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17/9/2019
François Barbieux, 40 ans, nouveau président du Séminaire de Namur
L'abbé François Barbieux aime, comme il le dit, que ''ça bouge.'' Ça tombe bien, depuis quelques semaines maintenant, les pages de son agenda se remplissent à toute vitesse avec des réunions qui s'enchaînent, des rencontres.... Pas de quoi effrayer celui qui avait reçu des scouts, - il était alors leur aumônier - le totem de baribal, un ours noir vivant en Amérique, en rien agressif mais particulièrement actif. Le curé de Marloie, Hargimont et On est le nouveau président pour les séminaristes du diocèse. Il rejoint le conseil épiscopal à ce titre. Il endosse encore les fonctions de vicaire épiscopal référent pour le Service Jeunes, le Service diocésain des vocations et la pastorale familiale.
Les désignations se succèdent pour l'abbé François Barbieux. L'année de ses 40 ans est celle d'un important virage dans son ministère. Il y a quelques semaines, Mgr Vancottem, encore évêque lui annonçait que le Conseil épiscopal avait pensé à lui pour remplir les fonctions de président du Séminaire. Cela correspondait, en même temps, à une longue série de changements dans le diocèse. Le chanoine Rochette qui, depuis 18 ans, cumulait les fonctions de recteur et de président du Séminaire souhaitait renoncer à ces postes. Remplacé, comme recteur, par l'abbé Joël Spronck, du diocèse de Liège, il fallait désigner un président pour veiller, entourer les séminaristes namurois. Le président ayant un rôle au moment de l'admission du candidat, lors des scrutins, dans l'encadrement des stages.... ''Je ne m'y attendais pas, souligne l'abbé Barbieux. Je n'y étais pas préparé.'' Une fois le moment de surprise passé et après un temps de discernement, il a accepté le poste. L'abbé Barbieux, et il soupçonne que cela a conditionné le choix du conseil, avait déjà ouvert les portes de son presbytère et de ses églises à des candidats à la prêtrise. Lors de ses stages, le séminariste découvre les activités d'une paroisse. Ce sont encore des temps de partage avec le prêtre, la découverte de la vie de prières... L'abbé Romuald Atingbèton, ordonné en juin dernier, a eu pour ''maître de stage'' l'abbé Barbieux. Quentin Collin qui termine son cursus et devrait être ordonné dans les prochains mois est aussi passé par Marloie. Les séminaristes ont, à chaque fois, été satisfaits de ce vécu sur le terrain. Comme président du Séminaire, l'abbé Barbieux était convié à siéger lors des séances du conseil épiscopal. Et cela n'allait pas s'arrêter là...

''J'ai d'autres missions pour toi''
Lors de l'installation de Mgr Pierre Warin, l'abbé Barbieux faisait partie des représentants des prêtres, diacres, laïcs... qui sont venus promettre obéissance et respect au nouvel évêque. Au moment de l'accolade, Mgr Pierre Warin lui glisse dans l'oreille: ''on se voit bientôt, j'ai d'autres missions pour toi.'' Etonnement. L'abbé Barbieux: ''Je me suis dit: 'Mais, qu'est-ce qui m'attend?'''.
Il n'allait pas tarder à apprendre que Mgr Warin projetait de le désigner, dans la lignée de Christus Vivit (exhortation apostolique post-synodale du pape François) vicaire épiscopal référent pour le Service Jeunes, le Service diocésain des vocations et la pastorale familiale. ''Je me suis demandé si j'allais être capable de remplir cette mission. Si j'allais en être digne. Je découvre avec beaucoup de joie et d'humilité mais aussi dans la confiance de ce que l'Esprit a pu souffler ces pastorales d'avenir importantes pour le futur de l'Eglise.'' La volonté de l'abbé Barbieux est d'autonomiser les équipes. ''Je ne peux pas mener des projets, partout, de A à Z.'' Dans un premier temps, il va rencontrer les uns et les autres, écouter, discuter... ''Je veux aussi rendre grâce pour ce qui a été fait tout en imaginant ce qui pourrait se faire.'' Des jeunes avec qui il a des contacts quotidiens. Les terrains qui entouraient le presbytère de Marloie ont été cédés à l'école. Aujourd'hui, la maison de Monsieur le curé est englobée dans le périmètre scolaire. ''Lors des récréations, il y a tellement de bruit que je ne peux pas travailler alors je sors de chez moi et je vais parler avec les enfants, les enseignants...''

Confié à Notre-Dame de Lourdes
François Barbieux est le petit dernier d'une famille de trois enfants. Il est arrivé bien des années après sa sœur. Le jour de sa naissance, sa grand-mère était en pèlerinage à Lourdes. Dès qu'elle a appris la naissance de son petit-fils, elle s'est rendue à la grotte. Elle l'a confié à la Vierge Marie et lui a demandé qu'il devienne prêtre. Il ne l'apprendra que bien plus tard. Lourdes où il était présent lors de la dernière venue du pape Jean-Paul II. ''Comme acolyte porte insignes, j'étais à deux mètres de lui. ''
Et de se souvenir encore: ''Lorsque j'avais 8 ans, je jouais à la messe. Au moment de la communion, je donnais, à papa, un morceau de Tuc (rires de l'abbé)''. Le futur prêtre est élevé dans une famille catholique pratiquante. ''A l'adolescence, j'ai été bouffé par les valeurs du monde.'' lance-il. Il s'inscrit pour devenir ingénieur de gestion. ''Je m'imaginais trouver un bon travail, avoir une famille. Alors que tout se passait bien, que je réussissais, je me suis rendu compte que j'avais fait une grosse erreur. Je n'étais pas heureux cela ne correspondait pas à mes valeurs. Le Seigneur était au travail.'' Il arrête sa formation et suit des cours pour devenir instituteur. ''Cela s'est bien passé. Je creusais ma foi. L'appel se faisait, lui, de plus en plus fort. Lors d'un temps d'adoration, j'ai clairement perçu 'Viens, suis-moi. Donne-moi ta vie.''' Histoire de prendre du recul, François Barbieux fera son dernier stage au Bénin. Rentré au pays, il s'inscrit en propédeutique, un temps de discernement, d'étude du catéchisme, de lecture de la Bible auprès de la communauté Madona House qui est installée à Marche-les-Dames, à l'abbaye Notre-Dame du Vivier. Il sera ordonné en 2008 par Mgr Léonard. On connaît la suite.

Le bricolage? Pour se détendre
Pour se détendre, le nouveau vicaire épiscopal aime bricoler. Il a ainsi aménagé un atelier dans la cave du presbytère où il dispose de tout ce qui est nécessaire pour peindre, construire une étagère... Il aime encore regarder un bon film avouant un petit faible pour Star Wars ou encore le Seigneur des anneaux. Une belle et longue promenade est idéale pour décompresser après des moments compliqués. Tout en reconnaissant qu'il a également besoin de moments où il peut s'isoler, se réfugier dans sa tanière. Comme l'ours baribal, finalement.
Christine Bolinne
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