L’année 825 constitue un moment décisif dans l’histoire de l’abbaye bénédictine de Saint-Hubert. C’est alors qu’arriva au monastère, dans un cortège solennel, le corps de saint Hubert. La présence du corps du saint et les miracles attribués aux reliques assura la renaissance du monastère et attira des milliers de pèlerins. On venait à Saint-Hubert depuis le Haut Moyen Age, pour vénérer le saint mais aussi pour mander son intervention contre les maladies qui décimaient hommes et bêtes et contre les fléaux qui menaçaient les récoltes. La maladie qui a le plus contribué à la connaissance du saint était la rage. Hubert, guérisseur de la rage, est un des aspects les plus particuliers du culte de saint Hubert.
Pour permettre l’exercice du culte et le rassemblement des pèlerins, que de chapelles et que d’églises seront construites et dédiées à saint Hubert. On ne peut que s’émerveiller de la beauté de l’église saint Pierre de Saint-Hubert, appelée église abbatiale et qui porte le titre de Basilique mineure depuis 1927. Le Saint Siège lui accorda ce titre comme centre célèbre de nombreux pèlerinages.
Deux pèlerinages ont gardé leurs rites sacrés: le pèlerinage annuel de Lendersdorf qui se déplace à Saint-Hubert depuis 1721 et le pèlerinage d’Andenne fidèle à une promesse de Confrérie depuis 1696, qui nous arrive tous les deux ans, le dimanche de la Pentecôte. Lendersdorf vient chaque année – c’est un pèlerinage très vivant. Ils arrivent le dimanche après l’Ascension vers 14h30 et repartent le lendemain après avoir célébré à l’autel de St-Hubert.
Autrefois, Andenne venait le lundi de Pentecôte se joindre au pèlerinage officiel organisé par la paroisse. Maintenant, ils viennent le dimanche de Pentecôte pour la grand-messe de 11h et repartent ensuite.
Ce sont des milliers de pèlerins qui visitent la Basilique. Le terme "pèlerin" est pris ici dans le sens premier et étymologique du mot du latin "peregrinus", étranger ou voyageur. On les désigne, aujourd'hui, sous le terme de "touriste" qui voyage pour son agrément culturel, artistique ou autre … Si les mutations socio-économiques, scientifiques et idéologiques ont produit un déplacement de la conception sacrale des pèlerinages, il convient de ressortir les racines religieuses et profondes du souvenir de saint Hubert.

Les rages de l'esprit et du corps
C’est pourquoi le doyen Philippe Goosse entouré de son conseil paroissial a décidé de relancer le traditionnel pèlerinage du lundi de la Pentecôte en insistant sur le fait que le culte de saint Hubert ne se réduit pas seulement à la bénédiction des animaux et des pains le 3 novembre mais qu’il concerne aussi les personnes nerveuses, surmenées, les enfants agités, marqués par la peur, l’hyperactivité, le stress, l’insomnie… aussi pour les rages de dents ainsi que toutes formes de rages de l’esprit et du corps. Chaque semaine, des familles se présentent pour implorer le secours de saint Hubert pour leurs enfants, demandant que le prêtre impose la relique de la sainte étole et donne la bénédiction de saint Hubert. Relancer le pèlerinage est aussi une occasion proposée à toutes les familles de venir implorer le secours et la protection du Seigneur par l’intercession de son fidèle et dévoué serviteur, saint Hubert. C’est aussi une belle occasion de souligner que la basilique, aussi belle et merveilleuse soit-elle, est avant tout un sanctuaire, un lieu de ressourcement et de prière.
A 9h, à la crypte de la basilique, adoration du Saint Sacrement.
A 11h, grand-messe sonnée par le Royal Forêt de Saint-Hubert, imposition de la relique de la Sainte Etole et bénédiction des pèlerins.
Renseignements : presbytère décanal, 061/61.10.85.