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13/6/2017
A Salzinnes, la paroisse Sainte-Julienne salue le départ du père Cédric
Les caisses, ce sera pour - un peu - plus tard. Actuellement, comme partout dans les paroisses du diocèse l'année pastorale se termine. Et dans l'effervescence. Pour l'abbé Cédric Claessens, 44 ans, elle se termine aussi dans l'émotion. La rentrée prochaine, il ne la vivra plus avec ses paroissiens de Sainte-Julienne mais bien à Bruxelles. Un sacré changement pour ce Belge né à Lausanne (Suisse) où il a passé de longues années et en a conservé l'accent. Il quitte Salzinnes où il vivait depuis plus de 20 ans.
''Je suis assez sensible'' annonce d'emblée, l'abbé Claessens, le père Cédric comme les Salzinnois ont coutume de l'appeler. Il faut donc s'attendre à ce que l'émotion l'étreigne lors sa messe d'au revoir. Ce sera le dimanche 25 juin, à 11h, à l'église Sainte-Julienne.
''J'ai besoin que les choses arrivent pour me rendre compte'' souligne l'abbé Claessens. Et dans cette prise de conscience, celle d'un prochain départ, ses paroissiens et d'une manière générale les Salzinnois, l'aident beaucoup! Depuis que la nouvelle du départ s'est répandue telle une traînée de poudre, pas un jour sans qu'il ne soit interpellé sur le sujet. Certaines personnes ne comprennent pas pourquoi il s'en va et s'en offusquent. ''Les réactions sont normales, cela fait plus de 20 ans que je vis à Salzinnes. Tout le monde me connaît. Ce sont tous mes frères et mes sœurs qu'ils soient ou pas pratiquants.''
Le changement fait peur tant aux paroissiens qu'au prêtre. Le père Cédric reconnaît bien volontiers que cette période actuelle est loin d'être confortable. ''J'ai l'impression d'être assis entre deux chaises. Chaque fois qu'une activité se termine, je me dis que c'est la dernière fois. Je n'ai plus de perspective, ici à Salzinnes, pour l'année à venir.''
Pour le mois de septembre, l'abbé Claessens aura rejoint l'Unité pastorale des Sources vives à Bruxelles qui comprend quatre paroisses: Notre-Dame de l'Annonciation à Ixelles, la Trinité également à Ixelles, le Sacré-Cœur à Uccle, Notre-Dame du Rosaire toujours à Uccle. Des paroisses confiées à trois prêtres de l'Emmanuel - comme c'est le cas à Salzinnes - et à deux prêtres diocésains. ''Je ne connais pas Bruxelles mais cela va bien se passer'' se veut confiant le père Cédric. ''Ce qui est sûr c'est que je ne vais pas savoir travailler plus, je suis au maximum!''
A Bruxelles, il remplacera le père François Vanandruel qui lui arrive à la paroisse Sainte-Julienne. S'il ne connaît pas bien Bruxelles, il n'est pas plus à l'aise en néerlandais! Né à Lausanne où il a vécu de nombreuses années, la famille du père Cédric est originaire d'Anvers. Ses contacts avec sa famille ne lui ont pas permis pour autant d'être à l'aise dans la langue de Vondel. ''Je serai en charge des paroisses francophones'' lance, dans un éclat de rire, le jeune quadragénaire.

Salzinnes, sa première paroisse
Cela fait plus de 20 ans que le père Cédric vit à Salzinnes. Pendant une année, il a fréquenté, à Paray-le-Monial, l'Ecole de la foi de l'Emmanuel. Un temps idéal pour discerner et se rendre compte que l'appel du Seigneur était le plus fort. Suivra une année de propédeutique à la Maison Saint-Joseph, déjà à Salzinnes. En même temps que son appel pour la prêtrise s'enracinait en lui, il a aussi ressenti que son ministère il l'exercerait en Belgique. Une fois ses études au séminaire terminées et après son l'ordination, il rejoint la paroisse Sainte-Julienne à Salzinnes. ''Je voudrais remercier Mgr Léonard, Mgr Vancottem et Mgr Warin pour leur confiance et leur bienveillance.''
''Je remercie aussi la communauté paroissiale bien sûr. Les gens sont plus que des paroissiens, ce sont des frères même ceux qui ne pratiquent pas. J'ai vu les membres de la communauté grandir. Le premier enfant que j'ai baptisé a aujourd'hui 15 ans. Quand je pense aux funérailles que j'ai pu célébrer, j'ai le vertige. Tous ces gens que j'ai connus, ça fait réfléchir.'' Le père Cédric retrouve le sourire en repensant au dernier jogging qui s'est déroulé dans les rues de Namur. Lui le sportif qui a été champion de BMX s'est fait dépasser par ses plus jeunes paroissiens.... ''C'était trop rapide pour moi! Je fais beaucoup de course à pied. Je dois me maintenir. Avec les jeunes, il faut montrer qui dirige.'' lance-t-il dans un nouvel éclat de rire. ''Je cours beaucoup à la citadelle, le long de la route merveilleuse. Namur est vraiment une superbe ville.''

Normal de changer
L'abbé Claessens retrouve son sérieux pour évoquer cet échange, ce switch entre Salzinnes et Bruxelles. ''Il est normal après quinze années dans une même paroisse de se poser la question d'un changement. Cela apporte de la nouveauté et c'est très sympa. Notre Eglise est missionnaire. Les évêques comme responsables de communautés ont une vue plus large des choses. L'objectif étant que le prêtre puisse se déployer.''
A Bruxelles, dans un premier temps, il va prendre ses marques, voir le mode de fonctionnement avant d'y mettre sa touche. ''Je vais entrer dans ce qui se fait mais avec ce que je suis.''.
A Salzinnes, les prêtres de l'Emmanuel partagent le même lieu de vie. Avec le père Fabien et le père Xavier, ils ont ainsi pris l'habitude de prendre, ensemble, le petit déjeuner mais aussi de prier. ''Cela nous soude et cela porte ses fruits. Ce sont mes frères au sens fort du terme. A Bruxelles, il faudra que ça marche. Je vais vivre avec des prêtres de l'Emmanuel mais aussi avec des prêtres diocésains. Un prêtre africain suit actuellement des études pour devenir infirmier et repartir, ensuite, dans son pays. Comment voulez-vous prêcher l'amour si on n'arrive pas à faire l'unité entre nous. Si nous n'arrivons pas à nous respecter?''

''Un prêtre fait partie des meubles''
L'abbé Cédric Claessens est conscient qu'il a vécu ''quelque chose'' de particulier à Salzinnes avec, à chaque fois, une réponse positive des chrétiens. ''Ma plus grande satisfaction c'est cette charité, cet esprit de famille qui règne à Salzinnes. J'espère vraiment les retrouver à Bruxelles.'' Des hommes, des femmes, des familles fidèles à la messe du dimanche mais pas seulement. Ils sont de plus en plus nombreux à prendre du temps pour l'adoration: ''Nous avons une centaine d'adorateurs qui vivent cette communion avec le Seigneur''. Les plus jeunes qu'ils soient ou pas sportifs ont aussi leurs propres activités. Et d'ajouter. ''Nous sommes tous missionnaires là où nous nous trouvons. Je vais partout où je suis invité. Les gens ont besoin de voir que nous sommes là. Je fais un peu ma pub lors de ces rencontres mais surtout je ne joue pas le rôle du prêtre. Ce serait du cléricalisme au sens négatif du terme.''
Le dimanche 25 juin, à l'issue de la messe d'au revoir, il y aura un barbecue. Un temps de convivialité qui drainera encore des centaines de personnes comme c'est, encore, le cas à Noël. Le père Cédric: ''J'aime bien préparer les gros événements, travailler avec les gens.''
Une messe d'au revoir c'est toujours un peu triste.... ''Ce sera plus dur pour les jeunes de me voir partir. Pour eux, le prêtre fait partie des meubles! Il est agréable de constater que les gens sont attachés à nous mais ce n'est pas le but. Notre force c'est Jésus et c'est à lui qu'il faut être attaché.''
Christine Bolinne
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