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19/1/2021
Sœur Claudina : « Je suis, aujourd’hui, la plus heureuse du monde »
Sœur Claudina, 37 ans, a rejoint Thy-le-Château et la Communauté des Béatitudes depuis un an maintenant. Dans un français impeccable et beaucoup de soleil dans la voix, Sœur Claudina raconte non seulement comment elle a quitté, son pays, le Mexique, mais aussi son changement de vie. Radical. Une vie, comme elle dit, où ''elle avait tout pour être heureuse.'' À quelques jours de la journée dédiée à la Vie consacrée (le 2 février) elle témoigne et encourage ceux et celles qui douteraient: ''N’ayez pas peur, dans l’appel qu’il (ndlr : le Seigneur) lance, il ne veut que notre bonheur.''
Sœur Claudina est originaire du Mexique. Elle a grandi dans une famille pratiquante. Aller à l’église, participer aux offices, quoi de plus normal pour elle. Adolescente, elle rejoint des groupes qui aident les plus défavorisés. L’idée de donner sa vie à Dieu ne l’effleurait pas pour autant. ''J’avais des projets d’adolescente. Je donnais ma vie aux autres, à ma manière, comme cela me convenait et pas comme cela convenait nécessairement à Dieu.'' Les années passent, Claudina a terminé des études en actuariat et travaille dans l’entreprise familiale. ''Papa était mon patron et, ensemble, nous avions de nombreux et beaux projets. J’avais tout pour être heureuse mais au fond de moi, je savais que je ne l’étais pas.''
Et Sœur Claudina de poursuivre: ''Ma vie était très remplie, très rythmée. À aucun moment, je ne faisais silence pour entendre ce que Dieu me disait. Il faut savoir l’écouter. Ne pas avoir peur car il ne veut que notre bonheur.'' Et puis, il y a ce pèlerinage à Medjugorgje… ''Je me revois, agenouillée devant le Saint Sacrement. Je me suis rendu compte que Dieu m’aimait et qu’il ne désirait que mon bonheur. Il voulait que je sois heureuse. Et je lui ai dit: ‘je te donne ma vie peu importe ce que tu en feras: je peux me marier, avoir des enfants, tout laisser pour me consacrer à toi…’ Quand je suis rentrée au Mexique, je n’étais plus la même personne. J’ai rencontré un père spirituel qui m’a aidé à discerner.'' C’est encore en Bosnie-Herzégovie qu’elle rencontrera une religieuse de la Communauté des Béatitudes. Elle est jeune, rayonnante et visiblement très heureuse de sa vie. ''Elle dégageait une telle joie'' se souvient celle qui deviendra, quelques années plus tard, sœur Claudina.

Seule avec Dieu
Claudina sait aussi que, depuis Medjugorgje, son désir le plus cher est de prier encore et encore. ''Au travail, mon cœur voulait sans cesse être dans l’intimité de Dieu.'' Et d’ajouter: ''Je ne comprenais pas… Je n’aurais jamais cru que l’appel était pour moi. Il a été le plus fort.'' S’agissait-il de l’appel de Dieu ? Sœur Claudina devait en être certaine: ''Je devais clarifier les choses'' comme elle dit. Elle décide de partir en France pour vivre dans une des maisons des Béatitudes à Cordes-sur-Ciel. Elle ne connait personne et comprend juste quelques mots de français. ''Je voulais être loin des miens, de mon confort. Je voulais être seule avec Dieu.'' Bien que croyants, les parents de la jeune femme ont du mal à accepter ce changement de vie qui se profile. Un moment douloureux pour tous: ''Le matin, je voyais que ma mère avait pleuré et que c’était à cause de moi. Depuis, mes parents ont fait du chemin.''
Initialement, Claudina avait prévu de passer six mois en France. Très vite, elle comprend que sa vie sera dédiée à Dieu. ''Après trois mois, c’était clair. Mon choix était fait. C’était une certitude, je voulais, durant toute la vie prier, vivre la liturgie… J’ai été saisie par cette vie, j’étais la plus heureuse du monde... La communauté (ndlr de Nouan-le-Fuzilier) était prête à m’accueillir dès octobre. Je suis rentrée, au Mexique, en août pour tout mettre en ordre.'' Pour la famille, c’est le choc. Si la maman de Claudina a profité de l’absence de sa fille pour elle-même cheminer, son père, lui, espérait toujours…
De retour en France, Claudina passera par les maisons des Béatitudes d’Orléans, de Pont Saint-Esprit, de Rouen... Elle travaille dans ces maisons. Elle sera chargée de l’accueil, fera de la radio… Elle se forme aussi avant les vœux.
Depuis un an, sœur Claudina est à Thy-le-Château qui accueille des retraitants, notamment. Elle est chargée de la comptabilité et de la cuisine. Une communauté internationale: ''J’aime beaucoup, c’est si riche.'' Depuis qu’elle est à Thy-le-Château, Sœur Claudina a mis entre parenthèses le tennis qu’elle a pratiqué durant de longues années au Mexique mais aussi en France. À deux pas de Walcourt, elle a découvert le plaisir de la promenade dans une nature tout simplement superbe. Et lorsque la météo le permet, c’est dans cette nature qu’elle apprécie tout particulièrement lire. Et demain ? ''J’irai où le Seigneur voudra. J’ai aujourd’hui la certitude que le Seigneur guide ma vie, qu’il m’accompagne.'' Il y aura dix ans, en octobre prochain, que la jeune femme a ainsi rejoint la communauté.
Christine Bolinne
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