Ce mardi, la rentrée académique du Séminaire a eu lieu pour la première fois depuis trois ans, au sein même du Séminaire de Namur. Cet évènement était destiné à accueillir l’ensemble des élèves qui suivront une formation ou des cours cette année. Il s’agit donc des séminaristes, mais aussi des Assistants Paroissiaux, des Acteurs Pastoraux et de futurs professeurs de religion.

La rentrée en chiffres
Cette année, deux nouveaux professeurs rejoignent l’équipe des formateurs du Séminaire : l’abbé Christophe Cossement, prêtre du Diocèse de Tournai, et le Père Thierry Lievens, nommé directeur spirituel du séminaire, suite aux départs de l’abbé Clément Tinant et de l’abbé Paul Vanderstuyft.

Au Séminaire de Namur, parmi les 27 séminaristes diocésains, 16 viennent des quatre diocèses francophones de Belgique et 11 du Chemin Néo-catéchuménal. À cela se rajoute une quinzaine de religieux de diverses Communautés et quelques dizaines d’étudiants de l’Institut Diocésain de Formation (IDF). Pour les étudiants de l’IDF, certains suivront le Certificat en Didactique de l’Enseignement de la Religion (CDER), d’autres le Certificat en Théologie Pastorale (CeTP).

La Mission du séminaire et de l’Église
L’abbé Joël Spronck, recteur du Grand séminaire francophone de Belgique et le Cardinal-archevêque Jozef De Kesel ont tous les deux insisté sur la mission du Séminaire.

Pour citer l’abbé Joël Spronck : « le Séminaire doit rester un lieu où l’on sème, où l’on sème la Parole de Dieu pour qu’elle produise des fruits de conversion, de sainteté, de charité dans le cœur de celui qui se forme, un lieu de discernement et de croissance. »

Le terme « Séminaire », vient du latin « séminarium » qui signifie pépinière. L’abbé rappelle qu’une pépinière est un lieu où les arbres sont plantés pour grandir avant d’être plantés à un autre endroit pour donner des fruits. C’est ainsi l’idée même du séminaire. C’est donc une communauté de vie fraternelle, de prière et d’étude à l’instar de la communauté des apôtres. Une communauté qui grandit ensemble et qui a pour mission d’annoncer l’Évangile à toutes les nations. L’Église est donc une communauté missionnaire.

Les séminaristes, au fil de leurs études, découvrent la vie de leur diocèse, les enjeux de ce dernier, comment vivre leur foi et comment la transmettre quand ils seront eux-mêmes devenus prêtres. Le recteur a terminé son allocution en souhaitant particulièrement aux séminaristes de devenir des prêtres joyeux, profondément ancrés en Jésus-Christ pour être dans cet élan missionnaire d’annonce de l’Évangile.

Monseigneur De Kesel nous rappelle pourquoi nous devons annoncer l’Évangile. Nous devons l’annoncer, car Dieu veut se faire connaître, il n’est pas un être indifférent et souhaite entrer en relation avec nous. Dieu nous a créés dans le but de l’Alliance. Il veut être avec nous et partager notre vie en nous rencontrant. Le cardinal a répété plusieurs fois la phrase suivante : « L’amour est toujours gratuit ». Dieu ne nous a pas créé croyant. Il nous laisse libre. Le Cardinal nous rappelle alors la célèbre phrase : « On ne naît pas chrétien, on le devient. » Dieu cherche à se faire connaître par l’Église pour être un signe dans le monde. La question suivante abordée par le cardinal est : comment allons-nous le faire connaître ? Il nous rappelle qu’il n’y a pas qu’une seule manière de faire. Il y a beaucoup de charismes dans l’Église, beaucoup de spiritualités et différentes situations culturelles à prendre en compte. De nos jours, une des valeurs fondamentales est la tolérance et le respect de l’autre dans son intégralité. Pour illustrer ses propos, il nous a cité un passage dans l’Apocalypse (3,20 - 21) : « Voici, je me tiens à la porte, et je frappe. Si quelqu'un entend ma voix et ouvre la porte, j'entrerai chez lui, je souperai avec lui, et lui avec moi. » Le Cardinal De Kesel nous montre toute la délicatesse, la douceur et le respect que Jésus a pour nous. L’Église est sacrement par l’Amour de Dieu, par sa parole et ce qu’elle fait.

Il nous enseigne que l’Église vit dans le monde et parmi les nations. Elle n’exclut personne. Évangéliser, c’est en étant une communauté rayonnante, qui annonce la foi, la liturgie, par ses actions et par la charité. C’est un signe visible de l’amour de Dieu. Il faut une Église qui témoigne.

Monseigneur De Kesel parle ensuite de l’importance de la rencontre. Une vraie rencontre, c’est lorsque que l’on prend le temps de connaître l’autre, de le rejoindre dans ce qu’il vit, mais ne sera jamais un moyen tactique pour convaincre l’autre. Osons témoigner tout simplement en étant à l’écoute de l’autre. Saint Charles de Foucauld disait « qu’il fallait vivre avec quelqu’un avant de lui prêcher la Parole ». Il est donc primordial qu’il y ait un partage. Comme l’a si bien dit Monseigneur De Kesel, Jésus a bien vécu et partagé notre vie. Croire à la rencontre, c’est déjà vivre et annoncer l’évangile.

Messe de la rentrée académique
Une célébration s’est tenue par la suite dans la chapelle du Séminaire de Namur. Une trentaine de prêtres des différents diocèses de Belgique y étaient présents. Au cours de la célébration, Cyril de Nazelle, séminariste de Malines-Bruxelles, a reçu le ministère de l’acolytat. Il s’agit d’une institution. Il a pour mission de s’occuper du service de l’autel. Cela implique d’aider le prêtre dans les fonctions liturgiques.

En plein cœur de la messe, durant l’homélie, le cardinal s’est adressé aux fidèles et en particulier aux prêtres et futurs prêtres en rappelant l’importance de s’intéresser à chaque personne qui se présente, de toujours s’intéresser à ce qu’ils vivent. Et de le faire avec une grande douceur et respect. Il a terminé son homélie en disant : « Configurez-vous au Christ. Si vous voulez devenir prêtre, c’est pour Lui. »

Charlotte de Dreuille