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15/4/2020
Confiné, l'abbé Fabian Mathot célèbre avec les photos des paroissiens
L'abbé Fabian Mathot, curé de Fosses-la-Ville exerce, en cette période, comme tous ses confrères, son ministère autrement. Il raconte.
Le coronavirus a chamboulé la vie paroissiale, à Fosses comme ailleurs. La vie paroissiale habituellement faite de rassemblements et de gestes comme les sacrements, a du se réinventer. Comment rejoindre celles et ceux que nous n’arrivons plus à joindre par les canaux habituels?
La première action a été d’écrire quelques cartes postales pour la maison de repos et d’inviter les enfants de la catéchèse à envoyer des dessins pour soutenir les pensionnaires.
Très vite, avec mes vicaires, nous avons également pris la décision de créer une page Facebook pour les paroisses du secteur. Et, alors que les réseaux sociaux ont parfois été critiqués comme ne permettant que du virtuel, voilà qu’ils sont devenus un des moyens les plus importants pour rester en contact. Et puis, ils nous ont permis de rejoindre des personnes que nous ne voyons habituellement pas à la messe, mais que le Christ est sans doute heureux de pouvoir toucher également. Nous y relayons à la fois les initiatives que nous prenons pour nos paroisses, mais aussi ce qui se vit au niveau diocésain ou ailleurs.

Oasis dans le désert
Dès le début du confinement, j’ai pris la décision d’ouvrir la collégiale chaque après-midi, et d’y assurer une permanence. Chaque jour, quelques personnes passent, viennent dire une prière, allumer une bougie, reprendre force pour vivre ce moment particulier. Nous offrons ainsi une sorte d’oasis dans le désert que nous traversons, en respectant à la fois l’autorisation donnée par le gouvernement fédéral de laisser les lieux de cultes ouverts et les mesures de distanciation sociale.
Comme d’autres confrères, je continue à célébrer chaque jour l’eucharistie, seul,à l’un des autels de la Collégiale. Et nombreux sont ceux qui m’ont dit qu’ils se sentaient portés par cette célébration et par ma prière de simple prêtre. Evidemment, il n’est pas facile de célébrer seul. Imitant un prêtre italien, j’ai demandé aux personnes qui le désiraient de m’envoyer une photo et, un dimanche, j’ai installé les photos de ces personnes sur les chaises de l’église pour figurer que je ne célèbre pas uniquement pour eux, mais aussi avec eux. J’ai reçu plus de 90 photos, représentant plus de 200 personnes. Après cette messe, les photos ont été placées dans la chapelle de saint Feuillen, le saint patron de la paroisse.
Le plus difficile à vivre, ce sont sans doute les funérailles, qui par décision du gouvernement wallon ne peuvent plus avoir lieu dans les églises mais uniquement en plein air. Chez nous, c’est au cimetière qu’à lieu un petit temps de prière avec la famille. L’absence de célébration à l’église, le fait de devoir faire bref et en petit comité, avec le personnel des pompes funèbres ou les fossoyeurs avec masques et gants, tout cela ajoute bien évidemment à la peine des proches d’un défunt.

Un arbre de vie
Pour Pâques, un arbre de vie a pris place dans la collégiale. Apporté par une institutrice de l’école Saint-Feuillen, cet arbre a été garni d’œufs et de papillons en papier sur lesquels ont été inscrits les prières et les prénoms des personnes que les uns ou les autres voulaient confier. Plantée au milieu de l’arbre, la croix dorée rappelle que, pour les chrétiens, elle est ce bel arbre resplendissant, éclatant de lumière qui porte un fruit de vie.
Même chétive, nous le croyons, la vie sera plus forte que la mort.
Abbé Fabian Mathot
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