« C’était très impressionnant et j’étais très stressé », c’est ainsi que Justin commence son récit, juste après son ordination diaconale. « La célébration était vraiment empreinte d’émotions, nous avons tous prié ensemble, dans une vraie communion » poursuit-il.

Justin termine actuellement sa formation comme séminariste. Une formation qui passe également par une insertion pastorale, d’abord à Erpent et maintenant à Ciney. De ces premières expériences en pastorale, Justin retient deux défis. « Il faut miser sur l’avenir, et donc sur la jeunesse actuelle. La jeunesse avance dans une église vieillissante… » Et c’est ce qu’il fait en participant à la catéchèse, au groupe de post-confirmation et en étant dans la chorale des jeunes. S’il part cet été aux JMJ ? « C’est encore en cours de réflexion. » Le deuxième défi qu’il aborde, est d’apprendre à bien connaître les personnes, les paroissiens. « Il ne faut pas avoir peur de les côtoyer, de marcher avec eux, de développer une amitié, et ce pour mieux se donner ; leur donner confiance, et, ainsi, leur donner le Christ. »

Sur son chemin vers le sacerdoce, Justin pointe quelques moments-clés. « Tout a commencé avec mon institutrice de 4e primaire. Je ne venais pas d’une famille spécialement pratiquante. J’avais fait mon baptême et ma 1e communion, mais nous n’allions pas à la messe chaque dimanche. Un jour mon instit m’a proposé de servir la messe. Je savais à peine ce que ça voulait dire… J’ai beaucoup apprécié ce moment et j’ai commencé à servir la messe chaque semaine. Du coup, ma maman a commencé à revenir à la messe aussi. Ensuite, plus tard, j’ai préparé ma profession de foi et ma confirmation. Lors de cette préparation, j’ai senti une émotion nouvelle, quelque chose de profond. Ce sentiment est resté après ma confirmation et je le ressentais surtout pendant les messes. » Vers 14 ans, Justin découvre la beauté de la Croix lors de l’office du Vendredi Saint. Il prend alors conscience de la grandeur du don du Christ pour nous ; il a donné sa vie par amour. Nait alors en lui le désir de faire de même : donner sa vie à Dieu…

D’autres jalons vont venir confirmer son intuition. Il a participé deux fois au pèlerinage des acolytes à Rome, avec le pape Benoît XVI. « Là, j’ai appris à aimer et à connaître l’Église universelle, en plus de l’église locale. » Et c’est au Vatican, devant la tombe de saint Pierre, qu’il confie sa vocation au 1er pape.
Justin se rend aussi aux JMJ de Cracovie et de Madrid. « Je me souviens du beau silence qu’il y avait eu à Madrid, lors de la veillée d’adoration, en pleine tempête ! Le pape est resté prier avec nous malgré la météo. Ce silence si spécial, dans une foule immense, m’a vraiment touché au cœur. » Justin est aussi marqué par divers pèlerinages : « À Lourdes j’ai pu apprendre à voir la Vierge Marie réellement comme mère. À Assise, j’ai été frappé par la figure et la conversion de saint François ; un abandon total, une confiance absolue en Dieu ».

Justin partira aussi pendant 9 mois au Canada, au sein de la Famille Myriam Bethlehem : « Au Québec, j’ai appris à aimer l’Église comme famille, avec un soutien fort de frères et sœurs dans la foi. J’y ai aussi approfondi la théologie du corps de saint Jean-Paul II. »

Rentrer au Séminaire, un choix pas si simple de nos jours… « J’ai beaucoup parlé avec un prêtre ; je voulais être sûr de ne pas me tromper. Ensuite, j’ai écrit une lettre à mes parents. »
Juste avant son ordination, Justin est parti pour une retraite à l’abbaye bénédictine Saint-Maurice, à Clervaux (Luxembourg). « C’était un très beau moment, tant au niveau fraternel, intellectuel que spirituel. Avec le Père Abbé, nous avons analysé en profondeur la prière d’ordination, ainsi que les 3 missions du diacre. » Le mot « diacre » vient du grec « diaconos » qui signifie « serviteur » et, de fait, c’est le service qui caractérise les missions du diacre : serviteur de la liturgie, serviteur de la Parole, serviteur de la charité. « Pendant la célébration d’ordination, j’ai reçu la dalmatique ; c’est la tenue du serviteur. Ce qui est impressionnant, c’est qu’on rentre dans l’église comme laïc, et on en ressort consacré. C’est comme si maintenant, quelqu’un d’autre aimait à travers mon cœur ; Dieu agit. »

Véronique Joos