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8/2/2017
Décès de l'ancien doyen de Bastogne: un homme discret s'en est allé
Au premier abord, il pouvait paraître bougon voire sévère. Une façade. L'abbé Jean-Maurice Jacques, ancien curé-doyen principal de Bastogne était un homme discret mais aussi - et surtout - un homme de coeur, toujours prêt à aider les autres. Il est décédé le 6 février dernier à Warnach où il vivait depuis sa retraite. Un lieu qu'il appréciait tout particulièrement. L’abbé Jacques n’hésitait pas à dire : « Depuis que j’ai rejoint la communion de Warnach « Les Frênes », je suis au paradis. »
L’abbé Jean-Maurice Jacques avait peu confiance en lui. Au point qu'il a été surpris lorsque Mgr Léonard alors évêque de Namur lui a proposé de devenir doyen de Bastogne. Il a longtemps hésité, refusé avant de se laisser convaincre. Au fond de lui-même, il restait persuadé qu'il n'était pas l'homme de la situation. A Mgr Léonard, il avait dit: « Je ne suis pas comme les autres. Vous prenez des risques. » Et lorsqu'il a quitté Bastogne après onze années, chacun a tenu à le remercier. Il pouvait aussi être fier du travail réalisé au niveau de la catéchèse, par exemple. Ce prêtre peu à l'aise dans les relations humaines avait su s'entourer d'équipes aussi dynamiques qu'enthousiastes.
Un homme réservé voilà encore l’image que beaucoup conserveront du doyen de Bastogne. Il pouvait aussi se donner des airs très sévères. L'abbé Philippe qui l'a bien connu ces dernières années: ''C'était un Gaumais et comme les Gaumais, il savait être râleur mais c'était un homme de paix. Il suffisait de l'apprivoiser.'' Un homme d'une grande bonté aussi. Tout jeune enfant, il disait déjà à tout qui voulait l'entendre qu'il aiderait les gens. En lisant une BD de Jijé intitulée « Emmanuel », il a su qu'il avait trouvé sa voie. Le doyen Jacques expliquait: « J'ai ressenti une espèce de coup de foudre. Jésus, ce personnage tourné entièrement vers les autres, correspondait tellement à mon idéal. »

''Mes meilleures années professionnelles''
Ordonné prêtre en 1968, il poursuivra des études et décrochera une licence en philologie classique. En 1972, l'abbé Jacques est de retour au Séminaire de Bastogne comme surveillant d'internat et enseignant. « Mes plus belles années professionnelles » aimait-il à dire.
En 1984, il devenait curé de Bourcy. Lorsqu'il cessera ses activités d'enseignant, en 1997, il prendra également en charge les paroisses de Longvilly, Moinet et Rachamps.
Depuis quelques années maintenant, il s'était rapproché de la communion de Warnach « Les Frênes ». « Nous sommes tristes » confie l'abbé Philippe Moline qui, avec notament l'abbé Kauffmann, en est à l'origine. « Nous nous sommes découverts au fil de nos fréquentations,souligne l'abbé Moline. Il venait chaque jeudi lorsque nous faisons table d'hôte. Un peu avant sa retraite, il a demandé s'il n'y aurait pas une petite place pour lui. » L'ancien doyen de Bastogne s'y est investi en participant aux différentes activités de la maison. « C'était un bel esprit. Il venait prier avec nous, à la chapelle. A Warnach, il avait trouvé une certaine paix. »
Passionné d'astronomie, il aimait encore passer du temps à observer les oiseaux. Du temps encore qu'il pouvait consacrer à la musique, à toutes les musiques. L'abbé Jacques avait ainsi fait partie du groupe ''Les musiciens de surface.'' Il réinterprétait de sa belle voix puissante les classiques de la chanson française.
La liturgie des funérailles sera célébrée en l'église Saint-Martin de Martelange, ce vendredi 10 février à 10h30; réunion à l'église. Il sera inhumé au cimetière de Warnach. L'abbé Jean-Maurice Jacques repose à la chapelle des Frênes ouverte de 7h30 à 21h, et dans laquelle un office de prière sera célébré tous les jours à 7h30, à 12h et à 20h.
C.B.
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