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11/12/2018
Maura Moriaux, une jeune historienne, a rejoint l'équipe du CIPAR
Maura Moriaux assure depuis quelques mois maintenant les fonctions de coordinatrice au sein du CIPAR, le Centre interdiocésain du Patrimoine et des Arts religieux. Si son bureau est à l'Evêché de Namur, la jeune historienne de l'art sillonne les routes des diocèses francophones pour qui elle travaille. Sa mission est très variée: accompagner les personnes - le plus souvent des laïcs - dans la réalisation des inventaires, participer à la rédaction de brochures, à l'organisation d'expositions... Avec un objectif: la sauvegarde mais aussi la valorisation du patrimoine religieux.
Maura Moriaux affiche un large sourire. Un sourire qui cache aussi une sacrée détermination. A 12 ans, Maura sait déjà qu'elle sera historienne et archéologue. Aujourd'hui, à 25 ans, elle est heureuse, rayonnante: elle est historienne de l'art et a réussi à décrocher, un travail, dans le domaine qui est le sien. ''J'ai beaucoup de chance d'avoir pu trouver ma vocation. Et aujourd'hui, c'est un vrai luxe de pouvoir travailler comme historienne.''
Un travail qui lui permet de mettre ses compétences au service du patrimoine tout en ayant des contacts avec le ''grand'' public mais aussi avec le monde scientifique. Le bureau de Maura Moriaux se trouve à l'Evêché de Namur mais sa mission dépasse, et de loin, les frontières du diocèse. Elle travaille aussi pour les différents diocèses francophones. De Tournai à Arlon, et de Liège à Couvin en passant par Wavre, elle est aux côtés, par exemple, des fabriques d'église dans l'élaboration de l'inventaire patrimonial. Elle a encore pour mission la communication du CIPAR avec la conception, à venir, d'un site internet, la présence du CIPAR sur les réseaux sociaux... '' Le CIPAR est porteur d'une bonne nouvelle, souligne, avec enthousiasme, la jeune historienne. Ce patrimoine existe, il faut le protéger certes mais sans le soustraire aux regards des visiteurs.'' Il y a donc un travail de sensibilisation à mener. Son travail consistera encore, par exemple, à aider une paroisse, une fabrique d'église dans l'identification d'une œuvre. Des tâches, on l'aura compris très diversifiées. Maura Moriaux a aussi le projet de pouvoir mener une campagne de sensibilisation au patrimoine religieux auprès des enfants, des ados et des étudiants. Elle fourmille d'idées pour transmettre sa passion. ''Il faut apprendre à regarder autre chose qu'un écran, il faut regarder le réel. Aujourd'hui, l'histoire de l'art est très peu enseignée et c'est ainsi qu'un jeune de 15 ans est incapable de citer le nom d'un primitif flamand. Ces peintres font partie de notre patrimoine national. Il faut les y intéresser car ce que nous vivons aujourd'hui est une conséquence d'hier. ''

Naissance d'une passion
C'est son grand-père qui, ayant une prédilection pour la période touchant à la guerre mais aussi à Napoléon lui a transmis cette passion pour l'histoire. Maura se revoit, jeune enfant, écouter les récits de son grand-père. Une enfant qui était aussi très intéressée par une période bien plus lointaine de l'histoire de notre terre... ''J'étais passionnée par les dinosaures.'' Enfant encore, elle découvre les aventures d'un jeune sorcier, le plus célèbre du monde. ''J'étais fascinée par Harry Potter'' ajoute, tout sourire, Maura.
Lorsqu'elle entre en humanités, l'adolescente fait le choix des options en fonction de son objectif. Elle suivra des cours d'histoire bien sûr mais aussi de latin et de grec et de langues. Une sensibilité culturelle héritée aussi de ses parents, de sa maman principalement. L'histoire, la fait vibrer mais pas seulement. Cette fibre culturelle la porte vers l'art au sens large avec la musique... Maura Moriaux joue du piano, de la guitare avec une prédilection pour le violon. Cette soif d'apprendre passe encore par la lecture avec une préférence pour les livres historiques mais aussi... les encyclopédies. ''Même en vacances, lorsque d'autres lisent un magazine féminin et bien moi, je lis un magazine sur l'histoire.''
Après ses humanités, la jeune femme, toujours aussi motivée, s'inscrit à l'université. ''Pour moi, cela allait de soi.'' Elle s'inscrit en histoire de l'art et en archéologie, option archéologie gréco romaine. Et puis, c'est le coup de foudre... Un coup de foudre pour l'histoire des temps modernes. Un cursus mené tambour battant: ''J'ai été plus qu'heureuse durant mes études.''
Avant de se plonger dans le patrimoine religieux et de rejoindre l'équipe du CIPAR, Maura Moriaux a enseigné... l'histoire, bien sûr. Originaire de Tirlemont et parfaitement bilingue, elle a enseigné, l'histoire, en néerlandais. Cela se passait dans une école secondaire, en classe d'immersion. Des origines flamandes qui, Maura en est convaincue, la pousse à une grande ouverture d'esprit, à une ouverture aux autres, à toutes les cultures....
Comme doctorante, elle a entamé un travail d'analyse de retables, de sculptures. Une thèse qu'elle met, aujourd'hui, un peu entre parenthèses, le temps de trouver ses marques dans la vie professionnelle. Maura ne boude pas pour autant son plaisir, elle se réserve du temps pour visiter les lieux, les églises chez nous comme en Europe qui possèdent de telles merveilles. En les analysant, en les décortiquant... elle en oublierait presque le temps qui passe. Une historienne de l'art bien dans son temps qui avoue aussi un intérêt pour le street art. Il y a juste une réflexion qui peut la chagriner. C'est quand on lui dit qu'elle s'intéresse à des ''vieilleries''. ''Je suis triste quand j'entends une telle réflexion. C'est oublier que ces objets ont servi à la catéchèse, à véhiculer des messages ...''
Et lorsqu'elle sera à la retraite, Maura a déjà un projet: retourner sur les bancs de l'université pour étudier, l'entre-deux guerres. Maura Moriaux et l'histoire, une passion qui ne s'éteindra pas de sitôt.
Christine Bolinne
Photo: Maura en plein travail, à Vienne, devant le retable Pfalzel
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