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30/4/2020
Dimanche des vocations: des séminaristes témoignent
Ce dimanche, le 3 mai, est la date retenue par l'Eglise pour vivre la 57e Journée Mondiale pour les Vocations. Prier pour les vocations, s'y intéresser, aider chacun et chacune à découvrir la vocation qui lui est propre est une tâche à mener sur le long terme. Cette mission d'importance est aussi celle de tous les baptisés. Un dimanche au cours duquel, les séminaristes sont habituellement appelés à témoigner. Cette année, suite au confinement, ce ne sera pas possible. Alors, ils ont réalisé une vidéo. Leur message: le chemin qui mène vers Dieu est un chemin de joie, de liberté.
''Et toi, pourquoi ne serais-tu pas prêtre?'' Une question que beaucoup -même des prêtres- n'osent plus, aujourd'hui, poser. Guillaume, Pierre-Yves, Emery, Joseph-Marie, Joseph-François, Alexandre et Quentin, séminaristes, actuellement, confinés au séminaire de Namur le regrettent. Ils viennent de l'archidiocèse de Malines-Bruxelles, du diocèse de Namur ou encore du diocèse de Liège. Emery est lui envoyé par son diocèse de Kamina au Congo, Joseph-Marie et Joseph-François retourneront eux, une fois leur cursus terminé, dans leur diocèse de Thanh Hóa au Vietnam. Tous ne peuvent que déplorer cette timidité, cette frilosité de la part des chrétiens. Pour tous, la communauté se doit d'être appelante, interpellante.
Lorsqu'un jeune mûrit la réflexion de consacrer sa vie à Dieu, cela prend du temps, beaucoup de temps. Les moments d'incertitude sont nombreux. Le fait qu'une personne l'interpelle sur un éventuel ministère peut l'aider à progresser dans son discernement, le conforter dans le choix qui pourrait être le sien: ''Si on me pose la question de la prêtrise c'est qu'on me voit bien exercer ce ministère.'' Pierre-Yves (diocèse de Liège) est en année de propédeutique: ''Aujourd'hui, on n'ose plus parler des vocations. C'est un chemin difficile à proposer. Mais c'est un vrai chemin de joie et de vie même si les exigences qui y sont liées ne sont pas toujours bien comprises dans une société comme la nôtre prônant la liberté.'' Et de poursuivre, tout sourire: ''En faisant le choix de ce chemin on a plus à gagner qu'à perdre. Et cela doit être entendu.'' Alexandre de renchérir: ''S'investir pour Dieu est malheureusement trop souvent considéré comme un gâchis.''
Les séminaristes qui étudient à Namur, dans un séminaire devenu pluridiocésain, vont régulièrement témoigner auprès de jeunes. Cela se passe dans les paroisses où ils sont en insertion pastorale. Chacun garde le souvenir de soirées qui n'en finissent pas tant les questions sont nombreuses. Des jeunes qui sont intéressés, curieux, directs dans leur interrogation. Des jeunes rencontrés encore dans les organisations d'Eglise, dans les écoles... Au hasard de la vie. Quentin Collin qui sera ordonné prêtre, à la rentrée: ''Leur curiosité est bienveillante, naturelle. Ils n'ont pas de préjugés.''Des jeunes interpellés par cet autre jeune, parfois à peine plus âgé que lui et qui a osé.

Séminariste, aujourd'hui
L'abbé Joël Spronck, recteur du séminaire: ''Ce n'est pas parce qu'un garçon entre dans un séminaire qu'il en ressortira forcément prêtre. Le cursus est long et pas uniquement parce qu'il y a beaucoup à apprendre. Ces années aident à ne pas précipiter une décision.'' Guillaume souligne que les temps de prière et de prière personnelle sont importants. ''La prière aide à réfléchir.'' ponctue-t-il.
Les séminaristes du 21e siècle sont bien différents de leurs prédécesseurs. Aujourd'hui, tous ne sont pas issus d'une famille où la foi est présente, où la messe dominicale est un rendez-vous incontournable. Des séminaristes qui sont plus âgés lorsqu'ils s'engagent dans la formation. Entrer au séminaire après ses humanités, c'est devenu assez rare. Les candidats à la prêtrise ont, pour les uns, travaillé. D'autres se réorientent après des études, parfois longues, se rendant compte, que leur voie, leur vie n'est pas là où ils pensaient.
Si la communauté se doit d'être appelante, tous comptent aussi sur les prêtres pour remplir cette mission. ''Si nous sommes là aujourd'hui, c'est parce que nous avons été marqués, à un moment ou à un autre, par une figure de prêtre.'' Les prêtres, les communautés paroissiales mais aussi les équipes pastorales sont des incontournables pour faire naître des vocations en général et des vocations de prêtre en particulier. L'abbé Spronck, qui s'est durant de longues années, occupé des vocations dans son diocèse de Liège: ''Il y a de la place, dans l'Eglise, pour une importante diversité de ministères. Et chacun a sa pierre à apporter. Il ne doit pas y avoir de concurrence.''
C.B.
Les témoignages filmés des séminaristes sont à voir sur https://youtu.be/zYeGlW1TYVc
En savoir plus sur les vocations: www.vocations.be
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