'évêque l'ont aperçu. A la gauche de l'évêque, un rien un retrait, concentré. Il avait l'œil à tout, sur tout. Les plus observateurs auront sans doute remarqué ses quelques mouvements de la main: son index pouvait se faire directif pour ''rappeler à l'ordre'' un acolyte un peu distrait, trop lent... Le tout en ayant discrètement un œil sur la montre.
Plus l'heure des ordinations, de la messe chrismale.... approchait plus son visage se fermait. Tendu, il n'avait qu'un souhait: que tout se passe au mieux. Et il en a connu des célébrations stressantes. On retiendra la messe d'adieu, en février 2010, de Mgr Léonard; la messe de prise de possession du siège épiscopal, en juin 2010, de Mgr Vancottem; les processions organisées par Mgr Léonard, entre 2005 et 2010, dans les rues de Namur, à l'occasion de la Fête Dieu...
Mgr Vancottem lui a adressé, en signe de remerciement, un très beau compliment: ''Il m'a dit que mon service l'avait beaucoup aidé à prier lors des célébrations qu'il présidait. Il pouvait se contenter de se laisser guider, conduire.'' Avec les années, une complicité s'est installée avec les acolytes principaux habitués à officier avec le cérémoniaire ou encore avec Grégory Decerf, le maître de chapelle. ''Un regard suffisait pour faire démarrer les chanteurs de la maîtrise.''

''Il faut savoir se salir les mains''
La célébration, ce ''n'était'' que la partie visible de l'iceberg. Auparavant, il y avait eu la réalisation des livrets. Au cours de ces dernières années, plusieurs séminaristes venant d'Inde, d'Amérique latine... ont été ordonnés à Namur. Le chanoine Fallas a voulu que les lectures soient traduites, dans les carnets, en espagnol, en ou encore kokani (une des langues officielles de l'Inde). Un cérémoniaire très heureux d'avoir assisté à la ''mondialisation'' des ordinations. Pour permettre aux familles, aux amis de ces ordinands restés au pays de vivre l'ordination, des retransmissions ont été organisées via internet. Une gageure.
Il s'agissait encore de louer des chaises à ajouter dans la cathédrale, de réserver des places pour certains invités; de réserver des parkings, de commander, dans une abbaye française, le baume pour le saint chrême, de prévoir l'ordonnancement de la procession... Des heures de travail qui se prolongeaient souvent très loin dans la nuit.
''J'ai notamment appris de mes parents que quand on a des responsabilités, il faut savoir se salir les mains. Il ne faut pas uniquement être là pour dire 'Toi, tu fais ça.' S'il faut changer une ampoule et bien je le fais. Si le sol est sale et bien je passe le torchon!'' Il a aussi su manier la brosse lorsque la neige s'est invitée un dimanche des rameaux recouvrant au passage les marches de la cathédrale! ''J'ai toujours demandé au Bon Dieu de m'aider à tout faire pour le Seigneur, pas pour les évêques.''
Avec le chanoine Eric Fallas, tout devait être impeccable. Une rigueur que certains ont pu parfois lui reprocher. ''On ne peut pas faire n'importe quoi dans une célébration. Il faut respecter les sacrements de l'Eglise.'' Le chanoine Fallas va plus loin en citant une phrase de Dostoïewski qui dit que la beauté sauvera le monde. Au niveau liturgique, il mise aussi sur les fleurs, sur des chasubles bien repassées, sur une belle musique, sur de belles voix pour amener les uns et les autres, à travers la beauté, à prendre conscience de l'amour que Dieu a pour nous. Et bien sûr de notre amour pour lui. ... Une belle célébration doit être équilibrée: sobre, solennelle, tout doit couler. Pendant toutes ces années, il pourra compter sur l'aide précieuse de séminaristes, de diacres, d'amis de la cathédrale.
Son travail, les préparations des différentes célébrations épiscopales, le chanoine Fallas en fera bénéficier celui qui lui succédera. Il a tout rangé dans des classeurs. Pas question de mettre une pression excessive sur les épaules de son successeur quant à la rigueur de la tâche: ''Du moment que tout est préparé avec amour, c'est très bien.'' Un cérémoniaire à qui il conseillerait pourtant d'être... sportif. Le chanoine Fallas se souvient ainsi de quelques courses dans les rues de Namur pour permettre à la procession de progresser en sécurité. ''En surplis, je piquais un sprint jusqu'au carrefour suivant!''
Christine Bolinne


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