Presque tous les doyennés du diocèse étaient représentés. Parmi eux, une équipe de trois personnes venues de Barvaux-s/Ourthe, et emmenées par le doyen Daniel Nahimana (photo). Contrairement à d’autres endroits, Barvaux ne s’est pas encore lancé dans l’aventure du Chantier Paroissial, mais le doyen y pense de plus en plus, convaincu que le projet est la meilleure entrée pour une nouvelle voie d’animation des communautés et une évangélisation plus large de la société. La situation de l’Eglise à Barvaux est comparable à celle d’autres doyennés: des fidèles plus âgés, et la conviction qu’''il faut faire quelque chose'', notamment au niveau du fonctionnement: ''Trop longtemps, on a eu le curé, seul maître d’ouvrage, explique-t-il. Ce temps est fini. Chacun doit mettre la main à la pâte.'' L’abbé Nahimana souhaite prendre le temps qu’il faudra pour voir comment le Chantier Paroissial peut l’aider dans cette tâche, mais il compte bien faire un jour le pas et s’inspirer des idées et des outils de travail qui ont été développés par l’équipe diocésaine.

L’expérience d’Auvelais
Du côté d’Auvelais, cela fait plus de deux ans que le doyen Philippe Masson et son équipe se sont lancés dans l’aventure. Une des premières étapes de la méthode du Chantier Paroissial prévoit une enquête sociologique et ecclésiologique de l’endroit. L’abbé Masson a été très surpris de voir le succès rencontré par l’enquête à Auvelais et surtout par le message reçu en retour, à savoir une grande soif de spiritualité. En réponse à ce désir, les conférences de Carême dans le doyenné d’Auvelais ont fait place à des partages d’Evangile, clôturés par des temps de prière. Ces moments ont rencontré un vif succès dans les secteurs et constituent une première réalisation concrète de l’expérience du Chantier à Auvelais. L’étape suivante sera de constituer une équipe de proximité. Cela fait partie des fondations qu’il s’agit encore de construire.
L’abbé Masson souligne la grande motivation qui s’est construite autour du projet. Et cela ne s’essouffle pas. Sur ce point, il insiste sur la nécessité d’être accompagné par l’équipe diocésaine: ''Ils font un boulot extraordinaire. Entre les enterrements, les baptêmes, les communions et les mariages, nous les prêtres, et nos accompagnateurs, vivons souvent un tourbillon pastoral et liturgique qui fait que l’année est finie avant même de commencer. On n’a pas suffisamment de temps pour prendre du recul. L’équipe diocésaine du Chantier nous y aide et nous accompagne dans notre réflexion. Elle met à notre service une expérience théologique et pastorale qui nous est précieuse.''

Deux nouveaux outils publiés par le Chantier Paroissial
De l’équipe diocésaine du Chantier Paroissial, l’abbé Pascal Roger en a parlé dans son mot d’introduction à la troisième journée de rencontre des acteurs du projet. Une équipe mise en place il y a quelques années, et qui a non seulement réalisé un travail de sensibilisation dans les différents doyennés, mais qui a aussi contribué à le mettre en œuvre de façon concrète. L’abbé Roger a insisté sur le concept de ‘chantier’: ''Ce n’est pas abouti, nous sommes toujours en route. Nous empruntons un chemin de renouveau permanent.''
Le mot d’introduction a aussi été l’occasion de présenter les nouveaux outils mis en place: deux fardes de documentation appelées à se compléter au fil du temps. Le premier document est intitulé 'Un pas de plus'. Il vient en complément du texte-cadre réalisé en 2007 par Mgr Pierre Warin, évêque auxiliaire. 'Un pas de plus' veut remettre en lumière quelques fondamentaux du Chantier Paroissial et essaye de refléter au mieux les enjeux du diocèse. L’autre document s’intitule 'Les équipes de proximité'. Il explique de façon pratique la mission de ces équipes dans le cadre du Chantier.

La Mission de l’Eglise, actualisée par nos communautés
Après un moment de prière, Mgr Brunin (photo), évêque du Havre, a pris la parole pour un enseignement sur le thème de 'la Mission de l’Eglise, actualisée par nos communautés'. Mgr Brunin part d’un constat: ''Rien de ce qui touche l’Humain n’est étranger à Dieu. On ne peut pas penser l’Eglise, sans réfléchir à la relation qu’elle entretient avec la société''. Mais quel type de rapport établir avec la société, sachant que celle-ci a pris congé des repères qu’elle avait jadis puisés dans la tradition judéo-chrétienne? L’évêque du Havre voit plusieurs comportements possibles: la peur et le repli sur soi, ou bien le dialogue. Cette dernière attitude, prônée par le Concile Vatican II, est à encourager. Et de poursuivre: ''Qui dit dialogue, ne dit pas pour autant silence. La parole de l’Eglise doit être forte et audible, et au besoin protestataire ou exhortative''.
Par ce dialogue avec la société, l’Eglise prolonge en fait cette relation que Dieu veut avec le monde. L’Eglise se doit de révéler Jésus-Christ à la société afin de la conduire sur un chemin de Salut. C’est la mission reçue de Dieu lui-même. ''Nos communautés sont l’expression visible du dessein du Père qui envoie son Fils et l’Esprit. Et en ce sens, nous devons nous mettre à l’ouvrage! Nos paroisses ne sont pas des salles d’attente où l’on se repose en attendant Jésus. Nous sommes en mission dans le monde''.
Dans l’après-midi, Mgr Brunin a poursuivi son exposé et a précisé les exigences à satisfaire pour que nos communautés deviennent des signes d’Evangile. Entre-temps, les participants se sont retrouvés pour des temps de partage et d’approfondissement en sous-groupes. La journée s’est terminée par une table ronde à laquelle ont participé Mgr Brunin, les abbés Roger Gobert et Etienne Kaobo ainsi que Françoise Hamoir et Rita Marcq. Le mot de conclusion est revenu à l’abbé Pascal Roger, délégué épiscopal au Chantier Paroissial.
A.S.