Dans son Message pour le Carême 2011, le pape encourage les fidèles à la pratique du jeûne, de l'aumône et de la prière, les trois piliers traditionnels du Carême. Benoît XVI estime aussi que, durant le temps de préparation à Pâques, ''l'immersion dans la mort et la résurrection du Christ pousse les fidèles à se libérer du poids des choses matérielles ainsi que du lien égoïste avec la terre, qui les appauvrit et les empêche d'être disponibles et accueillants à Dieu et au prochain.''
Le souverain pontife recommande la pratique de l'aumône pour faire face à la tentation de la possession et de l'amour de l'argent, mais aussi en regard du constat que l'avidité de la possession engendre la violence, la prévarication et la mort. Il met en garde contre ''l'idolâtrie des biens'' qui, au contraire du partage, sépare des autres, et vide la personne humaine en la laissant malheureuse.
S'il relève que le jeûne peut avoir des motivations diverses, le pape explique qu'il a, pour le chrétien, une signification profondément religieuse. Cette démarche, qui n'a rien d'intimiste, permet aux hommes de vaincre leur égoïsme, afin de vivre la logique du don et de l'amour. La prière, explique encore Benoît XVI, permet d'entrer dans une nouvelle perception du temps et de prendre du temps pour Dieu. Pour lui, le temps n'est pas qu'''une cadence qui rythme nos pas vers un horizon sans avenir.''
Au fil de ce message axé sur le baptême, Benoît XVI souligne également que ce sacrement n'est pas un rite du passé, mais un appel à une conversion sincère. Benoît XVI commente les textes évangéliques des cinq dimanches de Carême, vus comme de nouvelles étapes de l'initiation chrétienne. ''Le combat victorieux de Jésus sur les tentations, au désert, est une invitation pressante à nous rappeler, à l'exemple du Christ et en union avec lui, que la foi chrétienne implique une lutte contre les puissances de ce monde de ténèbres, où le démon est à l'oeuvre et ne cesse, même de nos jours, de tenter tout homme qui veut s'approcher du Seigneur, écrit le pape. Vainqueur de cette lutte, le Christ conduit les hommes à la victoire sur les séductions du mal.''
Pour le pape, l'évangile de la Transfiguration du Seigneur nous convainc de quitter le quotidien pour nous plonger dans la présence de Dieu. Celui de la Samaritaine présente ''l'eau jaillissant en vie éternelle'', la seule qui puisse assouvir notre soif de bien, de vérité et de beauté, selon le souverain pontife.
Dans l'évangile de l'aveugle-né, le Christ, présenté comme ''la lumière du monde'', illumine les ténèbres de la vie. Enfin, aux yeux de Benoît XVI, l'évangile du 5e dimanche de Carême, sur la résurrection de Lazare, prépare les chrétiens ''à franchir l'obstacle de la mort pour vivre éternellement dans le Christ.'' ''La foi en la résurrection des morts et l'espérance en la vie éternelle, explique le pape, ouvrent notre intelligence au sens ultime de notre existence. Dieu a créé l'homme pour la résurrection et la vie: cette vérité confère une dimension authentique et définitive à l'histoire humaine, à l'existence personnelle, à la vie sociale, à la culture, à la politique, à l'économie. Privé de la lumière de la foi, l'univers entier périt, prisonnier d'un sépulcre sans avenir ni espérance.''.
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