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28/5/2021
Foy-Notre-Dame : naissance d’une église et du culte marial
À Foy-Notre-Dame, village situé à proximité de Dinant, tout a commencé dans un tronc. En 1609, Gilles de Wanlin, charpentier, découvre une statuette de Marie, nichée dans le cœur d’un chêne qu’il s’en était allé couper. C’est le début de plusieurs siècles d’une dévotion populaire spontanée à Marie. C’est aussi l’embryon de l’église de Foy-Notre-Dame.
Lorsqu’il découvre la statuette de la Vierge, en 1609, Gilles de Wanlin crie au miracle. Il crie tant et si bien que le bruit de sa découverte retentit au-delà de nos frontières. La statuette est conservée sur les lieux du miracle : on la déplace dans un autre arbre. En 1613, le Baron de Celles, alarmé qu’on ait voulu voler la Vierge, fait construire une chapelle à l’emplacement d’origine de la statuette. Trois ans plus tard, un nouveau miracle se produit : un homme est guéri d’une hernie qui le faisait terriblement souffrir. Les pèlerins arrivent en nombre ! L’affluence est telle que le prince-évêque de l’époque confie l’administration du site et des pèlerinages à Jean Noiret, le prélat de l’abbaye de Leffe. C’est le début d’une nouvelle ère dans l’histoire de Foy-Notre-Dame : sa chapelle est agrandie et se mue en église. Jean Noiret y fait construire une nef. Des bâtisses pour loger les pèlerins entourent l’église.
Ladite église est dès lors lors brandie comme un symbole de la lutte contre le protestantisme qui rejette le culte des saints. À cette époque où règne un climat de Contre-Réforme, la dévotion populaire qui se développe spontanément autour de la figure de Marie est une aubaine pour les jésuites qui tentaient de raviver l’intérêt pour la Vierge, les saints, et autres bienheureux. Tout curieux qui se sera arrêté pour admirer le plafond à caissons de l’église, pourra ainsi apprécier la constellation de scènes de la vie de Marie, mais aussi la myriade de saints qui s’y déploient comme autant de pied-de-nez au protestantisme.
Du haut de son affirmation de la doctrine catholique, l’église de Foy-Notre-Dame traverse les siècles, voit passer des guerres, s’altère. En 1696 la confédération hollandaise la saccage, vole la Vierge. Il faudra attendre la fin du 19e siècle pour qu’un second souffle parcoure l’église de Foy-Notre-Dame, fruit du travail de Félix Fries et Charles Petitjean. Démontrant le caractère exceptionnel du site, Félix Fries obtient que le bâtiment soit classé et restauré. De son côté, Charles Petitjean, en collaboration avec l’évêque de Namur, Mgr Heylen, parvient à appâter les pèlerins. L’histoire de l’église de Foy-Notre- Dame est de nouveau en marche.
Camille Tonelli
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