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16/4/2020
Mont-Godinne : Des tenues soignantes faites maison par les bénévoles
Equipés de leurs machines à coudre et de leur bonne volonté, des centaines de volontaires se sont organisés pour coudre les tenues du personnel soignant. Objectif: 1.200 blouses chaque jour!
Quand on regarde aujourd’hui les médecins, infirmiers et aides soignants qui circulent dans les couloirs de l’hôpital de Mont-Godinne, qui sait de quelles mains expertes sortent leurs tenues? Depuis plus d’une semaine maintenant, le centre hospitalier est approvisionné par des blouses et sur-blouses confectionnées par quelque 500 bénévoles.
Jacques Gérardy, qui est diacre permanent au sein de cette aumônerie hospitalière, raconte comment ce réseau s’est mis sur pied: ''la direction générale est venue nous faire part d’un risque réel de pénurie de tenues pour le personnel soignant. Sans ces blouses, ces hommes et femmes sont en danger!'' L’ensemble hospitalier qui rassemble Mont-Godinne, Dinant et Sainte Elisabeth, sans oublier quatre maisons de repos, compte habituellement sur le soutien de près de 230 bénévoles. Ces personnes volontaires se sont déjà mobilisées quelques jours plus tôt, comme l’explique l’aumônier François Hosteau, pour organiser le petit déjeuner du dimanche matin servi au personnel soignant. La volonté de soutenir les héros de première ligne était déjà manifeste. Mais ces bénévoles ont dû être écartés de l’aide sur place, en raison de l’âge avancé de la plupart d’entre eux et des risques de contagion que cela représentait.

1.200 tenues par jour!
L’aide s’est donc organisée à domicile. Pour répondre à la demande du CHU Mont-Godinne, près de 500 personnes se mobilisent en diverses tâches. ''L’énorme défi qui nous attend, résume Jacques Gérardy, consiste à coudre près de 1.200 tenues chaque jour.'' Pour y arriver, il a d’abord fallu rassembler la matière première, le tissu, le fil de couture ainsi que l’élastique pour les poignets. Près de 160 tonnes de tissus sous la forme de grandes bobines de 250 kilos sont stockés sur place, avant d’être coupés et répartis en kit de fabrication pour les tenues. Le tissu est étudié pour être à la fois imperméabilisé et stérilisable. Une fois que les coupures de matières premières sont réparties, les kits partent vers le réseau des couturiers et couturières. En amont, un premier travail a consisté à lister toutes les personnes volontaires et les géolocaliser en fonction de 40 points de ralliements. L’armée elle-même met trois véhicules à disposition pour convoyer les kits de tissus vers ces lieux de couture, puis en fin de journée, récupérer les tenues confectionnées. Enfin, une couturière expérimentée a réalisé une vidéo tutoriel pour expliquer comment coudre le modèle demandé. Après leur retour à l’hôpital, les tenues sont stérilisées par l’équipe du CHU.
Si l’organisation a été complexe à mettre en place début avril, Jacques Gérardy constate que cela crée un lien spécial entre le personnel soignant, l’équipe administrative des hôpitaux et les très nombreux volontaires. ''Le CHU a ouvert une ligne de téléphone pour nous, ainsi qu’une adresse mail'', apprécie le diacre.''Et entre nous, nous essayons de créer ce même lien en s’envoyant des photos en train de coudre les tenues.'' Le travail ne manque pas. Le réseau des bénévoles engagés dans ce défi peut s’enrichir de nouveaux volontaires.
Anne-Françoise de Beaudrap
Cathobel

Pour se porter candidat, il est important de préciser: nom et prénom, téléphone et mail et le lieu du domicile (pour rattacher le futur volontaire à un point de ralliement). Contact: solidaire-chu@uclouvain.be



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