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15/2/2022
La pastorale du deuil : compassion, sens et rencontre pour vivre solidairement
La pastorale du deuil a pour mission l’accueil des personnes et des familles qui viennent de perdre un proche, la préparation et la célébration des funérailles du défunt et l’accompagnement des personnes dans le temps du deuil. L’expérience de la mort ouvre à une double Pâques : le passage du défunt qui est remis entre les mains du Père et le passage que vivent les proches confrontés à une absence. Le diacre Alain Schoonvaere nous parle du deuil...
Le deuil n’est pas une faiblesse, c’est une nécessité, « c’est passer d’une relation objective au quotidien, à une relation subjective, par-delà la mort. Le deuil invite à intégrer en
soi la personne disparue sans culpabilité ni impression de trahison » (Christophe Fauré)

Pour Alain Schoonvaere, diacre du diocèse, infirmier et ancien directeur du foyer Saint-François, dans un moment aussi particulier que le deuil, les chrétiens peuvent apporter présence et sollicitude. Notre triste actualité nous a montré toute l’importance de ce processus d’accompagnement au deuil et de soutien. Durant le confinement sanitaire et aujourd’hui encore pour les malades atteints du corona, des personnes s’éteignent seules, laissant leurs familles désemparées, isolées elles-aussi, avec un deuil à vivre dans la distance du proche et du soutien de la communauté. Le deuil s’en trouve complexifié et comme « confisqué ». L’adieu au corps, ou « au visage » du défunt qui aide à apprivoiser la mort, à « éprouver » une autre relation avec lui au-delà de la mort, est effectivement souvent absent. Dans cette épreuve qui fait mal et qui en même temps fait grandir, le partage, les paroles, les rites et les gestes appropriés peuvent fonder l’Espérance que les familles viennent chercher.
« Le deuil est si large qu’on ne peut pas le contourner. Il est si haut qu’on ne peut pas passer par-dessus. Il est si profond qu’on ne peut pas passer par en-dessous. C’est pourquoi, il ne reste qu’une solution, c’est d’en ouvrir la porte et de le traverser » nous dit Alain Schoonvaere.
À l’image des disciples d’Emmaüs, terrassés par la mort du Christ que le Christ, lui-même, va accompagner à la table d’Emmaüs pour surmonter cette infinie douleur, une pastorale des personnes endeuillées peut aider à ouvrir la porte et à traverser le deuil.
Il se présente en effet comme un service de compassion et de réconfort dans le prolongement de la célébration des funérailles qui veut rejoindre les personnes dans leur détresse et leur solitude.
Si cet accompagnement est encore peu courant dans les paroisses, il est une prolongation essentielle de la mission auprès des personnes en fin de vie dans les services de soins palliatifs où des équipes sont mandatées pour rencontrer les personnes en deuil, pour les soutenir dans leur épreuve et pour les aider à préparer la célébration des funérailles.
Alain Schoonvaere préconise de mettre en place un projet pilote encadré par des formateurs professionnels possédant un bagage religieux et spirituel pour l’accompagnement des mourants mais également une formation à l’écoute et à l’animation de groupe. L’objectif principal de ce projet serait de former, de créer et de superviser d’autres nouvelles équipes aux différentes formes que peut prendre l’accompagnement dans le deuil. Depuis le soutien téléphonique ou épistolaire aux familles endeuillées, à l’organisation de
goûters-rencontres ou de célébrations commémoratives, en passant par l’organisation
de conférences ou groupes d’entraide sur le sujet ou encore par le cheminement individuel, cet accompagnement peut revêtir divers habits. Dans ce lent processus, c’est avant tout le temps qui est indispensable. Ce temps qui nous fait souvent défaut dans notre société de la vitesse et de la productivité. Or, s’adapter au rythme personnel de chacun afin de lui laisser exprimer sa douleur, reconnaître dans une attitude d’écoute ouverte
et réceptive ce chagrin afin d’apporter le réconfort et le soutien attendu, tels sont les
dimensions de cette pastorale de la grande proximité, ce lieu de la rencontre où l’on
recherche le sens de ce qui arrive et où l’on peut redécouvrir le partage et la richesse
de l’amour donné et reçu qui ne mourra jamais. C’est un mouvement pascal en quelque
sorte, qui permet au chrétien de passer de la mort à la Vie.

Christine Gosselin
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