Ordonné le 12 juillet 1970, l’abbé Willy Noël n’en a pas terminé pour autant avec les cours et les sessions d'examens. Pendant deux ans, il étudie la théologie morale à l’UCL.
L’enfant de Jamoigne où il est né le 11 juin 1944 débute ensuite son ministère comme vicaire à Arlon, à la paroisse Saint-Donat. Il y passera plus de 20 ans. Avec l’abbé Félix Gengler, il forme une équipe performante. L’abbé Noël va ainsi s’investir dans les mouvements de jeunesse.
Un prêtre qui est aussi très préoccupé par le sort de ses paroissiens, les hommes et les femmes qu’il rencontre et accompagne à travers les étapes majeures de la vie: mariage, naissance d’un enfant, funérailles... Un homme de conviction comme le souligne le doyen d'Arlon, l'abbé Pascal Roger, qui n’hésite pas à taper du poing sur la table quand c’est nécessaire. Il est très préoccupé par les inégalités sociales. Lors de ses funérailles, la représentante de la Fabrique d’église aura ces mots: ''La condition des migrants, des démunis et des personnes sans ressource te révoltait bien souvent. Tu nous y sensibilisais. Tu admirais toutes les personnes qui œuvraient pour leur accueil, leur intégration.''
Après Arlon, il sera - et était toujours - curé à Fouches et à Sampont. La représentante de la Fabrique d’église: ''Tes débuts à Fouches et Sampont après de nombreuses années à Saint Donat n’ont pas été simples. Tu as été un peu déstabilisé, en manque de repère, il t’a fallu apprendre à connaître le fonctionnement de la population et à faire confiance. Néanmoins l’inverse est vrai également. Tes paroissiens ont dû apprendre à composer avec un prêtre atypique, un brin décalé et bohême avec un caractère et des prises de paroles bien affirmées.''
L’abbé Willy Noël a aussi été, durant plusieurs années, aumônier à la prison d’Arlon. Une période au cours de laquelle, Marc Dutroux y était incarcéré. Comme aumônier, il l’avait rencontré et accompagné. Cela lui avait valu bien des soucis avec certains.
Et malgré d’importants soucis de santé et une maladie de plus en plus invalidante, l’abbé Willy Noël était un homme d’espoir. Il espérait, un jour, célébrer à nouveau. L’abbé Roger: ''Il y a quelques jours à peine, il avait donné les heures des célébrations de Noël pour Fouches et Sampont. Il a vraiment été très courageux face à la maladie.'' La fabricienne de conclure: ''Tu peux partir en paix car tu as très bien fait les choses, tout ce que tu nous as donné a porté ses fruits. Tu nous as tracé un chemin, merci.''