Marc et Marie-Claire:

 "Croire rend plus costaud"

noel 2010 Ortho copie.jpgMarc et Marie-Claire sont catholiques. Pendant de longues années, ils étaient très discrets sur leurs convictions. Aujourd'hui, ils n'hésitent pas à en parler. "Croire rend plus costaud" lance Marie-Claire. Marc, son mari depuis 18 ans, plus timide, se contente d'acquiescer d'un signe de la tête. Une foi que l'un comme l'autre vivent au quotidien. 
 
Marc et Marie-Claire Soroge, respectivement 43 et 37 ans, vivent à Ortho. Deux enfants du pays qui ne comptent pas leurs heures de travail: ensemble, ils font fonctionner l'entreprise familiale spécialisée dans les engins agricoles tout en veillant sur l'éducation de leurs trois enfants (16, 14 et 11 ans). Il y a 18 ans, les deux tourtereaux décidaient de se marier. Ils sont bien sûr passés à la maison communale pour le mariage civil puis devant monsieur le curé. "Cela allait de soi et nous avons tenu à préparer notre mariage religieux avec beaucoup de soins. Pour moi, le mariage religieux avait bien plus d'importance que le mariage civil" confie Marie-Claire.   Marc a quitté quelques minutes l'atelier pour retrouver Marie-Claire dans la jolie cuisine familiale. Une cuisine, comme le reste de la maison, décorée par Marie-Claire. Tous deux ont accepté de parler de leurs convictions, de leur vie de chrétien. Marie-Claire se lance: "Cela rend plus costaud. J'ai l'impression que si nous n'allions pas à l'église, il nous manquerait quelque chose." "Aller à l'Eglise, c'est normal, ponctue Marc. Quand j'étais jeune, nous allions tous les jours à la messe à 8 heures à Erneuville et il y avait 15 minutes de catéchisme. Aujourd'hui, ce serait tout simplement impensable de commencer sa journée de cours par la messe." "Nos convictions religieuses, nous les devons, tous les deux, à nos familles" précise Marie-Claire. Nous sommes nés dans des familles très chrétiennes."  

Les enfants sauront-ils encore prier?

Cette transmission de la foi de génération en génération pourrait très bien s'interrompre. "Mes parents, poursuit la jeune femme, ont eu huit enfants et aujourd'hui, je suis la seule à encore aller régulièrement à la messe." Le couple rencontre les mêmes difficultés avec ses enfants. "Moi, je n'ai jamais rouspeté pour aller à la messe, cela ne me serait jamais venu à l'esprit, souligne Marie-Claire. Mon fils de 16 ans joue au foot le dimanche matin, il ne vient plus à l'église. Le petit dernier est le seul à nous accompagner sans râler!" Et Marie-Claire d'ajouter, un rien d'inquiétude dans la voix: "Est-ce que demain les enfants sauront encore prier?" D'ici quelques années, les enfants quitteront le nid familial pour se marier. Marc et Marie-Claire espèrent secrètement qu'ils suivront la même voie: qu'ils se marieront à l'église et qu'ils feront baptiser leurs enfants. 

La force dans la prière 

Ce couple n'hésite pas à dire qu'il puise sa force, pour avancer dans la vie, dans sa foi, dans la prière. "Quand tout va bien dans un couple, c'est facile. Quand il y a des difficultés à traverser, en se tournant vers Dieu, on se rend compte que nous sommes plus forts que nous ne sommes pas seuls."  Ce conseil, le couple hésite à le partager. Marc et Marie-Claire qui ont une vie sociale bien remplie reconnaissent que les questions religieuses sont bien peu souvent présentes dans les conversations entre copains. "Nos amis, explique Marie-Claire sont au courant de nos convictions et personne n'en sourit. D'ailleurs si c'était le cas, je ne le supporterais pas." La jeune femme qui s'investit pas mal dans la vie de la paroisse, elle fait ainsi partie de l'équipe chargée de la préparation de la liturgie en l'absence du prêtre souhaiterait que les uns et les autres se rendent compte de la force que donne la religion. Elle qui déborde d'énergie  a même une petite idée pour ramener du monde dans les églises. “J’ai toujours fait partie d'une chorale: chanter c'est une belle manière de participer à la messe."

Christine Bolinne