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13/9/2022
Une Place reçoit le nom d’un de nos prêtres : l’abbé Léopold Rousseaux
À Campagnac, dans le Tarn, dans le sud de la France, a vécu un prêtre belge : l’abbé Léopold Rousseaux, originaire de Frasnes-lez-Couvin. Un abbé qui a joué un rôle important dans l’Histoire. Le 18 septembre, une Place recevra son nom.
Léopold Rousseaux : de son enfance à son départ en France
Léopold Rousseaux naît en Belgique en 1897 plus précisément à Frasnes-lez-Couvin, en région wallonne, non loin de Namur. Il entre ensuite au collège épiscopal de Chimay.
La Première Guerre Mondiale éclate alors qu’il termine ses études au collège épiscopal de Chimay. Il en sera très marqué. Tout son village natal est incendié par les troupes allemandes. La ville sera reconstruite une fois la guerre terminée. Les habitants furent aussi témoins des traitements donnés aux prêtres et aux prisonniers.
La paix retrouvée, Léopold Rousseaux rentre au Séminaire de Tournai. Il est ordonné prêtre le 7 août 1921. Il dira sa première messe à Frasnes-lez-Couvin.
Après son ordination, l’abbé Léopold Rousseaux aura plusieurs missions dont celle d’enseigner le français dans un collège épiscopal et d'être aumônier de jeunesse ouvrière. La Seconde Guerre Mondiale commence en 1939 et la Belgique sera occupée dès mai 1940. Peu de temps avant l’invasion, l’abbé part précipitamment en France. Il est connu pour ses idées anti-rexistes et anti-nazies. Il est donc fiché aux renseignements allemands. Il faut aussi dire que l’abbé Léopold Rousseaux a eu connaissance de ce que les prêtres catholiques ont vécu lors de la Première Guerre Mondiale. Il décide donc de se rendre en France dans la zone libre accompagné de sa mère. Ils arrivent à Campagnac dans le Tarn. L’abbé devient l’auxiliaire de son cousin, curé à Campagnac, pendant plusieurs mois en 1940. Très vite, beaucoup de réfugiés belges arrivent en nombre. L’abbé Léopold Rousseaux est là pour les accueillir et les aider dans les démarches administratives. Il devient rapidement la personne de contact.

L'abbé Rousseaux arrive en France
En octobre 1940, il est envoyé par Monseigneur l’Évêque d’Albi à Tonnac pour être vicaire. Il y restera pendant une année avant d’être nommé à Campagnac. Son cousin, lui, sera nommé à Dénat.
De retour à Campagnac, il devient Responsable départemental de la Jeunesse d’Action Catholique. Il adhère à la Résistance locale en décembre 1943 en prêtant serment au Marquis d’Ornano. Il devra fournir des renseignements, vivres et recrues. Il est nommé aumônier du groupe. Il a de nombreuses missions : chargé des renseignements, liaisons et relations avec les autorités administratives résistantes du département et du recrutement. Le presbytère de Campagne devient rapidement le relais-filière de l’Intelligence Service vers l’Espagne et devient le lieu d’accueil de centaines de Belges et de Français évadés. L’abbé Léopold Rousseaux établira 120 fausses cartes d’identité. Il aida de nombreuses familles juives en leur trouvant des lieux où se cacher ou en communiquant des informations sur les arrestations imminentes.
Avant de retourner dans sa terre natale, en Belgique, après la libération, il prend un nouvel engagement. En effet, l’abbé Léopold Rousseaux s’engage dans le 54ème Groupe d’Artillerie de l’Air et y devient aumônier. Il sera aussi le rédacteur du journal « Vendôme ». Le régiment est dissous en février 1946. Il rentre alors en Belgique et enseigne à l’Athénée Royal de Tournai.
De retour à Frasnes-lez-Couvin, il fait partie des amis de la revue « En Fagne et Thiérache ». Il participera à la vie de la paroisse de Frasnes et aidera beaucoup dans l’école catholique de la ville. Il ne parlera pas de ses activités effectuées pendant la Seconde Guerre Mondiale en France. Il décède en 1966 et est inhumé au cimetière de Frasnes-lez-Couvin, lieu où de nombreuses personnes de sa famille y sont enterrées.

Décorations et Hommages
L’abbé Léopold Rousseaux reçoit le 16 décembre 2012 à titre posthume la Médaille de Juste parmi les nations pour avoir sauvé des familles juives. Quelques années après, un hommage lui sera rendu le 17 décembre 2020 à Frasnes-lez-Couvin en l’église. Des gerbes seront déposées sur la tombe familiale où il repose avec des membres de sa famille. Lors de cet événement, des enfants de la ville de Momignies, près de Chimay, déposent une croix sur les tombes des civils morts en septembre 1914. Le Mouvement Dynastique de Couvin et la section de l’Armée secrète de Couvin éditent une brochure à ce sujet.
Et dans quelques jours, le dimanche 18 septembre prochain à 11h, vous êtes tous conviés à la cérémonie d’inauguration de la Place Abbé Léopold Rousseaux à Campagnac, dans le Tarn en France, en hommage à ce prêtre et à ses actions.

Charlotte de Dreuille

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