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25/6/2019
Namur: Guibert Gendebien, portrait d'un prêtre généreux
Plonger au cœur de la ville de Namur pour y découvrir l’action d’un prêtre très engagé socialement, c’est l’objectif d’un ouvrage historique: ''Guibert Gendebien, la noblesse du cœur''.
L’abbé Guibert Gendebien est mis à l’honneur grâce au travail d’un historien. Daniel Marchant n’a pas eu à chercher bien loin. Cette histoire ne date que de la seconde moitié du siècle dernier. Ce prêtre qui a exercé son ministère en région namuroise est surtout connu pour son engagement dans le domaine social… Ce qui lui a valu quelques controverses.
Reprenons ce parcours de vie: Guibert Gendebien naît en 1925 dans une famille assez fortunée. Sa maman n’est autre que la petite-fille d’Ernest Solvay. La scolarité du futur prêtre est pourtant difficile. L’historien Daniel Marchant explique pourquoi Guibert est envoyé à l’école Decroly à Uccle: ''Ses parents préfèrent l’inscrire dans cette école à la pédagogie non conventionnelle, vu le profil de leur quatrième enfant.'' A l’adolescence, quand le jeune homme indique vouloir se destiner au sacerdoce, il poursuit sa scolarité à l’école abbatiale de Maredsous. C’est là qu’il se retrouve quand la seconde guerre mondiale frappe la Belgique.
Après un bref service militaire dans la Royal Navy, Guibert Gendebien continue d’étudier à l’Institut catholique de Paris. Ce séjour universitaire en région parisienne lui permet de découvrir une réalité sociale plus rude que dans sa famille. Il s’investit pendant quatre ans dans la ''Cité de l’espérance'' à Conflans Sainte Honorine, où il aide les adolescents en détresse. Le jeune étudiant n’hésite pas à envoyer certains pensionnaires reprendre des forces chez ses propres parents en Belgique. Toutefois, ce premier engagement social doit se cumuler avec ''l’amer combat des examens''. L’historien Daniel Marchant a pu s’appuyer sur l’abondante correspondance entre Guibert et son père, en particulier, pour retracer l’évolution spirituelle du jeune homme.

Les différentes formes de pauvreté
Après son ordination en 1953, l’abbé Guibert Gendebien est nommé dans la paroisse St Nicolas de Namur. Le jeune vicaire est heureux de pouvoir y découvrir ''un milieu autre'' autre que le sien. Il va y développer une réflexion plurielle sur la pauvreté. A travers les différents engagements, raconte-t-il à la RTBF, ''j’ai appris à découvrir la richesse de celui qui est soi-disant un 'pas normal’, un 'pas comme les autres’. J’ai découvert combien ils avaient besoin d’être défendus, protégés, pour mettre en valeur toutes leurs richesses''. C’est ainsi que peu-à-peu il développe l’accueil des laissés pour compte dans ce qui devient le ''55''. , c’est-à-dire la maison n°55 du boulevard d’Herbatte à Namur. ''Il admet tout le monde'', explique l’historien Daniel Marchant, en précisant: ''jeunes, vieux, sortant de prison, repris de justice, miséreux, tous ceux que l’on dit irrécupérables''. Le 55 impose peu de règles de vie, ni de forme de repentance contrairement aux autres structures d’accueil existantes. C’est sans doute ce choix fait par l’abbé Gendebien qui fera polémique, ainsi qu’une attitude paternaliste à l’égard des personnes accueillies.

Plus de 1000 personnes accueillies
Au fil des années, l’œuvre se complète par l’achat de deux bâtiments voisins qui permettent aussi d’héberger des familles, ou des femmes en difficultés. Au total, ''c’est plus de 1000 personnes que l’abbé a accueillies au boulevard d’Herbatte entre 1961 et 1978''. Un déficit d’organisation et de management associé au problème du financement de l’infrastructure semblent expliquer le choix de fermer le 55 à la fin des années septante. L’abbé Gendebien s’en expliquait ainsi: ''plusieurs se sont ''installés'' au détriment des plus faibles et des nécessiteux de la Maison''. Les résidents habituels sont alors invités à trouver d’autres structures d’hébergement, ce qui a mis plusieurs mois à se réaliser non sans douleur.
L’auteur de cette biographie de l’abbé Gendebien souligne l’actualité de ce parcours de vie. Joint par téléphone, Daniel Marchant nous confie: ''c’est un bel exemple de ne pas regarder les sans domicile fixe avec un regard négatif.'' On connaît la polémique qui rejaillit régulièrement à Namur, ou dans d’autres grandes villes, qui consiste à essayer de déloger les mendiants des endroits touristiques. Daniel Marchant retient un autre fait marquant de la personnalité du prêtre namurois: ''Il ne se contentait pas d’une aide ponctuelle, il essayait de les encourager dans une formation ou dans une autre démarche pour sortir de la misère''. Avec ce deuxième ouvrage, ''Guibert Gendebien, la noblesse du cœur'', l’historien poursuit dans la lancée du portrait de Pierre Harmignie (paru en 2015). Deux hommes investis au service de leurs frères, y compris au détriment de leurs propres vies.
Anne-Françoise de Beaudrap
Cathobel

L’ouvrage de 331 pages est disponible auprès de l’auteur, au prix de 27 euros +5.30 € frais de port, sur le compte BE73 0620 0007 8060 de Daniel Marchant, en précisant votre adresse précise en communication.
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