Ces différentes journées de la catéchèse attirent toujours énormément de monde. Samedi, l'église paroissiale de Beauraing était comble. Si les catéchistes sont toujours majoritairement des femmes, on constate que de plus en plus d'hommes se chargent eux aussi d'aider les plus jeunes à faire connaissance avec Jésus.
''On ne peut plus faire de la catéchèse comme jadis'' souligne d'emblée le chanoine Rochette, vicaire épiscopal notamment pour la catéchèse. Il s'appuie sur une lettre des évêques de Belgique qui dressent le même constat. La méthode catéchétique a donc été revue. Et petit à petit, dans le diocèse, les doyennés franchissent le pas.
Le chanoine avec autant de conviction que de pédagogie s'adressera aux réticents, à ceux qui redoutent de faire le ''grand saut''. Il posera une question: ''Comment permettre aux jeunes de vivre une catéchèse dans laquelle on entre en amitié avec Jésus si ce n'est en leur faisant prendre conscience que les paroles de Jésus leurs sont adressées. Il faut une caisse de résonance.'' Jadis, comme le soulignera encore le chanoine Rochette, les familles, dans une société christianisée, avaient ce rôle. ''Il y avait une nourriture religieuse à la maison. dira-t-il. Tout comme à l'école, avec des cours de religion donnés par des professeurs chrétiens Aujourd'hui, c'est différent. Et de s'interroger: ''Dans ce contexte, comment un enfant peut-il entendre résonner la Parole de Jésus? Comment peut-il se rendre compte que lui aussi est aimé de Dieu?''

''Nous sommes au bout d'un chemin''
Les réunions de catéchisme doivent remplir cette mission. Encore faut-il que le catéchisme prenne en compte les réalités d'aujourd'hui. Un enfant qui arrive en 2016 au catéchisme n'a pas toujours un ''bagage'' religieux. ''Ne continuons-nous pas à faire comme si de rien était en nous contentant de combler seulement des lacunes. Comment préparer à la profession de foi des jeunes qui n'ont aucun contact avec l'eucharistie si ce n'est la messe obligatoire à la fin de la formation? Nous sommes au bout d'un système qui ne peut plus porter ses fruits.''
D'où la nouvelle méthode intitulée ''Chemins'' qui se met en place dans le diocèse, comme dans tous les autres de Belgique. Parmi les modifications, la première communion intervient en troisième année primaire. La première année, ce sont cinq chemins d'éveil à la foi qui se vivent en paroisse avec les 6-7 ans. Il s'agit, par exemple, d'éveiller les petits aux beautés de la création lors d'une promenade. Et embrayer sur le poème de la création dans la Genèse.

''Douze chemins d'amitié avec Jésus''
Samedi, les catéchistes ont pris connaissance de la deuxième étape de ''Chemins''. Elle est intitulée: ''Douze chemins d'amitié avec Jésus.'' Nancy de Montpellier investie dans la catéchèse: ''Qui es-tu Jésus? c'est le point de départ des rencontres qui vont se vivre avec les sens. On va voir, entendre... la parole de Dieu.'' Des enfants qui vont encore découvrir leur paroisse, les gens qui y vivent, rencontrer des personnes plus âgées. Rencontre aussi du prêtre en réalisant pour lui, par exemple, une étole. Au programme également, des activités manuelles pour intégrer cette parole de Jésus, la vivre. Ce sont là douze chemins d'amitié à Jésus qui seront empruntés et qui mèneront ainsi, l'année prochaine, vers la première communion.
La souplesse de cette nouvelle méthode permet aux catéchistes de regrouper les ''chemins'', de les associer avec la démarche de première année. De les adapter encore aux enfants souffrant d'un handicap. Méthode qui associe les parents qui peut leur (re)donner goût à l'Evangile.

La famille fait partie de la Bible
Clotilde Levesque du Service National de la catéchèse et du catéchuménat de France était le témoin de cette journée. Elle est intervenue sur le thème ''Les familles d'aujourd'hui, acteurs de la catéchèse''. Elle parlera de la famille dans la Bible même à travers les crises qu'elle peut traverser: Adam et Eve, les noces de Cana.... ''Famille et Eglise s'enrichissent mutuellement'' dira Clotilde Levesque qui attirera encore l'attention sur l'importance de l'accueil pour les familles qui (re)viennent à l'Eglise. ''Jésus regarde avec amour et tendresse. Nous devons rejoindre les familles dans ce qu'elles vivent. Les parents sont en attente d'être encouragés. Nous devons prendre soin, soulager, faire du bien à des gens fatigués en les ouvrant au bonheur, en organisant des lieux de partage de foi.''
Clotilde Levesque encourage encore les paroisses à organiser des célébrations dans lesquelles ces familles se sentent à l'aise où elles puissent goûter la relation au Seigneur. Elle terminera son intervention en reprenant les paroles du pape François: ''on ne fait pas le catéchisme, on est le catéchisme.''
C.B.