La vie monastique à Hurtebise a commencé en avril 1938, dans un domaine autrefois agricole appartenant à madame Jehanne Pirlot, veuve Lecouturier. Le groupe des fondatrices s’inspirait de l’intuition de Dom Eugène Vandeur, moine de Maredsous qui rêvait d’initier un nouveau type de vie bénédictine féminine centré sur ce qu’il appelait « l’apostolat liturgique ». Il s’inscrivait dans la mouvance du renouveau liturgique de la première moitié du 20ème siècle, qui devait aboutir à la grande réforme liturgique de Vatican II. Il s’agissait de promouvoir une meilleure compréhension du mystère du Christ à travers la vie liturgique et d’encourager chacun des baptisés à y participer plus activement. La communauté d’Hurtebise s’efforça donc d’orienter son activité d’accueil autour de cette priorité.

Un début difficile...
Les premières années furent très difficiles, en raison de la guerre et de diverses épreuves d’ordre interne. Sans le soutien d’autres communautés bénédictines et de quelques amis laïcs engagés et généreux, la communauté n’aurait pas survécu. En plus de l’accueil, l’activité économique du monastère s’appuya pendant plus de 50 ans sur une aviculture. Une entreprise de fabrication d’hosties s’y ajouta en 1989. Depuis quelques années, il y a également une boutique où l’on trouve divers objets provenant de l’artisanat des sœurs et des livres.

Un lieu d'accueil et de paix
Entouré de forêts, ouvert sur un large horizon, le monastère d’Hurtebise est un lieu de beauté et de paix, idéal pour un temps de ressourcement spirituel. Dès le début, dans l’esprit de la Règle de saint Benoît, la communauté accueillit des hôtes. On y organisait des retraites centrées sur les temps forts de l’année liturgique (Noël, Pâques), mais aussi d’autres retraites et sessions proposant une formation chrétienne approfondie. Au fil du temps, la capacité d’accueil s’élargit et se diversifia, grâce, notamment à la reprise de l’ancienne ferme et à l’acquisition de la « ferme Pirlot » de l’autre côté de la route de Saint-Hubert. Actuellement, en plus de l’accueil classique en chambres individuelles et en pension complète, il est possible de venir en ermitage (solitude et autonomie de cuisine) ou d’organiser des camps d’enfants à la « ferme Pirlot ». Les hôtes viennent seuls ou en groupe, désireux de trouver dans ces lieux la possibilité de reprendre souffle, en lien avec la prière de la communauté monastique. Tous ne sont pas nécessairement chrétiens : la communauté se veut ouverte à la soif de sens, de spiritualité, de profondeur qui marque tant de nos contemporains. Un climat de silence, de bienveillance et de confiance réciproque contribue à faire de ce lieu un havre où beaucoup se sentent réconfortés.

''Demandez le programme''
Convaincue de l’importance de la formation chrétienne, la communauté continue à proposer chaque année un programme de retraites et de sessions, essentiellement orientées sur la Bible et la liturgie, en dialogue avec les questionnements du temps où nous vivons. En réponse à un appel spécifique, la communauté est aussi particulièrement attentive à la prière pour l’Europe. Dans cet esprit, en plus d’un office de Vêpres par mois, elle organise chaque année une journée de réflexion et de prière sur l’Europe et sur la façon de s’y engager en tant que chrétien.
Dans l’Église, dans le monde d’aujourd’hui et de demain, des lieux d’accueil, de paix et de ressourcement, tels qu’on les trouve dans les monastères, resteront de première importance. La communauté d’Hurtebise, soutenue par un réseau de bénévoles enthousiastes, est heureuse de pouvoir partager cet espace favorable au travail secret de l’Esprit dans les cœurs.

Sœur Marie-Raphaël