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21/8/2019
L'abbé Conde Cid enseignera et fera de la pastorale au Brésil
Il lui reste encore un peu de temps pour boucler ses valises et surtout dire au revoir - et pas adieu - à tous ceux qu'il côtoie au quotidien. L'abbé Juan Carlos Conde Cid quitte sa paroisse de Jambes - Velaine pour le Brésil. Durant une année, renouvelable, il y travaillera en paroisse mais donnera aussi des cours de droit canon au séminaire Redemptoris Mater de Brasilia. Si l'abbé Conde Cid aime voyager, découvrir, il est avant tout un missionnaire qui va là où il peut faire partager son amour pour le Christ.
''J'ai 48 ans, c'est l'âge idéal pour partir''. L'abbé Juan Carlos Conde Cid a toujours aimé bouger, découvrir. ''Depuis mes dix-huit ans, je ne suis jamais resté plus de 5 ans et demi au même endroit.'' Lui qui appartient au Chemin Néo-catéchuménal s'est formé dans un séminaire Redemptoris Mater. Entre les études de philosophie et la théologie, il a ainsi séjourné plus de deux ans en Israël. Originaire d'Espagne, à quelques kilomètres de Saint-Jacques de Compostelle, il a alors étudié la théologie à Strasbourg. Ordonné en 2003 pour le diocèse de Namur, à la demande de Mgr Léonard, alors évêque, l'abbé Conde Cid s'installe durant cinq années à Rome, le temps d'y étudier le droit canon et d'y décrocher un doctorat. Une matière qui, au départ, n'attirait pas particulièrement le jeune prêtre. ''C'est une matière très pratique qui demande de réfléchir à des réalités tout aussi pratiques dans la vie pastorale.'' Juge à l'officialité - le tribunal ecclésiastique -, professeur, investi dans la paroisse de Jambes-Velaine, l'abbé Conde Cid a ressenti le besoin de (re)faire sa valise et de (re)partir.

''Je me suis senti aimé dans ma paroisse''
Cela s'est fait tout en douceur. Avec l'accord de Mgr Vancottem, il a passé, plusieurs années de suite, ses vacances au Brésil. Pas pour y faire du tourisme mais déjà pour aider dans la pastorale, enseigner le droit canon dans un séminaire. ''En Espagne, les prêtres partent très facilement, durant un mois, en Amérique latine pour donner un coup de main.'' Durant un de ses courts séjours il a ainsi enseigné, durant quinze jours, et de manière intensive à des séminaristes le droit matrimonial. Un pays que le prêtre ne connaissait pas du tout et dont il ne parlait pas plus la langue, le portugais. Il a eu le coup de foudre pour ce pays qui couvre à lui seul près de la moitié de la superficie de l’Amérique du Sud. Petit à petit, l'idée de partir pour une période plus longue a fait son chemin et il s'est familiarisé, très rapidement, avec la langue portugaise.
''Depuis 11 ans, je ne bougeais plus. Et j'en ai été heureux: les gens m'ont appris à devenir curé de paroisse. Je me suis senti aimé dans cette paroisse de Jambes-Velaine. J'en suis à un moment de ma vie, de mon ministère où je ne peux pas donner plus ou je n'apprends plus. Beaucoup de mes paroissiens sont tristes de mon départ. Mais, ils me comprennent. J'ai reçu de nombreuses marques d'amitié. J'ai toujours aimé le travail intellectuel, faire de la recherche, écrire des articles. Je n'en avais plus le temps. Au Brésil, je vais pouvoir m’y replonger notamment pendant la période où je serai au séminaire Redemptoris Mater. ''
C'est pour une année, renouvelable à deux reprises que l'abbé Conde Cid part comme prêtre Fidei donum. Fidei donum, le nom d'une encyclique, publiée le 21 avril 1957, par le pape Pie XII et dans laquelle il demande aux évêques d'autoriser leurs prêtres diocésains à répondre aux appels de la mission, notamment en Afrique. Le prêtre reste attaché à son diocèse d'origine et dans lequel il revient après ce mandat. Ce contrat fidei donum a été conclu entre le diocèse de Namur et l'archevêché de Brasilia.

Un manque criant de prêtres
Jusqu'en décembre, il travaillera dans l'état de Bahia où il se consacrera à la pastorale. ''Le Brésil est un très grand pays où il y a beaucoup moins de prêtres que chez nous. Dans le diocèse où je vais, il y a quatre fois moins de prêtres que dans le diocèse de Namur.'' Et bien sûr rien de comparable dans la taille! Cela tient à l'insécurité qui règne dans certaines régions du pays. Des prêtres qui ne sont pas rémunérés, comme chez nous, par l'Etat. ''En Europe, on vit très bien. Au Brésil, d'après ce que j'ai pu constater, l'Eglise se débrouille. J'aurai une vie plus simple.'' Une simplicité de vie qui ne l'effraie pas du tout. ''Sur place, je ne connais personne mais cela ne m'effraie pas davantage.'' Il rejoindra l'équipe d'évangélisation du Chemin Néocatéchuménal. En janvier, c'est dans les environs de Brasilia qu'il poursuivra sa mission de prêtre fidei donum comme pasteur mais aussi comme professeur de droit canon. Ils sont actuellement une cinquantaine de séminaristes inscrits dans ce séminaire Redemptoris Mater. Entre les cours et la vie pastorale, le prêtre compte encore se plonger dans le travail intellectuel qui lui manquait beaucoup.
Le 9 septembre, il quitte la Belgique pour ce pays immense où la pratique sacramentelle est très importante. ''Le désir d'avoir des prêtres est très fort parmi la population. Lors de mes séjours précédents, j'ai pu constater que les gens arrivaient bien avant les célébrations pour espérer rencontrer en confession un prêtre. Des gens qui avaient peut-être fait deux heures de route pour rejoindre la paroisse.'' Un pays où la misère morale est une réalité avec un danger réel, pour la population, d'être séduite par des sectes bien présentes. ''Il y a urgence à travailler là où la religiosité est encore très forte. Il faut travailler l'annonce de l'évangile.''
Quand l'abbé Conde Cid a annoncé à ses parents qu'il s’en allait pour le Brésil, ils n'ont pas immédiatement compris. La première réaction a été de dire: ''Mais tu es très bien en Belgique.'' ''Ils ont dû s'adapter. Je pars pour revenir. Quand je reviendrai, j'aurai une autre force. Je dois aller me nourrir, répondre à mon envie d'autre chose. Si j'étais resté en paroisse, ce n'était bon ni pour moi ni pour les paroissiens.''
Christine Bolinne
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