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16/4/2019
Avant Pâques, les cloches se taisent, les crécelles chantent
Les cloches ne sonnent pas pendant le triduum pascal. Mais dans le sud de la province du Luxembourg, les crécelles les remplacent, actionnées par des enfants qui sillonnent les rues aux heures de l'Angelus.
Bébange (un village de la région de Messancy), 8h du matin. ''C'est l'heure de l'Angélus'', annonce un groupe d'enfants qui commence sa première tournée dans les rues du village. Ils repasseront à midi et encore vers 18h. A ces trois moments-clé de la journée, cette troupe de jeunes ''pèlerins'' âgés de 4 à 12 ans arpente ainsi les rues pour perpétuer une tradition ancienne pratiquée dans la Lorraine belge. Benoît Poncelet, qui est originaire de Meix-le-Tige, non loin de Bébange, confesse: ''Etant enfant, ça aurait été impensable de ne pas y aller!'' D'abord, cela permet de retrouver les autres gamins du village. Sur nonante maisons, soit 200 habitants, c'est assez facile de tous se connaître. ''On va tarteller'', dit-on facilement à Rossart pour parler de la tournée dans les rues au son des crécelles. Le lien convivial avec les habitants aboutit à la fin du week-end pascal à une collecte des friandises et des petites pièces de maison en maison. Marcel Servais qui organise cela à Rossart précise: ''L'aîné qui tient un journal des présences de chaque enfant, fait le partage proportionnel des récompenses.'' Même si la tradition se déroule joyeusement, elle prend place en des jours qui le sont moins.

Le son rauque marque la tristesse
La pratique des crécelles se limite chaque année au moment entre la mort du Christ (Vendredi saint) et la veillée pascale. Pendant ces quelques heures, l'Eglise commémore la souffrance de Jésus et sa mort sur la Croix, et la tristesse des disciples. La tradition prévoit que les cloches s'abstiennent de sonner, jusqu'à la fête de la Résurrection. Dans des régions rurales, il a donc fallu trouver une autre manière d'inviter les chrétiens de l'époque aux temps de prière, du matin, du midi et du soir que l'on appelle Angélus. ''Le son rauque des crécelles montrait la tristesse des chrétiens'', raconte Marcel Servais qui organise cette tradition à Rossart depuis longtemps.
Benoît Poncelet qui a pratiqué cette tradition étant enfant, et qui l'a relancée à Bébange en tant que jeune parent, détaille la forme que peut prendre cette crécelle. ''L'instrument se tient comme une manivelle. C'est le mouvement du poignet qui permet de le faire tourner. Cela produit alors un son comme un claquement.'' Les enfants s'aident les uns les autres. L'instrument est assez lourd pour les plus jeunes d'entre eux! Nicolas, l'aîné des enfants de Benoît Poncelet, âgé de 11 ans, explique qu'il prend les nouveaux participants avec lui, qu'il laisse les plus expérimentés s'organiser dans un autre groupe.
Certaines crécelles sont des héritages de famille. C'est ainsi qu'un nouvel habitant du village sud-luxembourgeois a eu l'idée de retourner dans la maison de ses parents en rechercher une, pour pouvoir participer à la procession de cette année.
Que ressent-on quand on fait résonner les crécelles dans le village? Nicolas répond: ''La joie de montrer que nous sommes encore là, nous les chrétiens.''
Anne-Françoise de Beaudrap (Cathobel)
Photos: Benoît Poncelet
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